• 2-Euphraise Euphrasia

    Page créée fin avril 2022

    Euphraise

    Euphrasia officinalis

    L'euphraise officinale Euphrasia officinalis, classée historiquement dans la famille des Scrofulariacées1, mais désormais dans celle des Orobanchacées2 selon la classification phylogénétique, pousse principalement en Europe et en Asie. L'euphraise doit son nom à la déesse grecque Euphrosyne dont la joie et la bonne humeur étaient légendaires.

    Euphrasia officinalis planche (Euphrasia rostkoviana) Wiki

    1. Tandis que le nom "Scrofulariacées" vient du genre type Scrophularia – issu du bas latin scrofule "écrouelles, tumeur ganglionnaire" et dérivé de scrofa "truie" (qui exprime l’aspect répugnant) animal sujet à cette maladie que l’on soignait avec la "Scrophulaire" (Wikipédia) – l'euphraise est du genre Euphrasia.

    2. L’euphraise est une coquine, sous ses faux airs de Lamiacée que, pourtant, elle n’est pas : après avoir été rangée parmi les Scrofulariacées, elle appartient désormais aux Orobanchacées, curieuse famille regroupant des plantes absolument parasites, extrayant des substances nutritives, des sels minéraux auprès d’autres plantes dont laîches, graminées, trèfle, thym, etc. L’euphraise, parasite, ne l’est quà demi, puisqu’elle assure sa propre photosynthèse contrairement à l’orobanche du trèfle (Orobanche minor) à la livide pâleur d’endive, en attente d’une perfusion de chlorophylle. L’euphraise, non.
    ([Books] of Dante)

    Voir aussi Classification du vivant

    Lien externe Les orobanches (Zoom Nature)

    Préconisée dans le traitement des affections oculaires depuis le XIVe siècle – aussi connue sous  le nom de "casse-lunettes" ou encore "herbe au myopes", "brise-lunettes", "herbe aux aveugles", "herbe à l’ophtalmie", "eyebright" (œil brillant) en anglais, etc. – l’euphraise est employée en infusion contre la conjonctivite.

    D'après Guide de l'homéopathieLarousse médical illustré 1924

    L’euphraise n’est pas plante rare en Europe. Cependant, elle est absente du territoire grec, ce qui explique que l’on n’ait pas longuement monologué à son sujet lors de l’Antiquité du même nom. En revanche, on la localise à l’Asie mineure – où sont nés Dioscoride (Ier s.) et Galien (IIe s.) tout de même – ainsi qu’en Italie pays dans lequel Pline l'Ancien (23-79) vit le jour. Bref, ils n’eurent pas l’œil pour l’euphraise. C’est au Moyen-Âge que son usage se vulgarise sans pour autant retrouver l’euphraise au sein du célèbre Capitulaire de Villis par exemple. Cette plante apparaît néanmoins dans d’autres documents médicaux, recueils de recettes – les réceptuaires1 bien nommés.

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    1. Un des problèmes quand on étudie et utilise les réceptuaires - quel joli mot oublié - les vieux bouquins de cuisine, c'est d'être sûr du sens que le praticien donnait aux mots qu'il a écrit – Cuisines retrouvées

    Dans les écrits médiévaux comme les réceptuaires, il est également mentionné l’emploi de cette espèce [le géranium herbe à Robert] en tant que vulnéraire, c’est-à-dire qui aide à la guérison des plaies et des blessures et en tant que détersif, c’est-à-dire qui élimine les impuretés (P.-V. Fournier, Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France. Omnibus, 2010) – L'éveil Sauvage

    Voir plus bas Documentation

    Selon ce que rapporte Fournier, Hildegarde de Bingen (1098-1179) conseillait l’euphraise surtout par voie externe sur plaies, blessures et éruptions cutanées. Mais à cette époque, il ne nous est encore rien dit à propos des vertus oculaires de cette plante, un long temps de patience sera nécessaire pour cela : c’est dans la version rénovée du Livre des simples médecines (aka le Circa instans) de Matthaeus Platearius qu’on lit la première référence ophtalmique de l’euphraise dont l’eau distillée, fortement vantée, était administrée en cas d’obscurcissement de la vue, mais permettait aussi de fortifier la mémoire.

    Source [Books] of Dante

    Voir aussi Maîtres et œuvres à l'École de Salerne

    Description de l'euphraise

    Plante annuelle très commune dans la plus grande partie de l’hémisphère nord, l’euphraise reste quasiment invisible tant sa petite taille (5 cm) la maintient fréquemment au ras du sol. Mais pas toujours.

    En d’autres cas, elle atteint fièrement 20, voire 30 cm de hauteur, juste assez pour que ses petites feuilles opposées - ou alternes - sessiles, ovales, viennent grattouiller les mollets, dans les lieux où elle abonde, prés et pâturages, pelouses et prairies, ou zones plus humides telles que les bordures de ruisseaux, même moussus, le tout en dehors des régions méditerranéennes.

    Ses tiges, rampantes ou dressées, grêles mais parfois raides, plus ou moins ramifiées, rougeâtres, velues, etc. honorent leurs extrémités d'"épis" de fleurs, de mai à octobre.

    Euphraise fleur (Books of Dante)

    Ces fleurs montrent des corolles bilabiées, lobées/casquées par deux au-dessus, par trois sur la partie inférieure de la fleur, sorte de piste d’atterrissage pour les insectes qui viennent volontiers la butiner. Ces fleurs blanches possèdent des rayures variables (pourpre, violet, rose) qui dirigent l’œil vers un gros point central de couleur jaune. Selon comment l’on regarde chaque fleur, ce point fait penser à un œil ou, parfois, au cœur d’un petit personnage.

    D'après [Books] of Dante

    Usage médicinal

    Riche en chlorophylle et en tanins, l’euphraise possède de nombreuses vertus médicinales et plus particulièrement anti-inflammatoire, astringenteanalgésique et stimulante.

    On retrouve aussi dans l'euphraise :

    une huile grasse,

    du sucre,

    un principe amer,

    des acides phénols,

    des flavonoïdes.

    Et quand on a affaire à quelques mots compliqués :

    de l’acide euphrastanique, des iridoïdes comme l’aucuboside et l’aucubine, des hétérosides phénylpropaniques (eukovoside), des lignagnes, enfin une substance de couleur bleue de nature proche de la rhinantine.

    Ce cocktail procure à la plante une odeur balsamique, bien qu’assez faible, et une saveur amère et forte en revanche.

    De l’euphraise, l’on emploie essentiellement les parties aériennes fleuries. La récolte se déroule durant toute la période de floraison, soit de juin à octobre.

    D'après [Books] of Dante – Guide de l'homéopathie

    Récapitulatif des propriétés thérapeutiques

    • Tonique astringent
    • Anti-inflammatoire, analgésiant léger des muqueuses
    • Fortifiant de la vue, anti-ophtalmique
    • Fortifiant stomacal

    Usages thérapeutiques

    • Affections oculaires1 : en général, infections, allergies et inflammations des yeux et des paupières, ophtalmie, ophtalmie du nouveau-né et du scrofuleux, conjonctivite, blépharite, kératite, iritis, photophobie, affaiblissement de la vue, relâchement des paupières, larmoiement par causes diverses, sécrétion muqueuse abondante des yeux, orgelet.
    • Troubles de la sphère respiratoire + ORL2 : coryza, coryza rebelle, rhinite, rhinite allergique (rhume des foins), rhume infectieux, pharyngite, maux de gorge, toux, toux muqueuse, rhinorrhée, expectoration visqueuse, enrouement, infection des sinus, des voies nasales et de l’oreille moyenne.
    • Affections gastriques légères.
    • Aurait une action contre l'affaiblissement de la mémoire.

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    1. Voir Yeux aux petits soins

    2. Voir

    Allergie - Anti-histaminique

    Glaires Mucus Sécrétions

    Toux grasse / sèche

    Lien externe Idées reçues sur le rhume (Femme Actuelle)

    Modes d’emploi

    Usage externe surtout

    • Infusion des parties aériennes fraîches, en solo ou en trio (avec 1/3 d’euphraise, 1/3  d’absinthe et 1/3 de fenouil).
    • Décoction des parties aériennes fraîches.
    • Cataplasme de parties aériennes fraîches et contuses.
    • En interne, la teinture a été préconisée en Amérique centrale contre le coryza (20 à 30 gouttes) – Larousse médical illustré 1924

    D'après [Books] of Dante

    L'Euphraise est anti-inflammatoire

    L’euphraise est une plante classiquement utilisée avec le bleuet pour soigner les inflammations des yeux - en compresses sur les paupières. Aussi en cas de rhumes avec fort écoulement liquide.

    Une décoction : faites bouillir 1 poignée d'euphraise plante sèche dans 1 litre d’eau pendant 10 minutes puis laissez infuser 10 minutes.

    De la ouate : coton préparé pour les soins d'hygiène (ce terme désigne aussi laine, soie ou coton préparé pour garnir des doublures, pour rembourrer)

    • Yeux : imbibez de décoction un morceau de ouate et posez-le en compresse sur les paupières. Répétez plusieurs fois par jour.
    • Rhume des foins : lavez les fosses nasales avec la décoction plusieurs fois par jour.

    Voir Neti, les nettoyages du nez

    Lu dans Aurélie Blaize - Journaliste santé (PDF)

    Plantes sternutatoires

    Autrefois, comme avec le tabac à priser, on réduisait les plantes séchées en poudre et on les inspirait, une narine à la fois, pour se faire éternuer et décongestionner les sinus de l’excès de mucus.

    Source Les conseils phyto-aromatiques

    Voir aussi Fumer... autrement (Tabac, une histoire fumeuse)

    L’euphraise, le lierre terrestre, le (ou la) pétasite, le jus d’oignon, et pourquoi pas, avec une pincée de moutarde, de raifort ou de poivre pour activer l’effet.

    Vu dans Bien nez

    Voir aussi

    À propos de "Souffle" - Svara

    Pourquoi éternue-t-on ? (PDF)

     

    Usage homéopathique

    Si le remède Euphrasia officinalis a été pendant plusieurs siècles dans le traitement des maladies oculaires et dans le but d’améliorer la vision, il est désormais utilisé en homéopathie pour traiter les infections et les inflammations survenant au niveau des paupières et de la conjonctive.

    Principales indications

    Préparé à partir d'une souche végétale, ce médicament homéopathique est principalement indiqué en cas de conjonctivite ou de rhino-conjonctivite, deux pathologies qui s'accompagnent systématiquement d'irritations, de rougeurs et de larmoiements fort incommodants.

    Grâce à ses propriétés analgésiques et anti-inflammatoires, Euphrasia officinalis permet en effet de réduire de manière significative la sensation de brûlure généralement associée aux affections oculaires tout en diminuant le gonflement des paupières pouvant survenir lors d'inflammations.

    Euphrasia officinalis sert également à réduire les larmoiements et les sensations d’irritation oculaire qui surviennent très souvent lors d’allergies, de coryzas ou de pollinose. Euphrasia officinalis est plus particulièrement indiqué lorsque les affections oculaires s’accompagnent d’un gonflement, d’une sensation de brûlure, d’un écoulement nasal ou d’un larmoiement abondant.

    Particulièrement efficace en cas d'allergie et d'inflammation œdémateuse, ce remède aide à lutter contre les rougeurs et les irritations qui accompagnent en général les troubles oculaires, accompagnées ou non de photophobie (un état qui se caractérise par une crainte de la lumière vive).

    Euphrasia officinalis convient de manière plus spécifique si les symptômes s’aggravent en plein air ou s’ils s’amplifient lorsque le patient est exposé à la pollution ou à la fumée de cigarette.

    Posologie recommandée en cas de conjonctivite

    En cas de conjonctivite infectieuse ou allergique :

    • 5 granules d’Euphrasia officinalis 5 CH toutes les heures jusqu’à ce que le larmoiement et la sensation d’inconfort s’estompent peu à peu.
    • Si les symptômes persistent, consultez un médecin sans perdre de temps.

    Posologie recommandée en cas de rhino-conjonctivite

    Afin d’atténuer l’irritation oculaire généralement associée à la rhino-conjonctivite :

    • 5 granules d’Euphrasia officinalis 9 CH quatre fois par jour jusqu’à ce que les symptômes disparaissent entièrement.
    • Le remède agit également si la pathologie s’accompagne d’une rougeur de la conjonctive et d’une sensation d’inconfort au niveau des yeux.

    Posologie recommandée en cas de rhinite allergique

    En cas de rhinite allergique :

    • 5 granules d’Euphrasia officinalis 9 CH quatre fois par jour
    • + 5 granules de Poumon Histamine 9 CH matin et soir jusqu’à ce que l’allergie diminue et que le larmoiement disparaisse enfin.

     

    Récapitulation du traitement et des pathologies associés à Euphrasia officinalis

    Traitement associé : Poumon Histamine 
    Pathologies associées
    • Conjonctivite
    • Photophobie
    • Rhinite
    • Rhinoconjonctivite

     

    Mise en garde

    À cause de ses propriétés stimulantes, Euphrasia officinalis ne convient pas aux patients qui souffrent d’affections hépatiques chroniques. En conséquence, avant d’entamer tout traitement par auto-médicamentation, il est préférable pour les sujets atteints de maladies du foie de demander l’avis d’un médecin afin d’écarter tout risque.

    Source Guide de l'homéopathie :

    Glossaire : Euphrasia officinalis

    Traitement : Euphrasia officinalis

    Homéopathie, voir

    Compléments utiles pour la pratique du Yoga

    Dilutions homéopathiques (Remèdes conseillés en revue)

    Homéopathie 2020

    Trousse homéopathique de l'été

     

     

     

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    Documentation

    Sources

    [Books] of Dante [archive]

    Guide de l'homéopathie

    Wikipédia

     

    À propos de réceptuaires

    Un réceptuaire plus ancien. Le "Ricettario Florentino" de 1498, rédigé sous l'égide probablement du moine dominicain Savonarola, fut agréé par l'administration pour régler la production des médicaments et garantir une qualité constante sur le territoire de la ville. Écrit par un collegio de medicis, Valérius Cordus un collège de médecins florentins groupés autour du médecin florentin Girolamo Toscanelli, écrit en vulgaire et orné d'illustrations, le Ricettario avait pour but, d'après la préface, de "mettre fin à l'approximation et à la confusion dans la préparation des remèdes, étant donné le nombre des réceptuaires en circulation". Le Ricettario, loin de se limiter aux pharmaciens, visait également les médecins. Ainsi, il devint obligatoire à Pise, pour les médecins comme pour les apothicaires, de posséder un exemplaire du Ricettario fiorentino... (Docplayer)

    S'il existait depuis longtemps des recueils manuscrits de recettes de médicaments composés, ce n'est qu'avec l'invention de l'imprimerie que se répandent les premières pharmacopées officielles, publiées sous l'égide des autorités publiques et rendues obligatoires dans une ville ou une région déterminée, la première en date étant le Réceptuaire de Florence de 1498. La confrérie des Speziali ou apothicaires florentins, en avait elle-même demandé la composition dans l'intérêt des malades, afin d'éviter les erreurs dues aux différents formulaires en usage auparavant, chacun étant libre en effet, de suivre dans ses préparations la formule qui lui paraissait la mieux appropriée, ce qui n'allait pas sans de multiples malentendus. Et, cette nécessité de codifier les compositions pharmaceutiques s'est fait sentir au fur et à mesure de l'organisation des professions médicales, parallèlement au développement social des communes et plus particulièrement, lors de certaines épidémies de peste, comme ce fut le cas à Amsterdam en 1635, date de parution de la première pharmacopée des anciens Pays-Bas, ainsi qu'à Bruxelles en 1641. Et bientôt, Gand, Anvers et Bruges eurent leur pharmacopée, celle de Liège assez tard venue, puisqu'elle ne vit le jour qu'en 1741. Il est vrai que sa publication en avait été décidée dès 1699, lors précisément de la constitution du Collège des médecins, ordonnée par Joseph Clément de Bavière; quatre médecins étant chargés du soin de "former un dispensaire au plutôt", auquel, après approbation, tous médecins et apothicaires devraient se conformer. Les raisons profondes de ce retard nous sont inconnues, et sans doute, que les apothicaires liégeois y furent pour quelque. Communication présentée à l'assemblée du Cercle Benelux d'histoire de la pharmacie, tenue à Liège, le 19 avril 1959. (Adoc.pub)

    Voir le lien externe Histoire de la médecine (Persée)

     

     

     

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