• LEROUX Pierre-Henri (1797-1871)

     

    Pierre Leroux. Gravure d'après une photographie de Carjat
    Source : Victor Frond, Panthéon des illustrations françaises au XIXe siècle, Paris, Pilon, 1865

    Pierre-Henri Leroux (1797-1871, à 74 ans), est un éditeur, philosophe et homme politique français.

     

    Quelques points de repère

    Leroux forge en 1834 le néologisme, d'abord péjoratif, "socialisme" pour désigner le danger d'une planification abusive de la société.

    Il pense à l'Inquisition, à la Terreur et prophétise les totalitarismes du XXe siècle.

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    Inquisition : les habitants de Carcassonne expulsés de la cité en 1209, miniature extraite d'un manuscrit des Grandes Chroniques de France (enluminure sur parchemin) Terreur : l’exécution de Robespierre, le 28 juillet 1794, marque la fin de la Grande Terreur
     

    Plus tard, Pierre Leroux reprend à son compte ce mot "socialisme" pour désigner l'idéal d'une société qui réconcilie les impératifs de liberté et d'égalité. Il critique symétriquement "l'individualisme absolu" et le "socialisme absolu". Cet équilibre est au fondement de sa pensée. Il souhaite un socialisme républicain, c'est-à-dire qui fasse toute sa place à la liberté tout en prenant l'idéal d'égalité dans son sens le plus exigeant, le sens social.

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    Portrait de George Sand par Auguste Charpentier (1838) Coll. Musée de la vie romantique, à Paris

     

    Leroux fit la connaissance de George Sand en 1835.

    Une collaboration inédite s'engagea entre le philosophe et la romancière, une amitié de 15 ans.

     

    En 1840, Pierre Leroux publie De l'Humanité, de son principe, et de son avenir, où se trouve exposée la vraie définition de la religion et où l’on explique le sens, la suite et l’enchaînement du Mosaïsme et du Christianisme, Paris, Perrotin (2° édition 1845)

    « La perfection bouddhique est ce qu'on nomme vacuité. Cette vacuité (soûnya, soûnyata) ne doit pas, comme l'expression paraîtrait le donner à entendre, être regardée comme un anéantissement total ou comme la destruction de l'intelligence (...) »
    (De l'Humanité... p. 439)


    En 1843, Leroux obtient un brevet pour créer une imprimerie à Boussac (Creuse-23)

    Leroux y fait venir sa famille, ses proches, puis, au fil des mois, des disciples séduits par ses théories et le mode de vie de la communauté.

    On s'adonne à l'agriculture mettant en application le Circulus, théorie écologiste avant la lettre, selon laquelle les êtres vivants se nourrissent tous des dépouilles et des déchets les uns des autres.

    En février 1848, Leroux proclame la République à Boussac. Nommé maire de la commune par le gouvernement provisoire, il est élu le 4 juin député de la Seine comme candidat des démocrates-socialistes à l'Assemblée constituante de 1848 (extraits de Wikipédia)

    Leroux combat pour un socialisme mutualiste et associationniste. Il prend la défense des insurgés de juin 1848, même s'il n'a jamais cru, depuis son expérience dans la Charbonnerie, à l'efficacité du progrès social par les armes. Sa position est résumée par son discours du 30 août 1848 :

    « Il ne s’agit pas de faire intervenir l’État dans les relations sociales ; mais entre l’intervention de l’État dans les relations sociales et la négation de toute médiation et de tout droit tutélaire de sa part, il y a un vaste champ où l’État peut marcher et doit marcher, sans quoi, il n’y a plus d’État, il n’y a plus de société collective, et nous retombons dans le chaos. L’État doit intervenir pour protéger la liberté des contrats, la liberté des transactions mais il doit intervenir aussi pour empêcher le despotisme et la licence, qui, sous prétexte de liberté des contrats, détruiraient toute liberté et la société tout entière. Deux abîmes bordent la route que l’État doit suivre ; il doit marcher entre ces deux abîmes : inter utrumque tene. »
    (Anthologie, p. 347) (Wikipédia)

    Réélu lors des élections législatives du 13 mai 1849 représentant de la Seine à l'Assemblée législative il s'oppose à la politique de Louis-Napoléon Bonaparte (extraits de Wikipédia)

    Après le coup d'État du 02 décembre 1851, Leroux s'exile dans l'île de JerseyHugo est son voisin. Leurs promenades sur la plage ont laissé des traces dans l'œuvre de Hugo (Wikipédia)

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    Louis-Napoléon Bonaparte,
    Président des Français en 1851

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    Jersey, la plus grande des îles Anglo-Normandes

    Revenu en France en 1860 à la faveur de la loi d'amnistie de 1859, Leroux publie un long poème philosophique en deux volumes (1863-64) La Grève de Samarez.

    Il meurt à Paris en avril 1871. La Commune délègue deux de ses représentants à ses obsèques. Il est enterré au cimetière du Montparnasse.

    L'amitié entre Leroux et Hugo se termina par une brouille, mais les œuvres du philosophe et du poète méritent, elles aussi, d'être rapprochées (Wikipédia)

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    Victor Hugo vers 1875
    Source : French Government, Ministry of Culture
    Auteur : Comte Stanisław Julian Ostroróg dit WALERY (1830-1890)

     

     

    Pour en savoir + : Wikipédia

    Voir aussi Élie Fréron 1718-1776

     

     

     

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