• 2. Roseau des étangs Typha latifolia

    Page créée mi-novembre 2022

    Roseau des étangs

    Typha latifolia L.

    Appelé aussi massette à larges feuilles (Typha latifolia), masse d'eau, massette, roseau à massette, roseau-de-la-passion, rauche, quenouille au Canada1, le roseau des étangs est une plante herbacée pérenne de la famille des Typhaceae. C'est l'espèce la plus commune du genre Typha, sur toute la planète, dans les zones humides2.

    Roseau des étangs Typha latifolia

     

    Terme ambigu, on appelle "roseau" diverses plantes des sols humides d'assez grande taille, à tige creuse et rigide, plus ou moins ligneuse.

    Un lieu planté de roseaux est une roselière, biotope très riche en particulier pour la faune aviaire.

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    1. quenouille - Office Québécois de la langue française, 2001 [archive]

    2. zones humides : voir Histoires d'eaux

    Cette plante pousse dans les régions tempérées et tropicales de l'hémisphère nord, dans des sols très humides à marécageux. Son habitat type sont les roselières européennes sur une aire de répartition cosmopolite.

    Elle n'est présente que près des étendues d'eau douce ou des cours d'eau, car elle ne peut tolérer une concentration de 1% de chlorure de sodium (NaCl ou sel de cuisine)1

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    1. www.florelaurentienne.com [archive] sur https://www.florelaurentienne.com

     

    Description de Typha latifolia

    C'est une plante vivace pouvant mesurer entre 1 et 2,50 m de haut1 qui, par ses rhizomes, donne de nombreux rejets. Ses feuilles sont larges (= latifolia) de 1 ou 2 cm*.

    Durant la période juillet-septembre, cette plante monoïque présente une inflorescence remarquable en forme de deux épis simples portés par la même tige, l'épi staminé (mâle) plus réduit surmontant l'épi pistillé (femelle), brun noirâtre de 15 cm de long et 2 cm de diamètre environ.

    La pollinisation est anémogame (qualifie un mode de reproduction des plantes dans lequel le pollen est essentiellement véhiculé par le vent)

    Le fruit est un akène, destiné à être disséminé par le vent (anémochore, l'anémochorie désignant la dispersion des graines par le vent)

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    1. Jean-Marc Tison, Bruno de,. Foucault, François Guiol et André. Charpin, Flora Gallica flore de France, 2014 (ISBN 978-2-36662-012-2 et 2-36662-012-8, OCLC 892601040, lire en ligne [archive]) p.298 

    * Lambinon J. et al., Nouvelle flore de la Belgique, du G.-D. de Luxembourg, du Nord de la France et des régions voisines (Ptéridophytes et Spermatophytes), Meise, Jardin botanique national de Belgique, 6e éd., 2012

     

    Données d'après : Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France 04/2004

     

    Utilisations de Typha latifolia

    Confection diverses, nattes, toitures... ornement des pièces d'eau... Les grandes roselières de Typha abritent de nombreux oiseaux, dont le butor, mais cet habitat a beaucoup régressé depuis 3 siècles avec le drainage et la mise en culture des zones humides1. Les parties aériennes et les rhizomes sont comestibles.

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    1. Voir aussi Haie bocagère

    « Le T. latifolia [Typha latifolia] étant l'espèce la plus répandue est naturellement celle qui est importante au point de vue économique. Les rhizomes séchés et pulvérisés étaient employés par les Américains d’origine [Indiens d'Amérique dans le texte] comme farine sucrée pour faire du pain et des puddings. Écrasés et bouillis à l'état frais, ils fournissaient un gluten sirupeux que l'on mélangeait avec la farine de maïs. En certains pays (Nouvelle-Zélande, etc.), les indigènes font du pain avec le pollen.

    — Les possibilités économiques de l'espèce sont très intéressantes, car elle existe un peu partout en grands peuplements dans des terrains qui sont considérés comme perdus. Les rhizomes, qui ont près d'un pouce de diamètre, constituent au fond des marécages un réseau enfoncé à trois ou quatre pouces dans la vase ; l'amidon forme une masse solide au centre du rhizome. On a calculé que la production de farine serait de 5 500 livres à l'acre. Cette farine est d'ailleurs en tout semblable à celle des céréales et les pâtisseries qu'on en a faites sont très agréables au goût. Par contre, le T. latifolia a été reconnu inutilisable comme textile, au cours des mêmes études qui ont mis en évidence la valeur du T. anguslifolia [= à feuille étroite, plus bas]

    — Dans nos campagnes, on fait un onguent contre les brûlures en mélangeant le "coton les quenouilles" à du saindoux fondant. Trempées dans le pétrole, les "quenouilles" servaient autrefois de torches dans les réjouissances populaires. »

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    Frère Marie-Victorin (1885-1944) Flore laurentienne (p.855)

    Vu dans florelaurentienne.com

    Les "poils" des massettes peuvent s'avérer être un outil précieux pour allumer un feu. Une fois extraits de l'épi, ceux-ci forment une touffe très aérée qui s'enflamme rapidement. Une fois récoltée, la massette gonfle légèrement en séchant.

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    Voir

    Amadou

    Bois d'allumage

    Typha latifolia L. Les Chenaux, Saint-Prosper-de-Champlain, Canada, 11 novembre 2009

    Typha latifolia

    En hiver, on peut extraire la matière cotonneuse des épis, qui, par exemple en Amérique du Nord, a servi à produire des sortes de couches absorbantes pour les bébés amérindiens.

    Les tiges fleuries sont utilisées pour confectionner des bouquets secs1.

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    1. Iris Makoto, Composez vos bouquets secs ! [archive] Gerbeaud 22 juin 2016

    Voir aussi Créer des bouquets secs pour l'hiver (Jardinage.Le Monde) [archive]

    Bouquets et fleurs séchées, divers :

    Davana Artemisia pallens

    Fleurs et bouquets (Monarde Monarda (didyma))

    Grande astrance Astrantia major

    Herbiers

    Immortelle (Hélichryse) (Herbes de la Saint-Jean)

    Les feuilles sont utilisées en vannerie, entre autres pour le rempaillage des chaises : elles sont d'abord séchées, puis humidifiées avant d'être torsadées telle la paille traditionnelle. Ce rempaillage peu coûteux est très solide1.

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    1. Vannerie au fil des saisons, Jette Mellgren, éditions L'inédite

    Production de chaises en Typha à Galaroza, Espagne

    Production de chaises en Typha à Galaroza (province de Huelva) en Espagne (2013)

    Dans l'alimentation

    Les jeunes pousses, qui peuvent se manger à la manière des asperges, sont comestibles1, ainsi que les rhizomes2, qui peuvent être accommodés en cuisson ou moulus pour faire de la farine. Le pollen peut aussi être utilisé pour faire une sorte de pain.

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    1. Guide survie dans la nature, de Sam Martin et de Christian Casucci, édité par Hors collection (ISBN 978-2-258-08008-9)

    2. Voir Racines comestibles (liste)

     

    Filtration des eaux

    En plus de leur côté esthétique et pratique, les massettes peuvent être utilisées pour le traitement par "phytoépuration" des eaux usées ou stagnantes, ou pour la filtration des piscines écologiques. La croissance souterraine de ces plantes contribue à dé-colmater et aérer les vases, permettant un travail d'épuration de l'eau, même en hiver, lorsque la végétation est au repos, par les bactéries vivant sur les racines.

    La photosynthèse produite augmente la teneur en oxygène de l'eau. Les massettes aèrent le substrat en apportant de l'oxygène entre leur tige et les racines qui stabilisent les supports et permettent à la matière en suspension, carbone, éléments nutritifs et oligo-éléments d'intégrer les tissus végétaux. Les racines sont des points de fixation pour les micro-organismes en fournissant des nids pour le développement et l'alimentation des micro-organismes.

    Les massettes produisent de l'humus au moment de leur décomposition mais elles ont l'inconvénient de vite devenir des plantes envahissantes s'il y a peu d'eau pour leurs longs et épais rhizomes qui courent sous la surface (seule l'eau profonde peut empêcher cette invasion) et d'attirer les rats musqués qui se nourrissent des rhizomes.

     

     

     

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    Documentation

    Sources

    Typha latifolia Linné (Flore laurentienne) [archive]

    Wikipédia (plusieurs articles)

    Wikiwand (Massette à larges feuilles)

    Wikiwand (Roseau)

    Consulter

    Glossaire de botanique de Wikipédia

    Lexique Latin botanique

    www.florelaurentienne.com

    Voir aussi

    Bambou Phyllostachys

    Canne à sucre Saccharum

     

    Typha angustifolia

    Typha angustifolia L., Typha à feuilles étroites, Massette, Quenouille (anglais Narrow-leaved cattail) — Famille des Typhaceae.

    Typha angustifolia Linné Capitale-Nationale, Neuville, Territoire du marais Léon-Provancher (Canada) 24 septembre 2005

    Typha angustifolia

    Tige (longueur 1-3 m) ; feuilles (largeur 3-20 mm) étroitement linéaires ;

    épis (longueur 10-40 cm chacun), les staminés et les pistillés généralement séparés ; pollen à grains séparés ; épi pistillé (largeur 5-20 mm) ;

    fleurs pistillées bractéolées avant la maturation du fruit ;

    pédicelles des fruits rigides (longueur 1 mm ou moins).

    Floraison estivale. Dans les marais, particulièrement le long de la côte de l'Atlantique.

    Dans le Québec, fréquent le long du Saint-Laurent et de ses principaux affluents, où il se trouve avec le T. latifolia.

    La fibre de cette espèce a été utilisée dans l'industrie textile allemande durant la guerre, grâce à une technique spéciale découverte en 1916.

    Frère Marie-Victorin (1885-1944) Flore laurentienne (p.854)

    Voir aussi Flore laurentiennefigure 324 dessin de frère Alexandre Blouin (1892-1987)

     

    Typha minima

    Typha minima est une espèce de plante herbacée aquatique, de la famille des Typhaceae, que l'on trouve au bord des eaux peu profondes, rivières, marais, étangs, du continent eurasiatique. 

    Typha minima

    Typha minima

    Cette espèce est facilement reconnaissable par ses épis en forme de petites massettes brunes, de petites quenouilles, qui la rendent très décorative. Elle fleurit de mai à juin. Excellente plante filtrante, elle est utilisée dans les petits bassins ou dans les 1/2 tonneaux.

    Typha minima est menacée d'extinction et devenue rare. En France, on ne la trouve plus que dans quelques zones isolées de la vallée de la Durance, en Haute-Savoie ainsi qu'en Isère le long de la rivière (vers Grenoble notamment)

    D'après Wikipédia

     

     

     

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