• 2-Orme Ulmus

    Page créée le 18 novembre 2023

    Orme

    Ulmus

    Les ormes sont des arbres du genre Ulmus, famille des Ulmaceae (Ulmacées) atteignant une trentaine de mètres (et rarement 40 m). L'orme est un arbre de haute futaie, et fournit un excellent bois d'œuvre, pratiquement comparable au bois de chêne. Il a pratiquement disparu d'Europe de l'Ouest en raison de la graphiose. Le développement de cultivars résistants fait l'objet de recherches intenses depuis les années 1960.

    Orme Ulmus.jpg

    Le genre Ulmus réunit vingt à quarante espèces d’arbres, parfois d’arbustes, très rustiques, peuplant l’hémisphère nord tempéré (Europe, Amérique du Nord, Chine, Japon). La longévité de l’orme dépasse 500 ans.

    Remarque de Ooreka. La classification des ormes de l’Europe de l’Ouest fait polémique depuis plus de 400 ans, c’est pourquoi le nombre d’espèces varie beaucoup selon les sources.

    L'orme forme des futaies appelées "ormaies". Une ormaie est une forêt où prédomine l'orme. L'ormaie rudérale se développe dans les décombres. L’orme champêtre, originaire d’Europe, se retrouve aussi bien en forêt que dans les parcs et jardins.

    En Suisse, l'orme peut être associé pour constituer l'aulnaie alluviale, l'érablaie de ravin méso-hygrophile (préférence pour les milieux humides mais pas inondés ou mouillés) et la tillaie thermophile sur éboulis ou lapiez1. À Genève, la frênaie-ormaie à prêle d'hiver est considérée comme hypothétique en raison de la maladie2.

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    Notes de Wikipédia

    1. Yves Gonseth et Pierre Galland "Guide des milieux naturels de Suisse : écologie, menaces, espèces caractéristiques" Delachaux & Niestlé 1998 (ISBN 2-603-01083-2 et 978-2-603-01083-9, OCLC 41151342) lire en ligne [archive]

    2. Pierre Hainard "Les paysages végétaux du Canton de Genève : un survol complet des milieux naturels genevois, une carte de la végétation du canton au 1/25.000" Éd. des Conservatoire et jardin botaniques de Genève 2000 (ISBN 2-8277-0334-3 et 978-2-8277-0334-0, OCLC 717591794) lire en ligne [archive]

     

    Description de l'orme

    La plupart des ormes forment un grand houppier en dôme muni de grosses branches, jusqu’à 40 m de haut en sol profond et bien drainé. L’écorce, fissurée sauf chez les jeunes spécimens, est grise à brunâtre, cannelée et crevassée dans le sens de la longueur, ou obliquement sur les sujets âgés. Les bourgeons ovoïdes sont asymétriques et la pousse terminale avorte en cours de saison ou en fin d’été selon l’espèce, pour céder la place à un bourgeon latéral. Les rameaux sont grêles, sinueux et ramifiés sur deux rangs.

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    Les contreforts sont des nervures saillantes situées à la base du fût au-dessus du niveau du sol et raccordant les principales branches latérales à la partie inférieure du fût.

    Les ormes sont caducs excepté chez quelques espèces asiatiques semi-persistantes. Les feuilles sont généralement simples, alternes et disposées sur deux rangs le long du rameau. Elles se reconnaissent à la dissymétrie du limbe, à la base comme chez le micocoulier – ce qui permet la distinction avec les charmes aux feuilles semblables mais symétriques – doublement denté, rugueux ou pubescent. Les nervures très apparentes sont généralement parallèles. Elles se ramifient cependant chez certaines espèces ainsi que sur les feuilles développées tard en saison.

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    Chez l’orme champêtre (Ulmus glabra), la floraison intervient vers l’âge de 15-20 ans et se reproduit abondamment tous les 2 à 4 ans. Les inflorescences sont composées de fleurs sans pétales, en glomérules rouges - vert pourpre, hermaphrodites, qui apparaissant en mars sur les rameaux de l’année précédente, avant la feuillaison.

    Orme glabre Ulmus-glabra Fleurs en glomérules.JPG

    Fleurs en glomérules de l'orme glabre Ulmus glabra

    La pollinisation se fait en grande partie par le vent (anémogame) ainsi que par les insectes. Mais certaines espèces sont totalement infertiles. Le pollen est ovale ou rond d'une taille de 28×22 µm, relativement lisse.

    Allergénicité : allergies croisées possibles avec les pollens d'Ulmacée.

    Les fruits sont ailés, aplatis en forme de disque et groupés en bouquets : formés d’une graine entourée d’une aile membraneuse – dite "samare" => des fruits en grappes allongées retombantes, voir Frêne, ou akène ailé – de 1 à 2 cm de diamètre. Rouge-verdâtre, ils virent au brun à maturité (en mars-avril) et chutent au printemps (mûrs fin mai) avant l’apparition des feuilles, dispersés par le vent ou l’eau. On peut les semer immédiatement après récolte. Ces fruits rendent donc l'orme angiosperme.

    Orme Fruits et feuillage.jpg

    Le bois d’orme, lourd et brun pâle, possède un beau grain en coupe tangentielle. Résistant, dur et flexible, il est toutefois difficile à refendre en raison de son fil entrecroisé.

    L’Orme d’Angleterre (Ulma procera) possède un bois rouge, dur qui résiste bien à l’eau et ne se fendille pas.

    Espèces proches : on distingue en Europe l'Orme champêtre *, l'Orme de montagne1,2 *, l'Orme lisse3. En Amérique du Nord c'est l'Orme d'Amérique. Cependant de nombreux croisements et sélections ont été faits depuis plusieurs siècles. Selon Lieutaghi, il existe des hybrides et des clones parmi les populations cultivées, en particulier entre l'orme de montagne et l'orme champêtre4.

    * L’orme champêtre (Ulmus minor, U. campestris, U. carpinifolia...),  ormeau ou petit orme, parfois appelé ipréau, orme cilié ou yvet, est une espèce d'arbres à feuilles caduques de la famille des Ulmaceae.

    Il est malheureusement en déclin, touché par la graphiose de l’orme. Il se trouve principalement aux basses altitudes du département [05-Hautes-Alpes]. Il est pour l’instant assez rare de trouver un arbre de grande taille, les plus vieux spécimens ayant été décimés par l’épidémie.

    Ses feuilles sont assez petites, rudes et dissymétriques à la base. La sous-espèce Subérosa présente des rameaux ailés par la formation d’une écorce épaisse. Il a une floraison très précoce, utile pour les pollinisateurs à la recherche des premières fleurs pour se nourrir.

     

    Orme champêtre Ulmus minor Planche.jpg

    Sources et suite florealpes.com – L'Enracineuse – Wikipédia

    Voir aussi Orme champêtre Ulmus campestris PDF

    * Remarque de Ooreka. La classification classique distingue trois principales espèces européennes basées sur la forme des feuilles, mais il faut savoir que les avancées en génétique bouleversent constamment la donne. D’autre part, les noms vernaculaires désignent souvent deux espèces différentes. Espèces et variétés d’orme (Ooreka)

    Liste des espèces et taxons infraspécifiques (Wikipédia)

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    Notes

    1. Gerhart Wagner, Ernest Gfeller, Andreas Gygax Flora Helvetica : flore illustrée de Suisse [archive] P. Haupt, 2007 (ISBN 978-3-258-07206-7 et 3-258-07206-X, OCLC 717930974) 

    2. "Listes d'espèces Welten-Sutter" [archive] www.infoflora.ch

    3. Glabra signifie "lisse" en latin, minor "petit" et procera "très grand"

    4. Pierre Lieutaghi "Le livre des arbres, arbustes & arbrisseaux" [archive] Actes Sud 2004 (ISBN 2-7427-4778-8 et 978-2-7427-4778-8, OCLC 470419220

     

    Utilisations de l'orme

    L’orme est mentionné dès le XVIe siècle pour ses multiples usages, aussi bien en médecine qu’en menuiserie (charronnage) et ébénisterie. Son bois très dur a été utilisé en Flandre pour les charpentes et la construction de fermes traditionnelles.

    Malheureusement, nous n’avons plus de grands ormes. Que lui est-il donc advenu ? Dans un souci de diversification, d’autres essences ont été plantées (platanes, tilleuls…) et les canons n’ont plus besoins d’affût en bois (un bâti servant à supporter, pointer et déplacer une arme lourde). Mais, plus grave, deux épidémies successives d’une maladie de flétrissement appelée graphiose de l’orme ont eu raison de la presque tous les grands arbres. D’après Pinon, il s’agit d’une des plus grandes catastrophes écologiques qui n’ait jamais touché une essence forestière.

    L'orme était autrefois abondamment planté dans les régions de bocage pour servir de bois d'œuvre (il pouvait être émondé tous les sept ans environ, ce qui augmentait encore sa résistance à la courbure dans les charpentes).

    La dureté de l'orme en a fait un bois de travail de choix, notamment pour des vis, roues, galoches (voir sabot). Utilisé comme bois d'arc1 il servit à la fabrication des arcs.

    Résistant à l'eau quand il est immergé, à l'instar du chêne et de l'aulne, il a été notamment utilisé pour les moyeux de roues à aubes des moulins à eau, comme pilotis et pour les affûts de canon.

    Bois de marine, on s'en servait encore au XIXe siècle pour les pompes, caisses de poulies, moques, barres, affûts et anspects2, coques de bateaux d'échouage (flobarts).

    Voir Bâtons et objets en bois, quelques définitions (Micocouliers Celtis)

    Facilement bouturable, il a aussi beaucoup été planté en ville dès François Ier et Henri IV, puis le long des boulevards et mails (un mail est une large voie plantée d'arbres souvent réservée aux piétons) comme arbre d'alignement pour former de l'ombre. Il était planté en quinconce autour des fermes et châteaux de nombreuses régions, dont celles du Nord de la France.

    Voir Platanes Platanus

    On l'aurait utilisé en Amérique du Nord pour ses "effets de tunnel". L'orme d'Amérique possède en effet des qualités idéales pour une telle utilisation : croissance rapide – large adaptation à différents climats et types de sols – bois résistant au vent – croissance évasée ne nécessitant pas de gros élagage.

    Usages alimentaires

    Les jeunes feuilles sont consommables crues ou cuites comme les épinards.

    Les samares (les "graines") encore tendres sont également comestibles et peuvent être ajoutées aux salades. Dans certaines régions, comme en Sardaigne par exemple, celles de l’orme Ulmus minor étaient traditionnellement mangées par les garçons3.

    Culture et jardinage

    L'orme est beaucoup élevé en bonsaï, principalement l'orme de Chine Ulmus parvifolia. Parvifolia signifiant "à petites feuilles", cette espèce se prête évidemment plus facilement à l'art du bonsaï.

    Multiplication de l’orme (Ooreka)

    Une plante hôte (Wikipédia)

    À noter. Les graines de l’orme sont appréciées des verdiers et probablement des souris. La larve du lucane cerf-volant était un hôte de l’orme avant que sa population ne chute. Elle s’est désormais tournée vers le frêne. L’écorce de l’orme, alcaline, fissurée et rétentrice d’humidité, est capable d’abriter plus de 200 espèces de lichens. (Ooreka)

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    1. Le bois d'arc est une terminologie pour désigner les variétés d'arbres dont les branches furent utilisées dans la fabrication des arcs. L'expression est toujours utilisée de nos jours notamment par les facteurs d'arcs lors de la fabrication d’arcs traditionnels (Wikipédia) – Voir Utilisation du bois d'if commun

    Notes de Wikipédia

    2. Antoine Joseph de Fréminville "Dictionnaire de marine à voiles et à vapeur" 1859. Lire en ligne [archive]

    3. Les plantes alimentaires de la Sardaigne, un patrimoine ethnobotanique et culturel d’ancienne origine" (voir p.82) "Flora Mediterranea" vol. 27,‎ 2017 (ISSN 1120-4052 et 2240-4538, DOI 10.7320/flmedit27.077) lire en ligne [archive]

     

     

     

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    Documentation

     

    Sources

    Nieppe (PDF)

    Ooreka [archive]

    Wikipédia

    Aussi

    Orme, du passé au futur (Jardins de France) [archive]

    À consulter

    Bois d'if (If commun Taxus baccata)

    Bois de chauffage

    Platanes Platanus

     

    Étymologie

    Le mot Orme présente une altération au XIe siècle de l'ancien français olme, lui-même issu d’ulmus, nom latin de la plante1.

    Le latin ulmus, qui désignait l’orme dans l’Antiquité, viendrait de l'indo-européen avec la même racine al, que l’on retrouve chez l’alisier ou l’aulne, *h₁élem "orme des montagnes", à l'origine des cognats balto-slave *elemas :

    celtique *lemos (d'où gaulois lemo—, limo— Cf. Lemovices - Limousin, Limoges ; vieil irlandais lem) ; germanique *elmaz (d'où anglais elm, ancien norrois almr, islandais álmur ; suédois alm, gotique alms), etc.

    La forme ancienne de l’orme, oulme, a donné son nom à beaucoup de lieux-dits qui au fil du temps se sont transformés en "homme".

    Toponymie (Wikipédia)

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    1. "Orme" [archive] CNRTL – Voir aussi Wiktionnaire

     

    Graphiose

    Certaines espèces envahissantes (animales, végétales ou fongiques) sont pathogènes. Ainsi le phylloxera a failli éradiquer la vigne européenne à la fin du XIXe siècle. Au Liban, une plante introduite pour stabiliser les dunes est devenue envahissante dans certaines réserves naturelles. Autre exemple, la bactérie tueuse d’olivier introduite en Corse. Et dans nos forêts, l’orme a quasiment disparu à la suite de l’introduction de la graphiose, parfois nommée "maladie hollandaise de l’orme", une maladie fongique de l’orme.

    La graphiose de l'orme a commis des ravages sur les populations d'ormes.

    Le champignon macrocospique responsable de l'obstruction des vaisseaux conducteurs de sève brute, un ascomycète, Ophiostoma ulmi – lui-même disséminé par divers coléoptères (des scolytes) – est propagé en Europe par deux espèces de scolytes, Scolytus scolytus, qui s'attaque au tronc et grosses branches, et S. multistriatus, qui affecte les rameaux. Hylurgopinus rufipes est un autre vecteur présent seulement en Amérique du Nord. Les femelles scolytes infectent l'arbre en transportant les spores du champignon sur leur lieu de ponte.

    En 1825, François-Joseph Grille, sans employer le vocabulaire des écologues modernes, proteste déjà contre l'appauvrissement génétique des populations d'ormes trop volontiers clonés (bouturage) ou greffé au détriment de la richesse adaptative que permet le semis :

    « Les planteurs d'ormes se bornent trop souvent au moyen le plus facile, qui est de planter par rejeton et par éclats de racines ; mais ils en sont les dupes, et ils n'obtiennent que des sujets rabougris qui ne rapportent presque rien. On distingue au premier coup-d'œil, à la beauté de leur port et à la vigueur de leur végétation, les ormes de semis, et ceux à feuilles étroites greffés sur sujets écossais, dans les plantations d'agrément, dans les parcs, et sur les pelouses qui environnent les maisons de campagne. »

    Description du département du Nord François Joseph Grille Éd Sazerac & Duval Paris 1825-1830 (livre commencé en 1824)

    Cette homogénéisation génétique a peut-être contribué à la rapide diffusion de la graphiose qui dévasta les ormes dans tout l'hémisphère nord depuis 1925 environ, dès 1919 selon d'autres sources (Nieppe PDF p.2). "Il semble que l'avenir des ormes soit de nouveau assuré grâce aussi au maintien d'une diversité génétique au sein des populations locales. Le clonage de souches résistantes aurait pu avoir des conséquences plus graves que le maintien de cette diversité même avec des arbres affaiblis (note 1 : Gillon, 2008)" (Lu dans Ooreka)

    La graphiose de l'orme fit son apparition aux Pays-Bas (d'où son nom) vers 1917-19 et atteignit l'Amérique du Nord dans les années 1940 puis l'Europe de l'Ouest 30 ans plus tard, rapportée des États-Unis.

    La deuxième vague d'épidémie européenne dans les années 1970, une souche agressive de la graphiose, apportée par l’importation de grumes en provenance d’Amérique du Nord, a causé les dégâts que nous connaissons aujourd’hui. Elle dévasta 100% des ormes dans beaucoup d'endroits, notamment l'orme d'Angleterre (Ulmus procera) qui se reproduit végétativement. Il cessa d'exister en Angleterre en l'espace de 10 ans, contaminé cette fois par un autre champignon, Ophiostoma novoulmi. La maladie apparut pour la première fois à Paris à cette période. Aucun traitement ne réussit à en venir à bout. Des injections dans les arbres malades en 1986-1987 furent infructueuses.

    On comptait 30 000 ormes parisiens avant l'épidémie, alors qu'aujourd'hui seuls 1 000 survivent dans les larges avenues parisiennes et deux très vieux rescapés, au jardin des Tuileries devant l'Orangerie, et place Saint-Gervais derrière l'Hôtel de ville. Au XVIIe siècle, l'orme était la première espèce d'arbre à Paris, aujourd'hui, c'est l'une des moins répandues.

    L’orme champêtre (Ulmus glabra), qui se reproduit par graines, montra une meilleure résistance à cause du brassage génétique. Certains ormes ont pu ainsi repousser depuis la souche et générer de nouvelles tiges qui n'intéressent pas encore les scolytes ou se montrent résistantes.

    On cherche à développer des ormes résistant à la graphiose depuis 1960...

    Lire la suite dans Wikipédia

    Voir aussi

    État, pressions, menaces pour les populations d'ormes (Wikipédia)

    Maladies, nuisibles et parasites (Ooreka)

     

    Allergénicité

    En immunologie, capacité que possède une substance de provoquer une réponse immunitaire anormale conduisant à une réaction allergique chez une personne.

    Voir Allergie (Lexique "phyto-médical")

    À consulter aussi

    Allergies alimentaires rares (Revue Médicale Suisse)

    Biologie de l'allergie (L.Garnier 07-01-2021) PDF

    Comparaison entre l’allergie et l’intolérance alimentaires (allergies Québec) PDF

    Données aéro-polliniques françaises 2022 (PDF)

    L'indice pollinique (Atmo France)

    Les Pollens (ATMO BFC)

    Pollens et moisissures (Scal'Air) [archive]

    Présentation des réactions allergiques (Manuels MSD)

     

    Ormes remarquables

    Le naturaliste J. Macquart cite parmi les arbres qui l'ont le plus impressionné deux ormes remarquables en Suisse :

    « (...) mais c'est particulièrement dans les environs de Genève que j'ai observé les arbres les plus remarquables. En parcourant la rive septentrionale du lac jusqu'à Villeneuve, j'ai vu dans une riante prairie près de la jolie petite ville de Morges deux Ormes aux dimensions colossales. Chacun d'eux avait à la sortie du sol 17 mètres de circonférence, et sa couronne était d'une très-grande étendue. Dès l'année 1541, ces Ormes étaient d'une grosseur remarquable. L'un d'eux a été renversé en 1824 ».

    Arbres et arbrisseaux d'Europe et leurs insectes, par J. Macquart, Membre résident dans les "Mémoires de la Société des sciences de l'agriculture et des arts de Lille" 1851 (page 197)

    Voir Arbres remarquables

     

    Symbolisme de l'orme

    Le symbolisme des arbres concerne les arbres dans leur capacité à désigner, à signifier, voire à exercer une influence en tant que symbole. L'arbre en général est symbole, et chaque arbre en particulier est un symbole.

    Jacques Brosse "Mythologie des arbres" Payot & Rivages 2001 Paris

    Pour les Gaulois qui assimilaient les personnalités des individus à des arbres, l'orme caractérise les natifs du 12 au 24 janvier et du 15 au 25 juillet.

    Voir Arbre symbole

     

    Curiosités

    Vénérés au Moyen Âge, en Occident, les ormes étaient habituellement plantés sur le parvis devant les églises "vouées aux saints martyrs", peut-être en raison de leur sève couleur rouge sang. Ils étaient le point de rencontre après la messe, le lieu des duels et les juges et plaideurs y rendaient aussi justice. Ainsi pour celui devant l'église Saint-Gervais de Paris1.

    La ville de Nieppe tire son nom de l’orme : le village d’origine est mentionné dès 1084 sous le nom flamand de Niepkerke (den iepe kerke), qui se traduit par l’église de l’orme, ou l’église dans les ormes. En effet, iepe signifie "orme" et kerke signifie "église"2.

    Dans le calendrier républicain, l'Orme était le nom attribué au 12e jour du mois de ventôse3.

    Voir aussi Un peu d’histoire (Ooreka)

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    Notes

    1. "Paris d'église en église" Massin 2008 (p.72) Aline Dumoulin

    2. "Orme champêtre Ulmus campestris" PDF (p.2)

    3. "Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française" (p.24) Fabre d'Églantine

    Voir aussi

    Calendrier : De Numa à Grégoire (PDF)

    Calendrier républicain en quelques points (PDF)

     

    Infos diverses

     

    Échouage, échouement. L'échouage est volontaire, c'est un acte délibéré de l'équipage qui va intentionnellement faire toucher le fond à son bateau. On utilise l'échouage pour intervenir sur les œuvres vives (partie immergée de la coque ≠ "œuvres mortes" au-dessus de l'eau). On l'utilise également pour débarquer sur une plage par exemple (pour les bateaux qui le permettent). L'échouement est involontaire et relève de l'accident. Si le bateau a touché le fond et ne réagit plus à la barre, il s'agit bel et bien d'un échouement. (bateaux.com)

    Le flobart est un bateau d'échouage capable de flotter dans moins de trente centimètres d'eau et utilisé pour la pêche sur la Côte d'Opale de Berck à Calais jusqu'à la fin du XXᵉ siècle, et notamment à Audresselles et à Wissant. (Wikipédia)

    "La Côte d'Opale s’étend du littoral Belge jusqu'à la baie de Somme, elle est constituée de longues plages rectilignes peu pentues, coupées par endroit par des estuaires comme la Slack à Ambleteuse, La Liane à Boulogne, la Canche à Etaples ou encore l'Authie à Berck… Étant constituée de petite villages côtiers et ne pouvant offrir d’abris pour des bateaux de forts tonnage, une flottille de petits bateaux d'échouage à clin [lorsque les pièces de la charpente se recouvrent comme les ardoises d'un toit] se constitue. Pratiquant la pêche côtière au chalut à bâton, aux cordes ou encore au filet dérivant, ils viennent échouer à chaque marée sur les plages pour y débarquer et vendre le fruit de leur pêche..." Suite dans Calypso

     

    Effet tunnel. "[...] la voûte formée par les houppiers qui se rejoignent au-dessus de la route appelle naturellement le terme de "tunnel de verdure" ou, dès 1794, de 'cathédrale végétale'. Cette désignation est d'autant plus justifiée que la succession des troncs évoque naturellement la colonnade, et que, dans les allées doubles, les proportions recommandées par les classiques sont celles des nefs avec leurs bas-côtés. Au volume, caractéristique de l'architecture, s'ajoute également l'ambiance lumineuse, toute particulière et changeante au gré des heures et des saisons (p.24) [...] Un audit français des politiques locales de sécurité routière relève qu'une portion d'une route nationale à fort trafic, bordée d'un alignement particulièrement dense, est moins accidentogène que d'autres tronçons, car l'effet de tunnel incite à ralentir (p.30)."

    CEP-CDPATEP (2009) PDF

    "Un 'effet tunnel' a été décrit : c’est le piégeage des polluants à la hauteur de la rue lorsque les alignements forment une canopée jointive." (Arbres-CAUE77 (PDF))

    Voir

    À l'ombre du platane (Platanes Platanus)

    Les caryers sont d'excellents arbres d'ombrage

     

    Pierre Pinon (1945-2021). Architecte (DPLG) et historien (doctorat d’État) était spécialiste de l’histoire de l’architecture de la ville et du paysage. Ancien pensionnaire de l'Académie de France à Rome - Professeur à l'École d'architecture de Paris-La Défense et Paris-Belleville, en délégation à l'Institut national d'histoire de l'art (en 2010). Décoré chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres.

    Historien des villes, spécialiste de l’architecture des XVIIIe et XIXe siècles, Pierre Pinon était membre de la Commission nationale des monuments historiques, président-fondateur de l’Association française des historiens de l’architecture, membre du Comité français d’Histoire de l’art et de la Société française d’Histoire urbaine. Il est l’auteur d’un grand nombre d’ouvrage sur Paris.

    Chercheur et enseignant aux intérêts et aux curiosités multiples, Pierre Pinon a contribué à la redécouverte de l’architecte néo-classique Pierre-Antoine Pâris, qui fût, comme lui, pensionnaire à la Villa Médicis et à qui il a consacré sa thèse de doctorat. Auteur de très nombreuses publications, Pierre Pinon a marqué des générations d‘étudiants à qui il a transmis son savoir et son engagement au service de l’histoire de l’architecture et de la ville.

    ENSA-PB

    Liens divers

    Hommage à Pierre Pinon (Cairn) [archive]

    https://www.persee.fr/authority/282160

    Voir aussi Arts déco 2023

     

     

     

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