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Animaux spirituels et célestes
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Pour comprendre le Yoga, il faut connaître quelques traits des mythologies de l’Inde, dit-on...
Article mis à jour en janvier 2019
Voir aussi
Et pourquoi d’abord les "Animaux" (dans une acception large puisqu’ils regroupent les fabuleux [1] et les monstres) ? Parce que ces êtres animés, ont de tout temps suscité la curiosité la plus vive et nourri l’imaginaire des hommes... À mon sens, les "Animaux", dont les mythes * sont riches, proches de nous du moins en ce qui concerne les mammifères, sont un moyen efficace pour nous introduire dans les diverses symboliques.
Procédant ainsi, nous ne verrons pas les postures par "famille" (debout, assis... torsions, cambrures...) mais par "thème".
Savoir que telle posture "animale" (ou non, bien sûr) fait du bien (ou du mal...) à tel endroit du corps est assez rapidement vérifiable sur le plan physique ! Mais sur un plan plus... dirons-nous : subtil, il s’avère intéressant, voire primordial, d’avoir quelques notions de ce que comment l’Inde "ancienne" percevait de l’animal, perception différente, mais proche, de celle de l’Occident "médiéval".
La connaissance de la faune était quasi inexistante et plutôt fantaisiste sur le plan scientifique, dans ces deux vieux mondes, mais l’imagination féconde sur celui de la symbolique, dans une atmosphère religieuse omniprésente.____________________________________________________________________________________
[1] Une fable est un court récit en vers ou occasionnellement en prose qui vise à donner de façon plaisante une leçon de vie. Elle se caractérise souvent par la mise en scène d'animaux qui parlent mais peut également mettre en scène d’autres entités ou des êtres humains. Une morale est généralement exprimée à la fin ou au début de la fable quand elle n’est pas implicite, le lecteur devant la dégager lui-même (Wikipédia)
Ces "connaissances antiques", de l’Inde comme de l’Occident, peuvent nous paraître, à nous, Occidentaux "modernes" et "matures" (!), infantiles ou complètement déjantées. Cependant, elles nous interpellent toujours quelque part. Ce qu’ont pu relater nos ancêtres, avec leur mots à eux et selon leur connaissance de la vie, séculière ou spirituelle, est l’expression de la pensée humaine universelle qui s’est peu à peu ancrée dans l’inconscient collectif.
Nous sommes tentés de croire (et trop souvent persuadés) qu’avec nos "connaissances" actuelles, toujours plus affinées au fil des siècles, nous sommes plus forts, plus sages, plus responsables et même plus intelligents (!) que jadis. Mais il n’en est rien. Les comportements irrationnels, la "bêtise", sont toujours là... Comme quoi, le mot "progrès" n’évoque qu’une idée de... progression, non celle d’éveil. Et le vocabulaire qui évolue n’est pas une preuve de supériorité intellectuelle...
Car l’activité cérébrale, le processus de pensée, de l’être humain, n’a guère changé dans le fond.
Les peurs sont sensiblement les mêmes, la mort, la maladie, la famine (peur de manquer), le froid (personnes sans domicile fixe), l’avenir (chômage, retraite), les agressions diverses mêmes si elles ont changé de nature : ce ne sont plus les loups aux portes des villes qui inquiètent, mais les gros pleins de soupe qui attendent de nous plumer (physique) ou de nous humilier (psychologique) ; même si des préoccupations précises (guerre, épidémie...) occupent à un moment donné plus spécialement l’esprit, elles restent un épiphénomène car transitoires...
La forme, si. La façon de s’exprimer a évolué, les supports de pensée aussi ; par exemple, les progrès scientifiques ont fait glisser la notion d’Anges ailés vers celle d’"extra-terrestres" volants, avec le vocabulaire qui va avec (plus d’auréoles mais des soucoupes, plus de plumes ni de flèches mais des fusils-laser, plus de chants angéliques mais des bips électroniques, plus de Ciel mais l’espace intersidéral, plus de grandeur céleste mais des yottabits, plus rien d’angélique mais des aliens, des cyborgs, des robots...).
Qui ose prétendre que cette littérature est plus intelligente, plus "crédible" ?« Je ne vois pas bien pourquoi les hommes qui croient aux électrons
se considèrent moins crédules que les hommes qui croient aux Anges »GB Shaw, Irlande
Les noms d’animaux des postures sont certes arbitraires, et ce pour plusieurs raisons.
Si certaines ont vu leur nom traduit directement du sanskrit au français (ou anglais), parce que l’animal était connu sous nos cieux (par exemple Marjari le Chat ou Kûrma la Tortue), d’autres ont hérité une traduction "arrangée", parce que l’animal en question était méconnu ou relevait d’une mythologie exotique guère parlante en Occident : par exemple Krounchâsana, posture du courlieu (sous-genre de courlis) traduit par "posture du Héron".Ou Garuda, le mythique “Roi des Oiseaux” véhicule de Vishnu, traduit par "Aigle"...
Remarquons au passage que le nom des oiseaux, notamment, est très difficile à traduire, sachant que déjà sous nos latitudes, et suivant les régions, ces noms varient...
Par ailleurs, en Inde comme en Occident, d’autres postures se sont vu attribuer un nom d’animal parce qu’elles rappelaient celui-ci, en dehors d’une connotation mystique ou religieuse (la grenouille, par exemple) ; bien entendu, il y a tout de même une certaine complicité entre la pose et l’animal...
Pour finir cette remarque, rappelons que les postures sont appelées différemment selon les écoles de Yoga. Ceci s’explique par le fait que, jadis, ces écoles étaient fort éloignées les unes des autres, sans aucun contact entre elles. Il s’en est suivi une interprétation différente des postures, tant dans la symbolique que dans la façon de les exécuter, d’où un autre nom... Pour les même raisons, il se trouve que le même nom d’animal est donné à des poses bien différentes...
Que ceci ne nous décourage pas ! Après tout, cette façon de procéder -s’informer sur des postures aux noms d’animaux- en est une comme une autre, qui nous permet de nous enrichir de quelques contes et mythes, de constater les interactions et similitudes, des traditions indiennes et occidentales.
D’ailleurs, avant de commencer nos exercices, nous allons partir à la découverte de quelques points d’astrologie et de légendes "animalières".Les origines de l'Astrologie [3]
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[3] Texte : angelsplace.perso.sfr.fr/Astrozodiaque.htm (Astrologie - Planètes - Signes Zodiaque - Theme Astral ou Naissance)
Son support étant les astres, l'astrologie est l'une des pratiques divinatoires particulièrement répandues dans l'histoire des cultures. On peut ainsi citer l'existence spécifique d'astrologies maya, arabe, égyptienne, chinoise, indienne et bien sûr occidentale (Wikipédia)
L'astrologie est une pratique ancienne que différentes civilisations ont apparemment développée indépendamment. Les Chaldéens qui vivaient à Babylone s'y sont référés dès - 3 000 (tandis que les Chinois la pratiquaient aux environs de - 2 000)
En observant Sirius se lever, les Égyptiens prédisaient la venue des crues du Nil. Dès que Sirius se levait dans le ciel, ils savaient que ce cycle annuel recommençait. De l'Égypte, Sirius n'est visible dans le ciel qu'une partie de l'année. Ils savaient que l'apparition de Sirius dans le ciel coïncidait avec la saison des crues du Nil. Même s'ils étaient à l'affût des événements célestes, les Égyptiens n'étaient pas d'éminents astrologues, comme on pourrait le penser.Mosaïque du VIe siècle de la synagogue de Beit-Alpha, Israël, représentant les signes du zodiaque.
Zodiaque arabo-musulman du XIIIe s.
Les 12 signes ainsi que les 7 planètes sont représentés par les caractéristiques
classiques, assimilés à un dieu du Panthéon.L'astrologie occidentale, telle que nous la connaissons de nos jours, a débuté vers 2000 av JC, en Mésopotamie, dans l'actuel Irak. À Babylone, les savants mésopotamiens observaient le ciel. En chaque aspect planétaire, ils voyaient une joute entre les dieux. Et comme ce qui est en haut se passe en bas, ils cherchaient toujours une incidence de synchronicité.
À cette époque, la mythologie et l'astrologie se confondaient complètement. Les planètes étaient des dieux.
Diverses formes d'astrologie existaient également dans l'Inde antique et chez les Mayas d'Amérique centrale. Vers 500 av JC, l'astrologie s'est répandue en Grèce, où des philosophes comme Pythagore s'y référèrent dans leurs études religieuses et astronomiques.
Au IXe siècle, Alcuin était l'astrologue de Charlemagne.
L'astrologie était surtout mondiale et les astrologues ne s'intéressaient que peu aux individus. L'astrologie aidait les rois dans leurs guerres. Pellitus et Bede le Vénérable sont les astrologues les plus réputés de cette période de l'histoire. Le clergé encouragea l'étude de l'astrologie. Il y eut énormément d'astrologues à la fin du IXe siècle.
Les seigneurs étaient les seuls à employer les astrologues, ce qui poussa principalement l'étude de l'astrologie mondiale. Les astrologues devaient aider aux décisions politiques.
Au XIe siècle, les premiers textes européens furent produits. Un conflit s'instaura entre les astrologues et les gens d'Eglise. Ce désaccord idéologique, entre l'influence de Dieu et celle des astres, poussa l'astrologie à s'orienter davantage vers un côté collectif plutôt qu'individuel. De nombreux astrologues suivirent, comme Thomas d'Aquin (1225-1274), Francis Bacon, Guillaume de Conches, etc.L'astrologie se répandait partout en Europe. Quelques astrologues étaient des conseillers militaires. En Italie, Guido Bonatti était la figure de proue de l'astrologie italienne. On enseignait l'astrologie à l'université. Le cardinal Pierre d'Ailly avait prédit en 1414 que 1789 serait une année de bouleversements !... L'astrologie devint une commerce particulièrement lucratif, avec tous ses excès, au XIVe siècle. Les astrologues cherchaient des emplois dans les cours d'Europe. Certains devinrent des diplomates. Les événements astronomiques remarquables - comètes, éclipses et conjonctions - étaient la référence de base aux prévisions de l'astrologie mondiale. L'imprimerie favorisa l'expansion de l'astrologie. On imprima le premier almanach astrologique en 1469.
Capricorne
porcelaine de Anya et SlavaLes signes du zodiaque représentent le temps solaire, les saisons et les cycles vitaux de la nature et décrivent aussi le mode par lequel les planètes révèlent leur signification. Ce sont comme des miroirs au travers desquels les planètes "voient" et agissent.
Le signe du zodiaque d'une personne est donc déterminé par la position du soleil selon l'heure, la date et le lieu de naissance.
Les 12 signes du zodiaque sont classés selon les 4 éléments de la nature : Feu, Terre, Air et Eau. À chaque signe du zodiaque correspond une planète qui, par ses énergies, réussit à influencer les caractéristiques du signe d'appartenance.Les signes un par un
[1] Texte : lechinois.com/faq/legendedouzeanimaux.html# (La légende des douze animaux du zodiaque chinois)
Source : Zang Fang, les douze animaux et leur place dans la culture chinoise, Beijing 2001
Voir aussi Génération Tao - Lettre du 25 janvier 2019
Devant la Porte sud du Ciel, des fauves et des oiseaux étaient déjà rassemblés. L'Empereur de Jade, assis dans la salle du palais, ordonna à son ministre, Étoile d'Or, de préparer pinceau et papier. À la cinquième veille, il cria « Entrez ». Les animaux accoururent, ils se serrèrent devant la porte du palais et personne ne put faire un pas de plus. Le rat se dit : « Je n'ai pas de force, je n'arriverai pas à traverser la foule. Il me faut trouver un moyen » Soudain, l'idée lui vint de passer entre les jambes des animaux. Alors d'un bond, il sauta le premier devant l'Empereur de Jade qui, en le voyant, dit : « Voilà ! Le premier arrivé est le rat » Étoile d'Or en prit note. C'est ainsi que le rat se classa premier des douze animaux. Le bœuf, impatient, écarta grâce à sa force les autres animaux et courut en avant. L'Empereur de Jade dit : « Voilà maintenant le bœuf » Étoile d'Or classa le bœuf en 2e position.
Le tigre se dit : « Le bœuf a de la force, moi aussi » Il sauta, d'un bond par-dessus les têtes des autres animaux et gagna la 3e place.
Voyant cela, le lapin réfléchit : « Je ne suis pas assez fort pour traverser la foule. Je vais suivre l'exemple du rat ! ». Il se fit tout petit, se faufila entre les jambes des autres animaux et se classa quatrième.
Le dragon se mit en colère, en voyant que les autres le précédaient. « Je suis le plus puissant, pourquoi ne pas utiliser mes pouvoirs magiques ? » Il s'éleva dans les nuages et s'avança à travers le ciel et arriva le 5e.
Le serpent ne supportait pas de se montrer faible. Habile, il se glissa à travers les jambes des animaux et se classa 6e.
Voyant qu'il n'avait pas le temps de traverser la foule, le cheval concentra ses forces et d'un bond s'élança devant, il fut classé 7e.
Le mouton pensa : « Je suis moins fort que les autres. Je vais essayer de me servir de mes cornes » Il baissa la tête et poussa les autres animaux de ses cornes pointues. Les autres s'empressèrent de le laisser passer. Le mouton put ainsi gagner la 8e place.
Le singe, lui aussi, utilisa ses capacités. S'agrippant tantôt aux cheveux des uns, tantôt aux oreilles des autres, il bondit promptement, par-dessus les têtes des animaux, s'élança devant. Il fut classé 9e.
Voyant qu'il y avait déjà 9 animaux devant lui, le coq craignit qu'il n'y ait plus de place pour lui. Battant des ailes, il traversa la foule en volant et prit la 10e place.
L'Empereur de Jade, pensant que le nombre des animaux était suffisant, dit : « Ça suffit ! Ça suffit ! » Étoile d'Or crut qu'il criait « le chien » et prit en note le "chien" (en chinois, le mot chien "gǒu" (狗) et le mot suffit "gòu" (够) sont homophones).
L'Empereur de Jade répéta : « C'est assez ! C'est assez ! » Étoile d'Or crut alors qu'il disait le « cochon » et écrivit "cochon" (en chinois, le mot assez "zú" (足) et le mot cochon "zhú" (猪) sont homophones).
L'Empereur saisit alors brutalement le papier où étaient inscrits les noms des animaux, et dit : « N'écris plus rien » Il compta et s'aperçut qu'il y avait 12 animaux pour désigner les années de naissance, au lieu de 10. Mais il dut donner son consentement. C'est ainsi que furent choisis les 12 animaux et que fut fixée leur place respective.
Ayant gagné la première place, le rat rentra chez lui joyeux et trouva le chat en train de faire sa toilette. Le voyant arriver, le chat dit : « Il faut que nous partions » Le rat lui dit : « Pourquoi partir. J'ai gagné la première place » « Pourquoi ne m'avez-vous pas appelé ? » « Si je vous avais réveillé, comment aurais-je gagné la première place ? » À ces mots, le chat s'indigna et s'abattit sur le rat pour le dévorer. Le rat était si habile qu'il réussit à s'enfuir. C'est depuis lors que le chat et le rat sont ennemis. [Mais au fait, qu’advint-il du Phénix ?]
Les contes de ce genre, transmis de génération en génération sont nombreux [2]. La plupart d'entre eux s'inspirent de la physionomie particulière et du comportement des douze animaux et montrent combien la place de ces animaux est importante dans l'imagination et les sentiments des hommes.
[2] Il existe une autre version de la légende : un certain nouvel an chinois, Bouddha appela à lui les animaux de la création en leur promettant une récompense à condition qu’ils daignent se déranger. Douze animaux seulement se rendirent à cet étrange rendez-vous, dans l’ordre suivant : le rat, le buffle, le tigre, le lapin, le dragon, le serpent, le cheval, la chèvre, le singe, le coq, le chien et le cochon. À chacun d’eux Bouddha offrit une année qui porterait son nom, dans l’ordre de leur arrivée. Dans cette version, le rat se montre particulièrement astucieux. Se voyant trop petit, moins rapide, que les autres animaux, et voyant le buffle devant tous, il eut l'idée de venir se percher sur sa tête (d'où l'expression "prendre la tête du peloton" ?!) pour finalement "arriver" le premier ! Quant au cochon (ou sanglier), on dit que c'est parce qu'il est paresseux et nonchalant qu'il est arrivé bon dernier...
À l'époque TANG (618-907), les signes étaient représentés par des personnages ayant la tête de l'animal concerné.
On trouve également à l'époque MING (1368-1644) des personnages du zodiaque, mais là, les animaux sont portés dans les bras.
Les signes du Zodiaque occidental portent les noms des constellations qui s'y trouvaient il y a 2 000 ans [1]. Ce sont, à partir du point vernal : le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, le Cancer, le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau et les Poissons.
Le Zodiaque chinois a certaines similitudes avec le zodiaque occidental, notamment, ils s'accordent tous les deux sur le nombre de signes : 12.
Mais ils divergent sur d'autres points : dans le Zodiaque occidental, votre "mois de naissance" va déterminer votre signe astrologique, alors que dans l'astrologie chinoise c'est votre "année de naissance" qui va le déterminer ; les signes ne sont pas les mêmes, bien entendu, et si l'astrologie occidentale affecte un ascendant au signe solaire, l'astrologie chinoise lui confère un animal.
[1] Texte : blog.couleurs-eternite.fr/index.php/2006/11/12/105-zodiaque (Le Zodiaque chinois - Le blog de couleurs-eternite.com)
Photos terres-cuites : Tangzodiaccat-photo
Le zodiaque japonais [1]
Junishi
[1] Texte et photo animaux : orykeene.free.fr/culture/religion/zodiaque.html (Document sans titre)
Il est en fait sino-japonais (comme beaucoup de choses au Japon, la Chine est une source d’inspiration). Vieux de plusieurs millénaires, le zodiaque attribue un animal à chaque année, et cela par cycle de 12 ans. Vous l’aurez compris, il y a donc 12 animaux qui vont se succéder dans les ans. Pourquoi 12 ans ? L’astrologie a toujours été liée à l’astronomie. La période des douze ans est en fait le temps que met la planète Jupiter pour effectuer sa révolution autour du soleil (c’est à dire qu’elle met douze ans pour faire le tour du soleil. En comparaison, comme vous le savez, la Terre, elle, met 364 jours un quart pour faire sa révolution). Pourquoi Jupiter me direz-vous, eh bien tout simplement parce que la planète est le point de repère des astrologues chinois.
Les japonais ont importé leur zodiaque vers le VIIe siècle et l’ont, bien entendu, adapté à leur propre culture. On trouve ainsi des petites variantes dans les animaux représentant le Junishi. Au Japon, il y a : le rat, le bœuf, le tigre, le lapin, le dragon, le serpent, le cheval, le mouton, le singe, le coq, le chien, le sanglier. En Chine, on retrouve tous ces animaux exceptés le lièvre à la place du lapin, la chèvre au lieu du mouton, et le cochon a été relégué par le sanglier. Il y a bien sûr la fameuse histoire du chat ! Ce n’est qu’une légende mais pour expliquer son exclusion, on raconte que le rat a voulu le punir de sa paresse, et par une ruse de sa part, a évité que le chat ne se présente à l’invitation divine. Chose étrange, l’année du lapin est souvent associée à l’année du chat qui aurait ainsi trouvé sa place dans le zodiaque de façon assez subtile !
Les animaux ne sont pas les seuls à faire partie de ce zodiaque. On trouve aussi les 5 éléments cosmiques : le bois, le feu, la terre, le métal et l’eau. Les éléments sont assimilés aux personnes selon le dernier chiffre de leur année de naissance : métal (0 et 1), eau (2 et 3), bois (4 et 5), feu (6 et 7), air (8 et 9). Comme vous avez pu le remarquer, un élément est lié à deux années consécutives, contrairement aux animaux.
Singe sur un Cheval, argile sculptée
Galerie d’art Morbihan-Bretagne Jean-Jacques Rio.
Les cycles ainsi composés servaient de mesure du temps (5 cycles de 12 ans équivalaient à une vie d’homme) ou des distances. Pour exemple, on trouve le jikkan (cycle de 10 ans – cycle des éléments) et le jyunishi (cycle de 12 ans – cycle des animaux).
Avec son arrivée au Japon, le zodiaque a pris une ampleur digne des nippons. Il donne lieu à de nombreuses spéculations, traitant de la naissance d’un enfant, d’un futur mariage, des projets (travail, loisir…). Ainsi comme pour chez nous avec les astrologues, les Japonais vont voir des devins qui vont interroger l’avenir grâce aux horoscopes qui sont très prisés au Japon. On voit ainsi selon les signes, les relations possibles ou peu engageantes, vis à vis des autres signes.Les signes un par un
Le rat : 2020, 2008, 1996, 1984, 1972, 1960, 1948, 1936, 1924, 1912
Charmant, doté d’une détermination à toute épreuve, il se met très souvent en colère mais sait le cacher… jusqu’à ce qu’il éclate, mais cela ne dure guère longtemps car il n’est pas rancunier pour un sou. Peu enclin à la solitude, il sait s’entourer d’amis. Très intuitif, il comprend les choses rapidement sans explication. Honnête mais néanmoins ambitieux, il a un don pour les métiers artistiques.Le bœuf (ou buffle) : 2021, 2009, 1997, 1985, 1973, 1961, 1949, 1937, 1925, 1913
La clef de son succès réside dans son don d’orateur et sa facilité à inspirer la confiance. Plutôt calme, placide, il n’en reste pas moins un être fort et intelligent. L’énervement n’est pas dans son tempérament contrairement au rat, bien au contraire, il est doté d’une patience d’ange et d’un acharnement qui lui fera obtenir tout ce dont il a besoin. Se faisant des amis le plus naturellement du monde, il place amour et amitié au même niveau ce qui en fait quelqu’un de sûr dans une relation.Le tigre : 2022, 2010, 1998, 1986, 1974, 1962, 1950, 1938, 1926, 1914
Il est semblable à l’animal qui le gouverne : sensible, obstiné, impatient, courageux et égoïste. Cependant il ne faut pas s’arrêter aux premières impressions que nous laisse le félin. Né sous le signe de la réussite, c’est un grand penseur qui aime profondément ceux qui l’entourent. Si ses défauts le conduisent souvent à sa propre perte, il n’en reste pas moins une personne juste et sensible... qui a de grosses colères et reste un peu boudeur malgré sa force !Le lapin (ou lièvre et le chat) : 2023, 2011, 1999, 1987, 1975, 1963, 1951, 1939, 1927, 1915
Le lapin est un être tout à fait incroyable : talentueux, ambitieux, vertueux, réservé, agréable, au goût sûr. Il inspire tout de suite une admiration et un respect mérités. Mais il a aussi sa part cachée. Il aime la vie facile et fait tout pour éviter les problèmes. Taquin à ses heures, il aime ses proches et leur fait savoir. Vrai caméléon, il s’adapte à toutes les situations et sait être raisonnable quand il le faut.Le dragon : 2024, 2012, 2000, 1988, 1976, 1964, 1952, 1940, 1928, 1916
La stabilité même. Honnête, sensible, courageux, dynamique, impatient, obstiné. Il attire facilement la confiance de ceux qu’il côtoie et on les comprend car c’est une personne très sage et chanceuse. Très observateur, il peut ainsi paraître froid au premier abord, mais ce n’est qu’une facette qui cache quelqu’un de généreux et de gentil. Sa franchise peut déplaire mais il sait tout de même garder cette part de naïveté qui vous fait vite oublier ses défauts. De nature solide, il ne sera que très rarement malade.Le serpent : 2025, 2013, 2001, 1989, 1977, 1965, 1953, 1941, 1929, 1917
Peu enclin aux bavardages, ce grand sage aime penser et se retrouve être très heureux en affaires d’argent. Mais sa détermination à toute épreuve lui rend les échecs fort amers. En amour ou en présence des autres, il se montre très soucieux de son apparence, il aime plaire et sait utiliser le langage pour arriver à ses fins. Narcissique, il fait ce qu’il veut quand il veut, l’exagération n’étant pas un problème pour lui. Cependant, il n’en reste pas moins digne de confiance et attentionné.Le cheval : 2026, 2014, 2002, 1990, 1978, 1966, 1954, 1942, 1930, 1918, 1906
Rapide en tout, il n’en reste pas moins un grand impatient, certes doué pour la flatterie, intelligent et perspicace en affaires, mais susceptible à souhait. Mystérieux, il aime garder pour lui ce qu’il est vraiment, sachant ainsi se faire désirer. Passionné, indépendant, têtu, il est déroutant pour ceux qui ne le connaissent pas ce qui l’aide à arriver à ses fins. Opportuniste, il se remet rapidement de ses échecs en se lançant dans de nouveaux projets.
Voir aussi : Cheval Bois Vert (Gigeoju)
Le mouton (ou chèvre) : 2027, 2015, 2003, 1991, 1979, 1967, 1955, 1943, 1931, 1919, 1907
Passionné dans tout ce qu’il entreprend, il en croit en ses valeurs. Raffiné et élégant, il se montre doué pour les arts mais n’en fait pas étalage car c’est un modeste avant tout qui souhaite mener sa vie tranquille. Tendre, il ne supporte pas de faire du mal à autrui. Sa personnalité est très calme, timide même, mais intelligente et secrète.Le singe : 2028, 2016, 2004, 1992, 1980, 1968, 1956, 1944, 1932, 1920, 1908
Intelligent, habile, inventif, originaux, le singe a tout pour attirer l’attention même s’il ne la cherche pas. Il sait cependant se servir de ses qualités pour charmer les personnes qui l’entourent et n’hésite pas à embellir les choses pour y parvenir. Il en va de soit que ses capacités lui donne de très bons atouts pour devenir meneur d’hommes, mais il arrive rapidement que le singe devienne fainéant, ne cherchant pas à pousser ses capacités aussi loin qu’il le pourrait.Le coq (dans certains zodiaque parfois : oiseau de paradis) : 2029, 2017, 2005, 1993, 1981, 1969, 1957, 1945, 1933, 1921, 1909
Penseur toujours franc, il se donne à fond dans ce qu’il entreprend. Malheureusement, il veut souvent faire plus qu’il ne le peut. Il sait s’organiser mais ne va pas jusqu’à vouloir tout gérer et préfère suivre les ordres de quelqu’un d’autre. Indispensable, il l’est grâce à sa grande loyauté et son dévouement.Le chien : 2030, 2018, 2006, 1994, 1982, 1970, 1958, 1946, 1934, 1922, 1910
Loyal, ayant le sens du devoir, c’est un ami en qui on peut avoir toute confiance et qui sait garder les secrets. D’agréable compagnie, il a un sens du contact incroyable et sait écouter les gens en donnant toujours de bons conseils. Mais malgré toutes ses qualités, c’est un grand pessimiste qui se rend compte que le monde est plein de désillusions.Le sanglier (ou cochon) : 2031, 2019, 2007, 1995, 1983, 1971, 1959, 1947, 1935, 1923, 1911
Il déteste pourtant les disputes mais se fâche pour rien. Courageux, honnête, affectueux, gentil, il est un grand amoureux de la vie et peut être un peu trop. Matérialiste, il aime s’entourer de belles et de bonnes choses. Ses petits défauts en fait une personne très tolérante vis à vis des autres, il accepte d’ailleurs ses erreurs et essaye de les corriger quand il le peut. Attentionné, il profite du moment présent et ne se prive pas pour faire plaisir à ceux qu’il aime. Têtu, il impose souvent ce qu’il est et ce qu’il pense. Pourtant, il a de grandes capacités, notamment au travail où il met énormément d’énergie à faire le sien. Il se laisse rarement influencer ; ses colères sont, en plus d’être fréquentes, assez longues.
« Les Pays asiatiques ont des signes qui, au lieu de dépendre du soleil, comme les signes du Zodiaque, dépendent de la lune ou plutôt des années lunaires. Une année lunaire comprend 12 lunes et même 13 tous les 12 ans. C’est pourquoi le Nouvel An asiatique (fête du Têt au Viêt-Nam) n’est jamais à la même date. Comme pour nos signes du Zodiaque le cycle est de 12, mais de 12 années au lieu de 12 mois, et les signes défilent toujours dans le même ordre. Chaque année de ce cycle est représenté par un animal et cet animal exercera une influence sur la destinée et le caractère des êtres humains nés pendant cette année. Outre ce signe il existe 2 indications complémentaires à l’analyse du caractère : la dominante Yin ou Yang du signe et l’élément (bois, feu, terre, métal et eau) correspondant à l’année de naissance. Ces signes ont en Asie une telle importance personnelle, financière et politique que personne n’entreprend une action sans les consulter »[annee1966.unblog.fr/2008/09/15/1966-lannee-du-cheval-en-astrologie-chinoise/ (Cette année-là … » Archives du Blog » 1966 : l’année du cheval en astrologie chinoise)]
Les 5 éléments
Les premiers écrits connus concernant les astres remontent à 5 000 ans, sous la forme de tablettes d'argile sur lesquelles ont été consignés tous les relevés des mouvements planétaires observés par des prêtres érudits de Mésopotamie.
[1] Wikipédia (fr.wikipedia.org/wiki/Astrologie)
Ces observations étaient faites dans un cadre religieux. Le mouvement des astres étant perçu comme volonté divine, les prêtres ou astrologues servaient de traducteurs. Leurs connaissances étaient celles d'initiés, les enseignements des temples étant tenus secrets.
L'astrologie fut longtemps le privilège des seuls souverains. Cela peut être considéré comme l'origine de l'astronomie. La fonction de prêtre était liée à celle d'astrologue, car dans l'esprit des Babyloniens, des sacrifices ou des rites expiatoires pouvaient concilier les dieux.
Le "fatalisme astral" se développa tardivement, après la conquête de la Babylonie par le roi Perse Cyrus en - 539 et la confrontation avec la doctrine de Zarathoustra [2].
La croyance en la prédétermination du caractère et de la destinée ouvrit la voie à l'astrologie individuelle. Les plus vieux "horoscopes" connus proviennent de Babylone et datent de - 410.
[2] "Ainsi parlait Zarathoustra [ou Ainsi parla Zarathoustra selon la traduction de Maël Renouard]. Un livre pour tous et pour personne" (en allemand : Also sprach Zarathustra. Ein Buch für Alle und Keinen) est un poème philosophique de Friedrich Nietzsche, publié entre 1883 et 1885.
porcelaine de Anya et Slava
Selon Jean-Pierre Nicola [3], les premiers thèmes astraux individuels sont apparus lors du Ve siècle avant notre ère, avec une référence à 12 signes. Ces 12 signes sont énumérés dans un texte cunéiforme datant de - 419.
Il s'agissait alors d'un "zodiaque sidéral" (correspondant aux constellations du zodiaque).
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[3] Jean-Pierre Nicola est un astrologue français né le 8 mai 1929 à Nice. Il a innové en astrologie en créant ce qu'on appelle l'astrologie conditionaliste. Cette dernière est, par définition, non fataliste.
Parallèlement à cette astrologie, des systèmes différents se forment en Chine, en Amérique précolombienne et sans doute dans d'autres civilisations.
Mais l'astrologie chinoise et l'astrologie chaldéenne sont les seuls systèmes ayant perduré jusqu'à nos jours. Tous les systèmes d'astrologie actuellement connus dérivent d'un de ces deux systèmes (ou des deux, cas de l'astrologie tibétaine).
En Inde, les astrologues n'étaient pas d'anecdotiques prédicateurs. Ils avaient construit une "science des lumières célestes" et proposaient des remèdes pour les soucis du quotidien.
L'astrologie indienne [1]
Jyotish
L'astrologie indienne ou hindoue distingue 12 signes astrologiques, comme l’astrologie occidentale. Néanmoins, cet art très ancien présente aussi de nombreuses particularités et accorde une place importante à la notion de karma.
[1] www.gralon.net/articles/sports-et-loisirs/esoterisme/article-l-astrologie-indienne---presentation-et-caracteristiques-2338.htm#presentation (L'astrologie indienne : présentation et caractéristiques)
L’astrologie indienne, astrologie védique, hindoue, ou Jyotish, est une forme d’astrologie issue des Vedas.
L'origine de cette astrologie empreinte de sagesse et de spiritualité se perd dans la nuit des temps. Selon la tradition indienne, elle aurait été révélée à l'homme par les dieux.
L'un des ouvrages classiques les plus réputés qui est consacré à cet art astrologique est le Brihat Parashara Hora Shastra. Cet ouvrage issu d'une longue tradition orale a vraisemblablement été mis par écrit au Moyen-âge.Les caractéristiques du Jyotish. Tout comme l’astrologie en Occident, l’astrologie indienne comprend des signes (12 Rashis), des planètes (9 Grahas), des aspects et des maisons (12 Bhavas). Elle étudie les liens entre planètes et entre maisons et utilise la notion d'ascendant (Lagna). Malgré les similitudes entre ce système et l’astrologie occidentale, il faut souligner plusieurs différences.
Les 12 signes du zodiaque indien sont décalés par rapport à ceux que nous connaissons.
• MESHA (né entre le 15 avril et le 15 mai) : le Bouc
• VRISHABHA (né entre le 16 mai et le 16 juin) : le Taureau
• MITHUNA (né entre le 17 juin et le 16 juillet) : l'Union
• KATAKA (né entre le 17 juillet et le 17 août) : le Crabe
• SIMHA (né entre le 18 août et le 17 septembre) : le Lion
• KANYA (né entre le 18 septembre et le 17 octobre) : la Demoiselle
• TULA (né entre le 18 octobre et le 16 novembre) : la Balance
• VRISCHIKA (né entre le 17 novembre et le 16 décembre) : le Scorpion
• DHANUS (né entre le 17 décembre et le 14 janvier) : l'Arc
• MAKARA (né entre le 15 janvier et le 13 février) : le Crocodile
• KHUMBA (né entre le 14 février et le 14 mars) : l'Amphore
• MINA (né entre le 15 mars et le 14 avril) : le Poisson
porcelaines de Anya et Slava
Par ailleurs, alors que l’astrologie en Occident repose sur la position du Soleil à la naissance, en Inde, c’est la position de la Lune qui détermine la destinée.
Enfin, le thème Jyotish est présenté d'une manière très différente du thème astral que nous connaissons en Occident.
Les principes qui régissent l’astrologie indienne sont également différents de ceux de l’astrologie occidentale. Pour les Indiens, notre vie est influencée par les 9 planètes de l’astrologie ou grahas.
La notion de karma joue également un rôle central : l’astrologie nous renseigne sur la manière de nous comporter dans cette vie-ci pour éviter de reproduire les erreurs de nos vies antérieures.
Chaque symbole (signe, planète, maison) nous renseigne sur un domaine de notre vie, en particulier sur les facilités ou difficultés "prévues" dans chacun de ces domaines.Les Bestiaires médiévaux [1]
Europe des XIIe-XIIIe siècles
[1] Extraits : Dame Maëlle, association Aisling-1198 (aisling@neuf.fr) www.aisling-1198.org/dossiers/...
Le Bestiaire d'Aberdeen (en Écosse) a été répertorié pour la première fois en 1542 dans l'inventaire de la Old Royal Library du palais de Westminster. Le manuscrit a été rédigé et enluminé aux alentours de 1200.
Voir l’article de Wikipédia en anglais intitulé "Aberdeen Bestiary" (//en.wikipedia.org/wiki/Aberdeen_Bestiary?oldid=376850926) et l’histoire du manuscrit sur le site de l'université d'Aberdeen (www.abdn.ac.uk/bestiary/history.hti)
Dans les bestiaires, il y a beaucoup de citations bibliques mais il est vrai que dans la Bible, les animaux sont souvent cités soit sous forme de métaphores soit sous forme de comparaisons.
À l’origine des bestiaires : un texte grec (IIe siècle) qui fut rapidement traduit en latin et qu’on appela le physiologus, le "naturaliste". Sur cette base viennent se greffer des extraits de textes de saint Ambroise (Hexaemeron) et de saint Augustin, des extraits de l’histoire naturelle de Pline (Ier siècle) et des Etymologies d’Isidore de Séville (VIIe siècle). Certaines œuvres médicales furent aussi parfois utilisées : celles de Dioscoride (Ier siècle) et de Galien (IIe siècle)
« Ces additions successives donnèrent naissance à un genre de livre particulier qui dès avant l’an mil reçut le nom de Bestiarum (livre de bêtes) » *
détail du Bestiaire d’Aberdeen
À partir du XIIIe siècle, les auteurs de bestiaires préfèrent écrire en prose. L’un des plus anciens auteurs, Pierre de Beauvais annonce dès son prologue une définition : « Chi commence li liv res c’on apele Bestiaire. Et por ce est il apelés ensi qu’il parole des natures des bestes » (Ici commence le livre qu’on appelle Bestiaire. Il est appelé ainsi parce qu’il parle de la nature des bêtes). Ce livre sera copié, imité, remanié pendant 3-4 générations. La réécriture la plus remarquable est celle de Richard de Fournival : vers 1250, il rédige le Bestiaire d’Amour.
À partir des propriétés des animaux, il tire des enseignements sur l’amour et les stratégies amoureuses.Quelques scènes de la Genèse y sont presque toujours présentes : la création des quadrupèdes, des oiseaux, des poissons et également Adam nommant chaque animal. « Le discours sur le nom occupe en effet une place essentielle dans les bestiaires qui empruntent la plupart des étymologies qu’ils proposent à Isidore de Séville »
Les étymologies jouent parfois avec les mots et font des rapprochements, par exemple pour le cerf : ils rapprochent le latin cerv us (le nom de l’animal) du latin serv us, un des qualificatifs associés au Christ. Le cerf devient le symbole du Sauveur, ses bois rappellent celui de la croix.
« Place et rôle de l’animal dans la fabrication des manuscrits.
Il faut bien lui rendre justice : sans l’animal, il n’y aurait pas de manuscrit ! C’est aux environs des IVe et Ve siècles que le papyrus, sorte de roseau donc végétal, fut abandonné au profit du :
un scribe
- parchemin, peau d’animal finement tannée. le terme parchemin vient du grec pergamênê, peau apprêtée à Pergame, ville de l’actuelle Turquie. Cela peut-être des peaux de moutons, de chèvres, de chevreaux ou de veaux mort-nés (il s’agit alors du vélin utilisé pour les ouvrages de luxe)
- les plumes d’oie, de cygnes, de vautours et d’aigles pour les écritures de taille moyenne ou grande et celles de canards et de corbeaux pour les écritures plus fines.
- les cornes de bovidés pour servir d’encriers
- les poils d’écureuils, de martres, d’hermines ou de blaireau pour les pinceaux
- les dents de loup pour brunir l’or
- les pattes de lièvre pour lisser la page enluminée
- les os et l’ivoire pour faire des manches d’instruments
- les coquilles de mollusques pour y mettre les couleurs et servir en quelque sorte de palette.« Parfois, il s’établit des hiérarchies entre les matières animales elles-mêmes. Ainsi, pour ce qui concerne les cuirs et les peaux utilisés comme reliures ou couvertures : la peau du cerf – animal dont la symbolique est fortement christologique- convient mieux pour couvrir les livres saints que celle de la vache ou de la truie » *
De plus, si la plupart des couleurs utilisées par les enlumineurs sont d’origine minérale et parfois végétale, certaines sont d’origine animale :
- l’écarlate, rouge obtenu en broyant le corps d’un petit insecte, le kermes vermilium vivant sur le chêne kermes (Quercus coccifera)
- la cochenille du Mexique sera introduite beaucoup plus tard et fournira le précieux carmin
- la pourpre, tirée d’un petit coquillage : le murex (ce pigment si rare atteignait voire dépassait le prix de l’or !)
- le noir obtenu à partir d’os ou de morceaux d’ivoire calcinés et broyés
- la sépia extrait de l’encre de seiche (mollusque céphalopode)
Très importants pour confectionner les couleurs à partir des pigments : les liants sont presque tous d’origine animale : œuf (blanc ou jaune), lait, miel… Il ne faut pas oublier les colles qui servaient pour poser l’or : colles de poisson, de parchemins, de peaux de lièvres, de bois de cervidés….
Nous constatons que pour fabriquer un manuscrit, les 3 règnes sont importants : animal, minéral et végétal… et l’homme ! Il faut la participation de toute la Création pour aboutir à un manuscrit enluminé...
Voir aussi 'Les chevaux du Yogi' pour d'autres Chevaux fabuleux
Tags : animaux, astrologie, signe, zodiaque
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