2-Marguerite commune Leucanthemum vulgare

Page créée en août 2022, complétée en octobre 2022

Marguerite commune

Leucanthemum vulgare

La Marguerite, Grande-Marguerite ou Marguerite commune (Leucanthemum vulgare), parfois appelée Leucanthème commun ou vulgaire, est une plante herbacée vivace non parfumée de 20 à 80 cm de haut à maturité, au port buissonnant (largeur 60 cm à maturité) et feuillage caduc.

Le genre Leucanthemum appartient à la famille des Astéracées (Asteraceae)

Anciennement appelée "Composées", on trouve parfois "Composacées".

Synonymes

Leucanthemum vulgare Lamk (1939)

Chrysanthemum leucanthemum L.

Chrysanthemum leucanthemum var. pinnatifidum Lecoq & Lamotte.

Leucanthemum vulgare var. pinnatifidum (Lecoq & Lamotte) Moldenke, de Harold Norman Moldenke (botaniste et taxinomiste américain)

"On me surnomme 'Reine de mai', et mon nom scientifique est Leucanthemum vulgare. Je ressemble à la pâquerette mais en bien plus grande ! Mes tiges peuvent mesurer plus de 50 cm ! On me trouve de l'est à l'ouest et du nord au sud de notre territoire, et en montagne jusqu'à 2400 m d’altitude car je résiste parfaitement aux températures extrêmes. Les troupeaux ne m'apprécient pas tellement, pour le plaisir des randonneurs !" (Adem Drome 11/07/2021)

La marguerite commune se rencontre dans les lieux herbeux (prairies), prés, champs, accotements, bois clairs (les rayons du soleil peuvent pénétrer entre les arbres), sur substrat calcaire à légèrement acide.

C'est une plante très présente dans toute la France et l'Europe jusque dans les régions septentrionales, Sibérie, sauf au Spitzberg.

Description de la marguerite commune

La marguerite est une vivace rhizomateuse à fleur en touffe, à tige érigée, ridée, au feuillage vert caduc.

Les feuilles ont un limbe très irrégulièrement denté et lobé, très polymorphe.

Les basales au long pétiole, sont obovales¹ ou spatulées, crénelées (alors que celles de la pâquerette ont 4 à 7 dents par côté), engainantes².

Les suivantes sont oblongues (plus longues que larges) et/ou obovales¹, sessiles, demi-embrassantes² et auriculées³ à la base.

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1. Oboval –ale (adj.) En botanique, se dit des feuilles qui ont une forme plane devenant plus large vers l'extrémité, comme un ovale renversé ou un œuf (Jardinage.Le Monde). Voir aussi dans le Wiktionnaire

2. Engainant. En Botanique, se dit d'un organe végétal (feuille, fleur...) qui entoure la tige (comme une "gaine")

Embrassant. En Botanique, en parlant de certains organes (en particulier feuilles, pétioles, pédoncules) dont la base embrasse, entoure − en partie ou totalement − l'axe porteur. (CNRTL)

3. En botanique, une auricule est un appendices en forme d'oreille, situés à la base des feuilles, des pétales ou des étamines de certaines plantes (sauge, citron, etc.) CNRTL

La floraison intervient entre mai et août (voire jusqu'en novembre, selon les régions), avec des capitules solitaires de 4 à 12 cm de diamètre, de 20 à 30 "pétales".

Les inflorescences sont de grands capitules aux ligules blanches autour du centre jaune, lui-même composé de nombreuses petites fleurs sessiles ou fleurons¹^,².

Les bractées sont bordées de brun.

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1. « eFlore » [archive] sur Tela Botanica

2. « http://www.tela-botanica.org/papyrus.php?menu=223 » [archive]

Pratique. Outils pour les liens récalcitrants Archive.org • Que faire ?

Les fruits sont des akènes régulièrement munis de côtes, non ailés, dépourvus de couronne.

Les personnes allergiques aux plantes de la famille des Astéracées, comme la marguerite, mais aussi camomille romaine, matricaire, grande camomille, échinacée, pissenlit, etc., devraient éviter celles-ci.

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Plantes en gras, voir "Liste des Astéracées"

Utilisations de la marguerite commune

En cuisine

La racine était consommée crue en salade au XVII^e siècle en Espagne.

Les jeunes pousses et les feuilles fraîches de marguerite, au goût aromatique légèrement poivré et peu sucré, se consomment crues en salade ou cuites en légume.

Le bouton floral se consomme cru ou comme des câpres¹ (au vinaigre).

En phytothérapie

C’est une plante négligée des Anciens du Moyen âge malgré ce nom de baptême que tous le monde lui connaît², de même que par l’Antiquité, et qui n’a été véritablement usitée en médecine qu’à partir du XV^e siècle.

Sa saveur un peu âcre et amère lui confère quelques propriétés. Elles sont, dit-on, similaires à celles de la camomille romaine et de la matricaire [qui sont de la même famille] mais beaucoup plus atténuées. On hésite aussi à en faire un succédané de la "petite marguerite", c’est-à-dire la pâquerette.

[Books of] Dante

Dans certaines régions la marguerite faisait partie des herbes de la Saint-Jean³.

Des propriétés

apéritives, digestives
diurétiques, dépuratives
antispasmodiques, calmantes
détersives, astringentes
vulnéraires (une aide à la guérison des plaies et blessures)
insecticides.

Rôle insecticide : "Rappelons, en passant, que la Grande Marguerite des prés et des bois de nos pays est employée en Bosnie et en Dalmatie pour la litière des animaux domestiques. Elle en chasserait les parasites avec tant d’efficacité, que la rareté des puces dans ces pays a pu être signalée comme un fait biologique digne d’être particulièrement mis en relief." (Antonin Rolet & Désiré Bouret, Plantes médicinales (culture et cueillette des plantes sauvages), p.406)

En cas de

troubles de la sphère respiratoire : asthme, phtisie et autres affections catarrhales, orthopnée
troubles de la sphère hépatobiliaire : jaunisse, engorgement de la vésicule biliaire
inflammation et ulcération de la bouche
blessure, hémorragie, saignement de nez.

On utilise

les capitules floraux secs ou les sommités fleuries fraîches en infusion
la plante entière fraîche en décoction
les sommités fleuries en macération vineuse dans le vin blanc.

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1. François Couplan "Le régal végétal : plantes sauvages comestibles" Éditions Ellébore 2009 (p.424)

2. Le mot "marguerite" provient du latin margarita, "perle", attribué à la plante au XIII^e siècle.

3. Marcel Coquillat "Les Herbes de la Saint Jean (suite)" Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Lyon
vol. 15 n^o 8,‎ octobre 1946, pp 54-56 (e-ISSN 2613-2958) lire en ligne [archive]

Source principale [Books of] Dante [archive]

Culture de la marguerite commune

La marguerite de nos campagnes telle qu'on l'aime depuis toujours, qui ressemble à une grande pâquerette et fleurit en fin de printemps (lorsqu'elle a au moins 2 ans), forme, avec ses grandes "fleurs" blanches à cœur jaune, un bouquet dense de tiges et de feuilles sombres, animé par le vol des insectes butineurs.

Abeille nectar 'marguerite' Berlin 11-07-2011 Wolfgang Kumm

11-07-2011 Wolfgang Kumm Berlin

Facile à cultiver, la marguerite est utilisée en solitaire ou dans les massifs et les bouquets. Elle aime une terre ordinaire, même pauvre et bien drainée (sol pas trop sec à frais, pH indifférent). Elle supporte le calcaire. Exposition soleil ou mi-ombre.

On multiplie la marguerite par semis en mars-avril ou par division de la touffe à la même époque ou en fin de floraison. L'entretien consiste à limiter son extension en terrains riches : dans les terrains propices elle devient vite envahissante.

La Marguerite commune est très rustique (t° mini -15°) et peut supporter un stress hydrique. La Mouche de la Marguerite lui est inféodée ; ses larves se nourrissant des graines en formation, dans le capitule.

Quelques variétés au jardin : voir Jardin du Pic-vert

26 espèces (Europe, Méditerranée, Aise). Annuelles et vivaces hermaphrodites à port dressé ou rampant. Feuilles caduques ou persistantes, alternes, entières ou lobées, plus ou moins dentées. Inflorescence en capitule solitaire ou non. Fleurs tubulées en disque jaune, entourées d'une couronne de Fleurs ligulées blanches...

Marguerite africaine Osteospermum

Voir aussi la reine-marguerite, genre Callistephus (Jardin de curé)

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Documentation

Ce n’est pas une marguerite !

Marguerite vs Pâquerette

Ces deux fleurs blanches (de la famille des Astéracées) ne sont pas si évidentes à différencier… Sauf, si vous connaissez 4 astuces.

1. La première différence notable entre la pâquerette et la marguerite, c’est leur taille. La pâquerette pousse au ras du sol, d’où l’expression “au ras des pâquerettes”...

2. La marguerite est de couleur totalement blanche. Tandis que sur la pâquerette, vous pouvez apercevoir des reflets violets. Retournez la fleur, le violet se cache toujours en-dessous.

3. À la fin de l’été, la période de floraison vous paraîtra évidente. La marguerite fleurit principalement au printemps et en été. Dès le mois de septembre, il ne devrait plus y en avoir beaucoup dans les champs. La pâquerette, en revanche, a une période de floraison longue. Elle fleurit généralement du printemps à l’automne. Vous pourrez en cueillir jusqu’à la fin du mois d’octobre.

4. La marguerite préfère les endroits de prairies et de lisières de forêt. Ce que vous voyez éventuellement apparaître dans votre jardin, ce sont les pâquerettes.

Rassurez-vous. Les confondre est sans risque. Marguerite et pâquerette sont toutes deux comestibles.

Si vous cueillez des marguerites, vous aurez des feuilles au goût poivré, délicieuses dans une salade ou revenues à la poêle.

Les pâquerettes ont des feuilles plus amères et acides, mais n’en restent pas moins très fruitées. Dans une quiche, mélangez-les à l’ail des ours, ou ajoutez-en dans une recette sucrée, comme des gaufres.

La pâquerette ne s’utilise pas seulement en cuisine. Elle peut servir pour confectionner un soin pour la peau. Voir aussi Pâquerette (macérât)

Plus de détails avec Nature & Autonomie [archive]

Curiosités

Dans le langage des fleurs, la marguerite symbolise la bienveillance (Anne Dumas "Les plantes et leurs symboles" Éditions du Chêne, coll. "Les carnets du jardin" 2000, ISBN 2-84277-174-5, BNF 37189295)

Offrir, ré-offrir des bouquets dans lesquels se côtoient marguerites et, par exemple, œillets, violettes, véroniques et rameaux de lierre, est une manière de réaffirmer sa fidélité, la loyauté de son amour et le sentiment d’attachement bienheureux que l’on éprouve auprès de sa/son bien-aimé(e). [Books of] Dante

La marguerite est utilisée, comme la pâquerette, dans le jeu d'effeuillage de la marguerite.

Jean-Baptiste Greuze, La Simplicité (1759)

Ce que l’on croit être des pétales – des ligules blanches, en fait – sont, eux, parfaitement stériles. Ainsi, procéder à une séance "d’épétalage" n’est-il pas un moyen de passer outre l’entrave possible de la stérilité, jamais de bon aloi à travers une projection amoureuse ? Se débarrasser de ces fleurons incapables d’engendrer quoi que ce soit, n’est-ce pas une manière de mettre toute la lumière sur les fleurons centraux jaune d’or qui, eux, sont fertiles ? Bien plus qu’une simple opposition du yin et du yang, de l’or et de l’argent, la marguerite est avant tout l’harmonieuse union des contraires [...] Mais la marguerite, c’est aussi l’exigence d’une patience, histoire de refréner l’ardeur du prétendant. Ainsi invite-t-elle à un certain nonchaloir ("Il n’y a pas le feu" ; "Sachons profiter avant de trop sérieusement nous engager", etc.) et pourrait, à ce titre, figurer dans quelque poudre de badinage, bien que la marguerite passe pour plus bienveillante que libertine. [Books of] Dante

Listes diverses

Liste des plantes à feuilles comestibles (Wikipédia)

Référentiel « eFlore » [archive] (Tela Botanica)

Sources

Jardin du Pic-vert

https://www.promessedefleurs.com/vivaces/vivaces-par-variete/leucanthemes/leucanthemum-vulgare-marguerite-commune.html (dont 3 photos)

https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-38749-synthese

https://fr.wikipedia.org/wiki/Marguerite_commune

Voir aussi

Chrysanthème Chrysanthemum

Marguerite Sauvage (Leucanthemum vulgare) Vent-marin

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