• Info Coronavirus Christophe

    < page précédente page suivante >

     

    Large extrait (script) de la vidéo de Christophe Bernard d'Althéa Provence

    Grippe : une stratégie en 3 axes

    1. Les plantes qui stimulent l’immunité et qui ont une action antivirale. Les 2 actions sont importantes.
    2. Les plantes qui ont un effet diaphorétique, et vous verrez plus bas pourquoi cette propriété est si importante.
    3. Les plantes qui protègent le système respiratoire.

    ____________________

    Voir Grippe... rhumes, virus et Cie

    1. Immunité et effet antiviral

    Sureau

    La première plante est le sureau noir (Sambucus nigra). Plus spécifiquement les baies de sureau noir, bien qu’il sera aussi question des fleurs (plus bas). "... la petite baie noire que je croise régulièrement au bord du canal ? ... que ma grand-mère utilisait pour faire des gelées ?" Eh oui, vraiment.

    L’erreur que l’on fait régulièrement est que si c’est trop commun ou trop local, ça ne peut pas fonctionner... Et c’est faux, évidemment, la science a maintenant bien démontré que la baie de sureau a une action immunostimulante, elle remonte des défenses immunitaires trop basses, et elle a aussi une action antivirale directe.

    La baie de sureau inhibe l’action d’une enzyme qui s’appelle la neuraminidase, une enzyme utilisée par le virus pour se répliquer à notre insu dans nos propres cellules. En fait, pour se répliquer, le virus doit pénétrer nos cellules, les cellules de nos poumons par exemple.

    Les poumons sont un site d’infection très intense lorsqu’on a ce type d’infection, grippe ou similaire. Le virus pénètre nos cellules, puis va se dupliquer, au passage il va tuer la cellule, qui va littéralement exploser et laisser échapper de nouveaux virus, qui vont à leur tour pirater d’autres cellules, etc.

    Le sureau a cette capacité d’interférer avec ce processus, ce qui est super intéressant.

    Vous pouvez ramasser la baie fraîche et la faire sécher vous-même. Sinon vous pouvez très facilement en acheter en herboristerie. En général on fait un sirop * avec.

    • La forme sirop ? Parce que c’est  bon et agréable à prendre ! à raison d'1 c. à s., pour un adulte, dès le début des premiers symptômes, toutes les 2 heures jusqu’à 5-6 fois par jour.

    ____________________

    * voir aussi Sirops de santé

     

    Ça fait beaucoup, mais lorsqu’on traverse une situation aiguë, c’est le type de prise qu’il faut faire régulièrement dans la journée et bien dosé. Continuer la prise tant qu’on n’est pas remis sur pied.

     

    Échinacée

    Échinacée pourpre (Echinacea purpurea)

    Échinacée pourpre (Echinacea purpurea)

    On va combiner le sureau avec une plante qui stimule l’immunité d’une manière assez remarquable. Elle n’est pas native de chez nous mais elle s'y cultive très bien. Elle nous vient du continent nord américain. L’échinacée s’est bien établie dans le commerce des plantes médicinales.

    Elle stimule l’immunité d’une manière rapide, dans les heures qui suivent la prise.

    Plante découverte des Amérindiens, nous avons eu des générations de médecins et de praticiens qui ont travaillé avec l’échinacée aux États-Unis, des années 1700 jusqu’au début des années 1900. Donc on a une base de savoir absolument énorme.

    ____________________

    Voir Un peu d'histoire (guerre de 7 ans)

    Penché de nouveau sur les vieux écrits américains, Christophe s'est souvenu que l’échinacée n’était pas considérée comme plante principale pour les épidémies de grippe. Les médecins expliquaient qu’elle était utile mais plutôt comme auxiliaire, et ils la combinaient très souvent à une autre plante qui s’appelle l’eupatoire perfolié (Eupatorium perfoliatum), qu’on ne trouve pas chez nous. Rien à voir avec l’eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum) que l’on trouve chez nous. L’eupatoire perfolié a des propriétés antivirales très intéressantes, super plante pour aider à traverser une forte fièvre et les douleurs qui vont avec.

    Nous allons faire un peu la même chose ici, mais plutôt que de combiner l’échinacée à l’eupatoire perfolié, on va la combiner au sureau noir qui a lui aussi des propriétés antivirales.

    Il existe plusieurs types d’échinacées.

    L’échinacée pâle (Echinacea pallida) est très facile à manipuler au jardin et à transformer.

    Dans le commerce, vous trouvez surtout de l’échinacée pourpre (Echinacea purpurea), mais ça fera très bien l’affaire aussi.

    L’idéal serait de travailler avec Echinacée angustifolia, mais ce n’est pas la norme chez nous...

    Le point important est d’utiliser une teinture (macération alcoolique) faite à partir de la racine fraîche. Vous devrez donc vérifier si votre fournisseur peut vous confirmer que c’est fait à partir de la racine fraîche.

    Pour les dosages :

    • 1 c. à c. chez l’adulte, toutes les 2 heures jusqu’à 5 à 6 fois par jour, pour une condition aiguë. Ainsi par jour, on va monter à 25-30 ml de teinture.

    Teinture d'échinacée pourpre à partir des racines fraîches

    Teinture d'échinacée pourpre maison, à partir des racines fraîches

    Cela signifie qu’une bouteille de 50 ml va vous faire 2 jours, et donc ça va vous coûter un peu cher si vous voulez avoir la dose pour une dizaine de jours à l’avance, ça va vous faire 5 bouteilles. Mais c’est comme ça qu’on la prend.

    D’où l’avantage de préparer une teinture maison, on économise énormément et on peut préparer une bonne quantité à l’avance. Et là, si vous n’en avez pas au jardin, il faudra acheter des racines sèches en herboristerie, puis préparer la teinture vous-même, ce n’est pas aussi bon que la teinture des racines fraîches mais là encore ça fera l’affaire.

    Le point important, comme pour le sureau, est de démarrer la prise tout de suite, dès les premiers signes, vraiment ne pas attendre.

    Résumé

    • Dans un verre
    • On place 1 cuillère à café de teinture d’échinacée
    • 1 cuillère à soupe de sirop de sureau
    • on ajoute un peu d’eau
    • on boit jusqu’à 5 à 6 fois par jour.

    Pour les enfants à partir de 4 ans

    • 1 c. à c. de sirop de sureau plutôt qu’une c. à s.
    • Puis en fonction de l’âge on peut passer à la c. à dessert puis à la c. à s. de sureau chez le jeune adolescent.

    ____________________

    Voir Dosages moyens usuels

     

    Pour ce qui concerne l’échinacée, la communauté européenne la déconseille aux enfants de moins de 12 ans car il y a des craintes de réactions allergiques.

    Les Américains l’utilisent régulièrement chez l’enfant. Pour ce faire, ajouter une vingtaine de gouttes de teinture d’échinacée avec la c. à c. de sirop de sureau chez l’enfant de 4 ans, et monter les doses en fonction du poids de l’enfant pour arriver à la c. à c. chez l’adolescent.

    2. Plantes diaphorétiques

    Ces plantes favorisent une bonne évacuation de la chaleur au niveau des pores de la peau.

    Les plantes diaphorétiques sont très sous-estimées dans les cas de fièvres. Elles étaient très utilisées dans le passé. Elles soutiennent le processus de fièvre et ne vont pas le bloquer. Gardons en tête que la fièvre est l’outil principal de notre système immunitaire pour faire face au virus.

    Deux diaphorétiques sont absolument excellentes, l’achillée millefeuille (Achillea millefolium) et la fleur de sureau noir (Sambucus nigra). Deux plantes locales, faciles à trouver.

    ____________________

    Voir aussi Achillée millefeuille - Fleurs de Sureau noir

    Sureau noir (La Feuille d'Autan - pdf)

    Sureau Sambucus nigra floraison

    Sureau Sambucus nigra en fleurs

    Remarquez qu’on a utilisé les baies de sureau pour le sirop, maintenant on utilise les fleurs pour bien faire transpirer la personne. Super intéressant, on utilise la même plante pour différentes propriétés !

    Pour l’achillée, attention, si vous en achetez dans le commerce, assurez-vous qu’elle ait encore un bon parfum floral, et ce n’est pas gagné d’avance... Donc contrôle qualité nécessaire. On a moins de surprise avec la fleur de sureau.

    3. Plantes protectrices des bronches

    Cet axe est important car les poumons souffrent énormément lorsqu’il y a une grippe.

    Je vais utiliser du rhizome de réglisse * en poudre. La réglisse est une excellente plante antivirale et elle régule le processus inflammatoire au niveau pulmonaire. Elle vous est contre-indiquée si vous souffrez d’hypertension.

    ____________________

    * La célèbre abbesse bénédictine allemande et médecin du XIIe siècle, sainte Hildegarde (appelée la Sainte Guérisseuse) usait de la Réglisse pour s’éclaircir la voix et se libérer les bronches (d'une bonne efficacité en gargarismes) - Vu dans Soins de la voix

     

    Le bois de Réglisse peut s'ajouter comme édulcorant aux infusions pectorales. En grec, glukurrhidza, version originale du nom de cette plante, signifie « Racine Sucrée » !

    Et lorsqu’il y a vraiment une grosse gêne sur les poumons, je vais rajouter soit du thym, soit de la teinture propolis, deux excellentes plantes pour les poumons.

    Proposition de mélange à tisanes pour 1 litre d’eau

    • 10 g de sommités fleuries d’achillée millefeuille bien aromatiques
    • 10 g de fleurs de sureau
    • 5 g de réglisse en poudre
    • 5 g de feuilles de thym de bonne qualité, bien aromatique

    Du miel si vous le désirez. Éventuellement ajouter 10-15 gouttes de teinture de propolis par tasse. Boire le litre dans la journée, voire plus si nécessaire.

    Inhalations humides, boire, repos

    Dernière mesure, là encore toutes les 2 à 3 heures si j’en ai la force, des inhalations humides.

    La tête sur le saladier, l’eau chaude, la serviette sur la tête. Même si c’est juste de l’eau chaude, respirer la vapeur d’eau a un effet décongestionnant sur les bronches. Mais on peut rajouter un peu de thym, de romarin, de lavande, d’origan.

    ____________________

    Voir Des inhalations (La bonne fame n'aime pas les gros maux)

    Inhalation de vapeur d'eau (jpg) - d'eau salée (jpg) 

    Voir aussi Neti, les nettoyages du nez

     

    Voyez ce que vous avez d’aromatique au jardin. Je parle de plantes entières ici, une grosse pincée dans le saladier, eau bouillante par-dessus, on s’approche très doucement, attention de ne pas vous brûler bien sûr.

    Et avec tout ça, repos, repos, repos. Dormir.

    Bien boire, les tisanes idéalement, mais on peut boire de l’eau aussi, alterner si vous avez marre des tisanes. Souvent on n’a pas faim, donc on va manger très léger ou jeûner, il faut écouter son corps.

    ____________________

    Voir Hydratation (Avec juste de l'eau !)

    Voir aussi Alimentation et santé (Histoires d'eaux)

     

    Et après, plusieurs jours de convalescence si on vous laisse cette possibilité au travail, là encore quelque chose qui était très suivi dans le passé mais qu’on ne fait plus aujourd’hui, ce qui est regrettable.

    Christophe vous laisse consulter les différentes fiches de plantes sur son site pour les précautions d’emploi.

     

    Choc cytokinique

    Ce terme est construit sur le mot "cytokine" qui est un messager inflammatoire que notre système immunitaire utilise pour faire passer l’information aux globules blancs, les attirer sur le site de l’infection, les activer, etc. On parle aussi parfois de "tempête de cytokines" basé sur l’anglais "cytokine storm", qui décrit bien la violence du phénomène.

    Pour faire très court, pendant une grippe et principalement au niveau des poumons, il semble qu’il y ait un cercle vicieux entre une sécrétion de plus en plus forte de cytokines, une arrivée de plus en plus massive de globules blancs, qui fait qu’au final, l’organe est complètement dépassé. On peut littéralement s’étouffer avec un œdème aigu du poumon.

    C’est ce qui explique en partie les nombreux décès lors des épidémies. Et il semble qu’au plus le système immunitaire de la personne est fort, au plus ce risque existe.

    Ces dernières années, la question suivante a circulé dans les cercles : toutes ces plantes immunostimulantes dont on a parlé, est-ce qu’elles ne risquent pas d’aggraver un choc cytokinique ?

    Excellente question. Christophe pense que si c’était le cas, on l’aurait remarqué dans le passé. Mais il dit aussi ne pas avoir trouvé de réponse satisfaisante qui confirme ce point sans équivoque...

    Donc là encore, vraiment, ne faites pas n’importe quoi, prenez soin de vous, si vous voyez que les choses s’aggravent, en particulier d’un point de vue respiratoire, appelez immédiatement les urgences.

    Remarque : ceci n’est qu’un tout petit morceau du programme sur l’immunité et les infections hivernales de Christophe, un programme dans lequel il passe beaucoup de temps à expliquer comment accompagner les problématiques d’hiver avec les plantes sans prendre de risques.

    Voir "choc septique" (Antibiotiques naturels)

     

     

     

    haut de page