3-Glíma (lutte islandaise)

Publié par Yantra

La lutte est le plus ancien sport pratiqué en Islande. Depuis les Vikings. Ces premiers colons déjà, mesuraient leur force en luttant les uns les autres. Cette forme de lutte est connue comme la lutte "glíma", aussi appelée "jeu de la joie". Aujourd'hui, elle ne se pratique qu'en Islande. Même si des exercices de démonstration furent présentés aux JO de 1912.

Glíma ''lutte traditionnelle des Vikings'' (Horde Viking).jpg 

La "lutte des Vikings"

Héritée des Vikings, la glíma, la lutte islandaise, est considérée comme un sport national en Islande, même s'il n'est pas le sport le plus pratiqué dans le pays. À l'origine, c'était un jeu pratiqué par les paysans pour éprouver leur force.

Aujourd'hui, c'est un sport codifié et proche, mise à part la plus grande sveltesse des pratiquants, du japonais sumo1.

Sur un terrain de 5 × 8 mètres, deux combattants portent une ceinture prolongée par des sangles autour des cuisses. Après s'être salués, ils agrippent l'adversaire par la ceinture et doivent le faire tomber au moyen de l'une des sept prises autorisées1.

En 1912, la discipline2 est sport de démonstration aux Jeux olympiques, mais sans être incluse par la suite dans le programme officiel du Comité international olympique3,.

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1. Valérie Doux "Dictionnaire insolite de l'Islande" Paris, Cosmopole 2017, 2e éd. (1re éd. 2016) (ISBN 978-2-84630-128-2) p. 70

2. La Glíma, lutte traditionnelle islandaise, apparait comme sport de démonstration aux Jeux olympiques d'été de 1912. (Wikipédia)

3. [en] "Glima at the 1912 Olympics" [archive] topendsports.com

 

L'art martial viking

"Glíma" est le nom qui recouvre plusieurs types de lutte folklorique nordique pratiquée comme sport et dont l’origine remonte à l’époque des Vikings. 

À mi-chemin entre les arts martiaux et la lutte

Les origines de la glíma remontent au IXe siècle. C’est au sein de la poésie nordique que l’on retrouve les plus anciennes mentions de cet art martial. Toutefois, les descriptions et les références les plus concrètes sont mentionnées dans le célèbre Edda de Snorri rédigé au XIIe siècle par l’Islandais Snorri Sturlusson. L’ancienneté des références écrites laisse penser que cet art martial était largement pratiqué au sein de la société viking. Le système de combat, les règles, ainsi que les différentes techniques qui composent la glíma ont été consigné dans le Jónsbók, un livre de droit rédigé au XIVe siècle et qui est considéré comme l’un des plus importants textes juridiques d’Islande. Grâce à ce précieux texte médiéval, il est possible d’avoir une idée de la manière dont ce sport était pratiqué au Moyen Âge. L’initiation à la glíma commençait dès l’âge de 6 ou 7 ans et avait principalement pour but de permettre aux jeunes enfants de développer force, réflexes, endurance et courage.

Voir aussi Lutte écossaise, le back-hold

Depuis la nuit des temps, les différentes communautés humaines à travers le monde ont développé des formes de combat à mains nues. Ces techniques martiales permettaient aux jeunes guerriers de s’initier à l’art du combat et permettaient aux guerriers plus expérimentés de conserver leur combativité en période de paix. Par le passé, un individu n’était jamais complètement à l’abri d’une agression. Les routes étaient dangereuses et les villes peu sécuritaires. Et lorsqu’on ne pouvait compter sur une arme à porter de main, toute ressource était bonne pour parvenir à vaincre un adversaire. La pratique de la lutte était donc un excellent moyen de développer sa force physique et apprendre à se défendre. En parallèle, les arts martiaux nordiques ont également évolué pour devenir une source de divertissement et de loisir. Des combats de glíma étaient organisés lors de mariages ou à l'occasion des fêtes de Yule. Plus généralement, la lutte viking était une activité destinée à entretenir une bonne condition physique.
 
Les principes de la glíma

La glíma est un type de lutte, que l’on qualifierait aujourd’hui de grappling. Le mot "glíma" est le terme générique utilisé par les Islandais pour désigner la lutte.

Les lutteurs doivent s’efforcer de demeurer debout en tout temps.

Ils doivent en permanence se déplacer dans le sens des aiguilles d’une montre autour de l’adversaire afin d’éviter la passivité des combattants.

Interdit de tomber sur l’adversaire ou de le pousser vers le sol en usant de force brute.

La glíma est extrêmement codifiée

Un code d’honneur nommé Drengskapur règlemente et encadre la conduite du combattant qui est tenu de se comporter avec respect à l’endroit de son adversaire. Tout commence par un cérémonial : les deux combattants se serrent la main, puis utilisent les 7 prises de la glíma avant de se saluer. Pour le combat en lui-même, les deux lutteurs, toujours debout, portent des courroies autour de la taille, des cuisses et des bras. Les lutteurs se tiennent aux courroies de l'adversaire, réalisent quelques petits pas (comme s'ils dansaient la valse) et au coup de sifflet de l'arbitre doivent par la force, faire tomber l'adversaire.

 

Les trois styles de la glíma

Dans une forme courante de glíma, les joueurs saisissent leur adversaire par la taille et tentent de le projeter au sol en utilisant la technique plutôt que la force. D'autres variantes autorisent une plus grande agressivité.

La version la plus répandue de la glíma est le Byxtagsglíma. Il est pratiqué en Islande où il est élevé au rang de sport national. Ce type de lutte scandinave privilégie la technique à la force. Lors d’un match, les deux adversaires sont équipés de sangles qu’ils attachent autour de leur taille. Le but du combat est de saisir les sangles de l’adversaire puis de tenter de le mettre au sol *.

Glíma style Byxtagsglíma (Horde Viking).jpg

* Voir Lutte suisse "à la culotte"

Contrairement au byxtagsglíma, le livtagsglíma est davantage orienté vers l’utilisation de la force plutôt que par une emphase mise sur la technique. Dans cette variante de la glíma, le lutteur s’efforce de mettre l’adversaire au sol.

Contrairement aux deux formes de glíma précédentes, le Lösatagsglíma est un style de lutte beaucoup moins contraignant. Les adversaires peuvent faire appel à de nombreuses techniques de lutte pour remporter la partie. Pour gagner, un lutteur doit projeter son adversaire au sol tout en demeurant debout.

 

La glíma, oubli et renaissance

Au temps des Vikings ce combat pouvait avoir une valeur juridico-religieuse (ordalie), il est aujourd'hui un loisir pratiqué par de nombreux Islandais, notamment à l'école.

Voir Du combat au duel (Escrime)

De nombreux aspects de la culture viking sont méconnus par le grand public jusqu’à ce jour. L’un des meilleurs exemples en est la glíma, une ancienne forme d’art martial originaire de Scandinavie. L’isolement géographique de la Scandinavie (située à l’extrême Nord de l’Europe) ainsi que la barrière de la langue ont longtemps eu pour conséquence que l’histoire et la culture viking sont demeurées peu connu à l’extérieur de ces contrées nordiques. De plus, le reste de l’Europe pratiquait ses propres arts martiaux.

Glíma 1932 (Toute l'Islande).jpg

Glíma 1932 (Toute l'Islande)

Depuis le début du XXe siècle, la glíma a progressivement perdu son rôle militaire pour devenir principalement un sport pratiqué par les adeptes de lutte et de culture viking. La première compétition de glíma a été organisée en 1906. Toutefois, en 1912, lors des Jeux olympiques de Stockholm, la Suède a organisé des démonstrations afin de faire connaitre ce sport nordique. Néanmoins, la glíma n’a jamais été ajouté à la liste des sports pratiqués lors des compétitions olympiques.

Voir Disciplines disparues des JO (glíma)

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Glíma 2007 (Toute l'Islande)

La résurgence de l'intérêt pour les périodes historiques a donné naissance aux foires et aux festivals vikings, qui ont à leur tour suscité un intérêt pour les arts martiaux vikings. La reconstitution historique est une activité éducative et divertissante dans laquelle des personnes utilisent des vêtements et des équipements "authentiques" et réalisent des travaux manuels d'époque afin de recréer certains aspects d'une période historique. Au cours des dernières décennies, les reconstitutions vikings ont fourni un lieu où les adeptes de la glíma peuvent pratiquer les arts martiaux historiques et les montrer à un public plus large.

Voir Des Vikings à Wolin

 

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Documentation

On peut retenir que la glíma, type de combat à mi-chemin entre les arts martiaux et la lutte, est enracinée depuis des siècles dans les contrées nordiques de la Scandinavie où elle s’est développée et où les habitants de cette région l’ont pratiqué pendant des siècles.

[https://www.youtube.com/watch?v=Ov9cefkFC9Y] 23 mai 2018 – Tomi Sauvage

Dans ce duel glima, il ne suffit pas de renverser l'adversaire. Un lutteur ne gagne que lorsque l'adversaire est à terre et que lui est debout. Souvent, les deux combattants tombent au sol ensemble, puis un combat au sol passionné s'ensuit, chaque lutteur tentant de se désengager et de se lever tandis que l'adversaire reste au sol. (internaute U5108)

 

Les luttes dans le monde

Les luttes du monde ont pour trait commun l’affrontement à mains nues de deux protagonistes qui s’efforcent de se renverser. Il en existe plusieurs centaines sur la planète, dont les styles se distinguent par leurs ancrages culturels et la spécificité de leurs techniques...

Suite dans Gouren (Bretagne, France)

 

Sources principales de cette page

Glíma, la lutte traditionnelle viking (Horde Viking) [archive]

Wikipédia

Autre source Toute l'Islande

Série "Viking" de Yantra

Amérindiens & Vikings

Des Vikings à Wolin

Info Vikings

Vikings au "régime"

Liens externes

Esprit Viking

Site officiel de la fédération islandaise [is] https://www.glima.is/ [archive]

 

 

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