• 2-Des "mauvaises herbes" ?

    Page créée le 1er septembre 2021

    Vous avez dit "mauvaise herbe" ?

    Certaines "mauvaises herbes", qu'on appelle aussi "adventices", ont bien plus de bienfaits qu'il n'y paraît. Plantes "bio-indicatrices", elles sont révélatrices de l’état actuel du sol. Plantes le plus souvent "médicinales" et/ou comestibles, il est temps d'apprendre à les utiliser pour profiter de leurs bienfaits.

    Chiendent officinal épis (Elymus repens, Elytrigia repens), LA "mauvaise herbe" par excellence... 

    Vu dans Avis à vous, les maigres

    Les mauvaises herbes nous murmurent :

    "Attends, attends avant de me tuer : mon but est de rétablir l’équilibre du sol ! Car j’ai un message à te faire passer, et peut-être bien que tu voudras me garder !"

    Les "mauvaises herbes" sont en fait des plantes "bio-indicatrices". C’est-à-dire qu’elles sont révélatrices de l’état actuel du sol.

    De nombreuses études ont montré que ces "mauvaises herbes" arrivaient dans un ordre logique, pour passer d’un état de friche à une prairie, puis au modèle de la forêt.

    Si une nouvelle espèce de mauvaise herbe prend le pas, c’est qu’un changement (de nature ou de structure) est apparu dans le sol. Et, dans tous les cas, cela impacte les récoltes.

    Vu dans Saine Abondance

    Voici une liste (non exhaustive) de ces bonnes mauvaises herbes, tant sur le plan santé que sur celui de l'environnement.

     

    Bardane Arctium

    La bardane est une grande plante avec des fleurs bleutées et qui ressemble un peu au chardon. Comme elle est envahissante, on a tendance à vouloir s'en débarrasser. De plus, ses fleurs s'accrochent partout aux vêtements ou aux poils des animaux. Pourtant, proche de l'artichaut, elle stimule le foie et les reins. En huile, elle soigne l'acné, le psoriasis et évite la chute des cheveux. Sa fleur "qui accroche" a inspiré la création du "velcro".

    Vu dans Comment-économiser - Voir Bardane de Yantra

     

    Chardon-Marie Silybum marianum

    Le chardon-Marie a de belles fleurs bleu-violet. Les jardiniers ne l'aiment pas à cause de ses piquants. Pourtant, le chardon est vraiment utile. On peut en faire de jolis bouquets de fleurs séchées. Mais il favorise aussi la digestion et purifie le foie. Il est conseillé de le laisser en terre car c'est un bon moyen de repousser limaces et escargots.

    Vu dans Comment-économiser - Voir Chardon-Marie de Yantra

     

    Chicorée Cichorium

    La chicorée est cette jolie plante aux fleurs bleu clair qui pousse dans nos jardins. On la connaît aussi comme substitut au café (racine torréfiée). Comme elle prend de la place, on a tendance à l'arracher. C'est une erreur, car elle attire les insectes pollinisateurs et Dieu sait à quel point c'est important. De plus, consommée en tisane, elle a des vertus dépuratives et drainantes... parfaites pour ceux qui veulent perdre du poids !

    Vu dans Comment-économiser - Voir Chicorée de Yantra

     

    Chiendent Elymus

    Adventice envahissante, et difficile à extirper, des jardins et des champs cultivés, il y a deux types de chiendent : celui des champs et le rampant. L’un comme l’autre sont, en milieux cultivés, caractéristiques d’un sol fatigué par des cultures intensives ou par une mauvaise structure du sol généralement induite par le travail mécanique de ce dernier... Le rhizome peut être séché et moulu puis mis en bouillie : ce légume-racine était ainsi utilisé en période de disette ou simplement séché pour en faire des brosses. Les jeunes pousses de rhizome peuvent être mangées crues. Plante médicinale par son rhizome aux propriétés émollientes et diurétiques, employée en décoction. Valeur fourragère : le chiendent peut être très bon pour les animaux en pâturage quand il est jeune à sa 2e coupe car il est très riche en protéines.

    Vu dans Saine Abondance et Wikipédia

    Lire une remarque dans (Sur)vivre dans ce monde sans vie

     

    Consoude Symphytum

    Encore une "mauvaise" herbe, tellement mal aimée, qu'on l'appelle aussi "oreille d'âne". Pourtant, comme le trèfle, elle sert d'engrais vert, car elle est riche en phosphore, potassium et azote. Utilisée en cataplasme, elle favorise la cicatrisation des petits bobos et soulage les douleurs articulaires.

    Vu dans Comment-économiser - Voir Consoude de Yantra

     

    Lierre terrestre Glechoma hederacea

    Même s'il s'appelle "lierre", ce lierre-là ne grimpe pas. Mais il peut être assez envahissant dans un jardin ombragé. Pour ne pas vous laisser envahir, utilisez le lierre terrestre en cataplasme pour soigner abcès, boutons d'acné ou eczéma. Cette plante est antiseptique et cicatrisante. Vous pouvez en mettre quelques feuilles pour parfumer une salade, car ce lierre est comestible. En tisane, le lierre terrestre calme la toux, l'asthme et la bronchite. La recette est  simple, 50 g de feuilles sèches pour 1 litre d'eau chaude.

    Vu dans Comment-économiser - Voir Lierre terrestre (Lierre grimpant) de Yantra

     

    Ortie Urtica

    "L'ennemi n°1" des jardiniers et des enfants, évidemment à cause de ses piqûres et des démangeaisons qu'elle provoque ! Pourtant, l'ortie peut devenir votre meilleure amie. En confectionnant le fameux purin d'ortie pour le potager dont voici une recette. Ou encore en profitant de ses bienfaits pour le corps, la peau et les cheveux. Des recettes ici.

    Vu dans Comment-économiser - Voir Ortie - Légumes oubliés - Cuisiner les "mauvaises herbes" de Yantra

     

    Pissenlit Taraxacum

    Tout le monde connaît cette jolie plante qui fleurit jaune à la belle saison. Quand on sait qu'elle est mellifère et que tous les insectes pollinisateurs l'adorent, il serait dommage de l'arracher ! Et puis, tout se consomme dans le pissenlit : tige, feuilles et fleurs. Voici une excellente recette de miel aux pissenlits.

    Vu dans Comment-économiser - Voir Pissenlit - Pissenlit (Superaliments) de Yantra

     

    Plantain Plantago - Grand Plantain Plantago major

    Les plantains, avec renoncules et rumex (voir), indiquent un sol compacté qui s’engorge d’eau en hiver... Dans ce genre de sol, l’air circule difficilement. Le  travail du plantain est d'aérer et décompacter le sol. Le plantain, plantago, est "la plante qui agit". Très répandu dans les jardins et sur les pelouses, c'est une mine d'or ! La sève calme les piqûres d'insectes et les démangeaisons : remède ici. Il peut aussi se cuisiner, par exemple dans un risotto. Ou entrer dans la composition d'un baume apaisant avec un peu de cire d'abeille et d'huile infusée avec du plantain séché. Si vous n'avez pas le temps d'en préparer, il existe une teinture mère de plantain toute prête.

    Vu dans Comment-économiser et Saine Abondance - Voir Plantain de Yantra

    Voir aussi Cuisiner sauvage sans ratés

     

    Pourpier Portulaca oleracea

    Parce qu'il est vraiment envahissant, le pourpier est souvent mal considéré par les jardiniers. Pourtant, en plus d'être décoratif, il se consomme en salade : recette ici. En application directe sur la peau, il hydrate, adoucit, apaise les démangeaisons et accélère la cicatrisation.

    Vu dans Comment-économiser - Voir Pourpier (Légumes oubliés) de Yantra

     

    Prêle (des champs) Equisetum arvense

    La prêle est indicatrice de sol avec des taux de matière organique très bas. Apportez donc à votre sol du bois broyé ou du BRF avec une couche de 5 cm minimum. Côté phytothérapie, ce sont les tiges stériles vertes et ramifiées (au cours du printemps) qui sont récoltées pour être utilisées. La prêle qui pousse sur des sols purement argileux a la plus grande force thérapeutique. Elle renferme, selon son emplacement, 3 à 16 % de silice et d’acide silicique, à la base de propriétés thérapeutiques. Ces substances jouent un rôle dans la formation de tissus conjonctifs. Ce qui justifierait l'usage de la prêle pour traiter les œdèmes causés par un choc et pour accélérer la cicatrisation des plaies et des blessures.

    Vu dans Saine Abondance et Prêle de Yantra

     

    Reine-des-prés Filipendula ulmaria

    « L’invasion d’un pré par la spirée (reine-des-prés) signifie que celui-ci devient marécageux et peu propice au pâturage. La spirée signe ainsi à sa manière son aptitude à vivre […] les pieds mouillés ; dès lors, comment s’étonner, toujours selon l’énigmatique Théorie des Signatures, qu’elle contienne un corps apparenté à l’acide salicylique ? Ce que confirmèrent ses propriétés antirhumatismales, précisément celles qu’on avait de tout temps attribuées au saule. » (Jean-Marie Pelt, Les nouveaux remèdes naturels p.17)

    Vu dans Herbes de la Saint-Jean de Yantra 

     

    Renoncule (rampante) Ranunculus repens

    Les "mauvaises herbes" arrivent dans un ordre logique, pour passer d’un état de friche à une prairie, puis au modèle de la forêt : à l’échelle d’une vie humaine, on ne le voit pas, ou plutôt, on voit seulement les premières espèces "pionnières" (liseron, ronces, renoncules…), celles qui viennent nous gâcher la vie car leur but est de conquérir rapidement tout le sol pour le recouvrir et le protéger ! La renoncule rampante apparaît dans les sols saturés en eau (voir plantain et rumex). Dans ce genre de sol, la précieuse activité bactérienne du sol est vouée à disparaitre totalement. Grâce à son travail, le sol retrouve de l’air vital.

    Vu dans Saine Abondance

    Une autre Renoncule : Ranunculus bulbosus, la renoncule bulbeuse. Cette plante est dotée d’une racine, affleurant la surface du sol, en forme de bulbe d’où le nom que lui a attribué Carl von Linné au XVIIIe siècle. Ses fleurs aux pétales d’un jaune vif, possédant des sépales longuement velus extérieurement et réfléchis à la floraison, sont visitées par de nombreux insectes. Outre les prairies, elle est fréquente sur les bordures des chemins et lisières des terrains utilisés pour les activités humaines.

    Tela Botanica [archive sans vidéo]

     

    Rumex (à feuilles obtuses) Rumex obtusifolius

    Renonculesplantains (voir) et rumex, l'oseille sauvage, ces plantes indiquent un sol compacté qui s’engorge d’eau en hiver. Le rumex apparaît dans les sols qui manquent d’air. C’est typiquement le genre de sol où on a mis trop de matière organique animale (ex : compost ou fumier de volaille). Un peu c’est bien, trop, cela asphyxie le sol... Remède : un coup de grelinette (vidéo) pour décompacter le sol, un semis d’engrais vert pour une action de décompactage et de structuration du sol grâce aux systèmes racinaires puissants, et enfin un mulch de 5 cm de feuilles ou de bois broyé pour favoriser le travail de drainage effectué par les vers de terre.

    Vu dans Saine Abondance - Voir Rumex (Cuisiner les « mauvaises herbes ») de Yantra

     

    Trèfle (rouge) Trifolium pratense 

    Le trèfle rouge, famille des Légumineuses ou Fabacées, constitue une importante plante de pâturage et de fourrage pour les animaux d'élevage, en plus d’avoir la propriété de fixer l’azote atmosphérique dans le sol, un atout en agriculture. Il s'installe spontanément dans les prairies, les terrains en friche et les jardins. Ce fameux petit "porte-bonheur" est bien connu des jardiniers, car, chargé en azote, il sert d'engrais vert. C'est une excellente alternative aux engrais chimiques. De plus, il peut se manger en salade ou cuit comme des épinards. Ses fleurs, qui attirent les insectes pollinisateurs, sont si jolies que les couper serait un crime !

    Vu dans Comment-économiser et Trèfle rouge de Passeport-santé (PDF)

     

    Vergerette du Canada Conyza canadensis

    La vergerette du Canada est une plante herbacée annuelle rudérale (amateur de nitrates, v. plus bas) de la famille des Asteraceae. Originaire d'Amérique centrale et du nord, elle s'est naturalisée en Europe et est très courante voire localement invasive. C'est une adventice pionnière de plus en plus fréquente commune dans les champs, les vignes et les vergers, en ville et en milieu périurbain, sur les friches industrielles et voies ferrées. Ainsi, cette "mauvaise herbe" pousse-t-elle facilement en Europe. Elle se plaît dans les endroits chauds et secs et peut se développer dans de petits interstices. Toutes les parties aériennes de la plante sont comestibles, aromatiques, crues ou (brièvement) cuites. La plante a de nombreuses propriétés médicinales (sommités fleuries récoltées en été ou au début de l'automne) : diurétique, astringente, aide à éliminer l’acide urique, anti-inflammatoire, anti-rhumatismale, balsamique, cicatrisante... Elle agit sur la goutte et est utilisée dans le traitement des hémorroïdes...

    Voir plus de détails dans mémo Rhumatismes-Goutte de Yantra

    et en savoir plus dans Passeport-santé [archive] et Wikipédia

     

     

     

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    Documentation

    Sources principales

    10 "mauvaises herbes" à ne surtout pas arracher (Comment-économiser) [PDF]

    Voici pourquoi ces 5 "mauvaises herbes"... (Saine Abondance)

     

    Patience jaune (patience sauvage) Rumex obtusifolius

    Patience jaune sauvage Rumex obtusifolius

    La patience jaune (épinard-oseille, patience sauvage, rumex patientia) est une plante vivace, du genre Rumex de la famille des Polygonacées, originaire d'Eurasie, pouvant mesurer jusqu'à 2 mètres de haut. À l’échelle mondiale, elle est classée comme l’une des "mauvaises herbes" les plus problématiques dans les cultures. Elle réduit fortement la quantité et la qualité du fourrage dans les prairies. En Europe centrale, elle pose de sérieux problèmes, où, une fois installée, il devient très difficile de s’en débarrasser sauf par des méthodes chimiques très nocives pour l’environnement. Sa présence est donc un frein pour la conversion en agriculture biologique ! (les prairies envahies sont généralement enrichies en nutriments du fait du pâturage et des apports artificiels d’engrais ou de fumure). À la cassure, la racine de la patience présente une teinte jaune safran (que l’on retrouve chez la rhubarbe, proche cousine) qui indique la présence de composés phénoliques toxiques dont des anthraquinones ; cette charge chimique la protège contre les attaques des bactéries et des champignons ce qui la rend très résistante à la décomposition (en sol pauvre, une racine peut survivre plus de 4 ans). Elle se trouve aussi protégée des attaques des rongeurs en hiver notamment. La patience est souvent accompagnée de la grande ortie, autre plante rudérale notoire. La patience est pourtant très recherchée en phytothérapie (racines/feuilles) pour soulager les douleurs articulaires (dépurative, analgésique), la constipation (laxative). Elle a en outre des propriétés toniques et anti-anémiques (augmente le taux d'hémoglobine dans le sang). En décoction, poudre, lotion ou cataplasme, elle est efficace pour soulager, en plus de ce qui précède, l'obstruction de la rate ou du foie, les affections œdémateuses. Sous forme de lotion ou de cataplasme, la patience aide à traiter certains problèmes de peau (acné, gale, ulcères, psoriasis). L'utilisation de cette plante est cependant déconseillée aux personnes allergiques à l'acide oxalique. La patience est aussi utilisée à des fins culinaires.

    Sources France-herboristerie [archive] - Zoom Nature - Voir mémo Rhumatismes-Goutte de Yantra

     

    Voir aussi

    Adventice (Lexique "phyto-bota")

    Cuisiner les « mauvaises herbes »

    Herbes de la Saint-Jean

    Légumes oubliés

    Liserons

    Moutarde et engrais verts (PDF)

    Ortie et purins de plantes (PDF)

    Petite faune (PDF)

    Plante bio-indicatrice : pourquoi le rumex pousse-il au jardin ? (Rustica) [Vidéo]

    Plantes 'maléfiques' vs plantes 'bénéfiques' est-ce bien raisonnable ? ([Books of] Dante)

    Racines et tubercules comestibles (liste)

     

     

     

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