• ARTS MARTIAUX africains

    Page créée fin août 2022

    L'expression "arts martiaux" nous évoque le plus souvent des disciplines venues d'Orient - taekwondo coréen, kung-fu chinois, judo japonais... Quand il s’agit de l’Afrique, l'expression semble incongrue... À tort !!!

    Lutte sénégalaise traditionnelle

    Lutte sénégalaise traditionnelle

     

    La lutte sénégalaise

    Lutte traditionnelle, la lutte sénégalaise (ou njom, làmb3) vient d’Afrique de l’Ouest. Comme on peut le supposer, c'est un sport traditionnel très populaire au Sénégal, tout particulièrement dans les régions du Sine-Saloum et de la Casamance. On le pratique aussi couramment en Gambie, Nigeria, Niger, Burkina Faso et Togo.

    Sport de contact, la lutte sénégalaise intègre en plus la boxe, d'où l'appellation de "lutte avec frappe". Le lutteur peut à la fois donner des coups et recourir au corps à corps pour terrasser son adversaire4. À noter, le sport connaît des variantes et certaines règles peuvent différer d’un pays à l’autre. C’est le cas du poinçonnage qui n’est pas autorisé partout ou de la frappe qui est permise au Sénégal.

    Pour remporter un combat, il faut mettre son adversaire à l’extérieur d’un anneau ou le renverser.

    Comme l’art martial a évolué, il y a maintenant des compétitions internationales. Au départ sport amateur, la lutte sénégalaise est devenue un sport professionnel qui attire de plus en plus de jeunes sportifs et de spectateurs5. Les lutteurs sont regroupés en écuries et adhèrent à la fédération (Comité national de gestion de la lutte7 communément appelé CNG) qui est l'organe de gestion de ce sport6.

    Au-delà de sa dimension sportive, la lutte sénégalaise, la "lutte avec frappe", intègre une dimension culturelle et folklorique7 (bakk), qui met en œuvre au travers d'animations, les traditions sénégalaises. Les lutteurs tentent souvent d'intimider leurs adversaires avec le port de gris-gris ou en adoptant une certaine démarche lorsqu'ils entrent dans l'arène.

    Sources Vudaf - We Love Sport - Wikipédia

    Notes de Wikipédia

    3. Samba Diop "Lamb, laamb, lambe, lamba" dans Glossaire du roman sénégalais, Paris L'Harmattan 2010
    (ISBN 2-296-11508-X et 978-2-296-11508-8, OCLC 690687103, BNF 42164443) p.328

    4. Sport national [vidéo ci-dessous] sur senegalforlife.wordpress.com

    [https://www.youtube.com/watch?v=onxGGxVz5a0] YouTube 29 juin 2007

    5. "Tout savoir sur la lutte sénégalaise" [archive] Sur Afrik.com

    Lutte sénégalaise NB

    6. walfadjiri aurore, avec des combats à mains nues : Le drame plane sur l'arène sénégalais

    7. "La lutte avec frappe, une spécialité sénégalaise" BBC News Afrique,‎ 18 février 2019 [archive]

    Voir Les luttes dans le monde dans Gouren (Bretagne, France)

     

    La lutte Nuba (Soudan)

    Lutte Nuba en couleurs

    Ce style de lutte ancestral est populaire au Soudan du Sud. Les Nuba le pratiquent depuis des siècles. Comme d’autres formes de lutte, l’objectif est de mettre l'adversaire sur le dos.

    Historiquement, les lutteurs se battaient nus, mais maintenant il est plus fréquent de les voir en short et t-shirts (par souci de pudeur ?).

    Les lutteurs les plus jeunes sont formés par d’anciens champions, depuis la création d’un système de communauté et de partage des talents. La plupart des tournois ont lieu lors des festivités de plantation et de récolte.

    Sources Vudaf - We Love Sport

    Voir Les luttes dans le monde dans Gouren (Bretagne, France)

     

    La lutte togolaise : Evala

    Lutte togolaise, Evala.jpg

    Evala est une forme de lutte traditionnelle dont la finalité consiste à renverser son adversaire et qui se déroule chaque année à Kara, au Togo. Les combats se déroulent par équipe de 5 jeunes hommes de 18 à 20 ans. Les techniques semblent assez peu structurées. Chaque combat se termine par la victoire du concurrent ou par un nul à la limite du temps de combat. Aucun classement final n’est établi, seul subsiste le comportement valeureux des lutteurs. Evala est la toute première initiation à la vie d’homme de l’adolescent Kabiyé.

    Avant d’être soumis à ces rites, les jeunes sont longtemps préparés psychologiquement et physiquement. En pays Kabyè, un jeune qui se dérobe à cette initiation subit des représailles des sages, de ses parents et de la société entière. Il est en quelque sorte exclu de la communauté. La finalité première de cette opération est d´habituer le jeune à l’endurance, au courage et au stoïcisme.

    L’aspect culturel de l’évènement est rehaussé par les sacrifices que l’adolescent doit consentir : jeûne, abstinence sexuelle et les scarifications qui sont les signes extérieurs du guerrier. L’aspect traditionnel de la cérémonie se révèle par la présence des sages de la communauté.

    Ce sont ces sages qui veillent au respect des règlements, assurant la direction et l’arbitrage des tournois. Les dates auxquelles se tiennent les cérémonies sont fixées par la consultation des oracles suivi de l’autorisation accordée par le grand prêtre appelé "Tchodjo". Après les luttes, les prêtres traditionnels font une tournée dans les lieux sacrés pour remercier les ancêtres d’avoir permis la cérémonie.

    Source fflutte.com

    Voir Les luttes dans le monde dans Gouren (Bretagne, France)

     

    Luttes nigériennes

    Luttes nigériennes.jpg

    Les concours de luttes sont organisés pour célébrer la rentrée de la récolte ou selon un calendrier sportif. Lors des championnats du pays, toutes les ethnies sont au rendez-vous. Les tambours, les griots, et les tchalis accompagnent chaque lutteur. Le griot chante et invective les lutteurs pendant toute la durée des combats, accompagné par les tambours. Les tchali tchalis, bouffons ou pitres, miment les combats qui viennent de se dérouler en amusant la foule. Les luttes traditionnelles africaines jouent un rôle important dans l’éducation et l’intégration sociale.

    Lieu de pratique. Les combats se déroulent sur la terre. Le terrain de lutte est recouvert de sable et forme un cercle de neuf mètres de diamètre. Il est délimité par des piquets attachés par une corde et par des sacs de sable.

    Tenue vestimentaire. Les lutteurs sont revêtus du walki, tunique de peau de chèvre qu’ils agrémentent de toutes sortes de grigris. Les grigris autour du cou sont autorisés en compétition et l’adversaire n’a pas le droit de les arracher, s’ils tombent l’arbitre peut interrompre le match pour permettre au lutteur de les remettre en place.

    Les récompenses que reçoivent les vainqueurs sont importantes. À côté des prix en nature tels des matelas, huile, savons… Les gains financiers apportés par les notables sont considérables, le vainqueur reçoit également le turban, le boubou et le sabre du champion.

    Source fflutte.com

    Voir Les luttes dans le monde dans Gouren (Bretagne, France)


    Le dambe (Afrique de l’Ouest)

    Dambe, boxe traditionnelle nigériane

    Le dambe (ou dambé) est une forme de boxe traditionnelle qui se pratique dans le sable. Les combattants utilisent leur main faible pour créer un lien avec l'adversaire et l'autre pour frapper n'importe quelle partie du corps. Ce style de boxe ouest-africain est extrêmement populaire au Nigeria, au sud du Niger et du Tchad, traditionnellement pratiqué par les organisations de bouchers en région haoussa.

    "Le Dambe a été historiquement pratiquée par la corporation des bouchers haoussa autour de la saison des récoltes ou le temps du festival et a été considéré comme un test de bravoure, un rite de passage pour le mariage, ou de la préparation à la guerre." (Slate)

    Dans ce sport de combat, les boxeurs se battent avec une seule main. Le poing de la main forte est lacé avec une corde et est appelé "la lance." L’autre main, libre, appelée "bouclier", n’est utilisée que pour bloquer ou parer les coups de l’adversaire. Les deux combattants peuvent donner des coups à leur adversaire des deux pieds, avec la tête et leur unique poing.

    Sources Vudaf - We Love Sport

     

    Le engolo ou ngolo (Angola)

    Engolo ou Ngolo en couleurs

    Ce sport de combat est pratiqué autour de la zone de la rivière Cunene en Angola du Sud. D’après certains historiens, il faisait partie d’un rite de passage pour les jeunes des tribus de la région.

    Le engolo repose sur le mouvement des jambes : coups de pieds et balayage de jambe sont une partie essentielle pour terrasser l'adversaire.

    C’est ce style de combat que les déportés africains emportèrent avec eux et qu’on retrouve désormais dans la diaspora sous la forme d’arts martiaux brésiliens, notamment la capoeira.

    Diaspora : dispersion (d'une communauté) à travers le monde. Aujourd'hui, par extension, le terme désigne également l'ensemble des membres d'une communauté ainsi dispersé.

    Sources Vudaf - We Love Sport

     

    Le musangwe (Afrique du Sud)

    Musangwe (Afrique du Sud)

    Le musangwe est une forme sud-africaine de boxe à mains nues qui se pratique au moyen de coups de poing, coups de tête, gifles, coups de genou.

    Le peuple Venda, qui comprend divers groupes ethniques, pratique cet art martial depuis des siècles. Les combats ont lieu dans la vallée de Chifude depuis sa création.

    Sources Vudaf - We Love Sport

     

    L’istunka (Somalie)

    Istunka (Somalie)

    Ce style de combat est pratiqué depuis le XVIIe siècle, époque du sultanat de Geledi en Somalie.

    Des simulations de combats de l’istunka sont pratiquées lors d’un festival à Afgooye en Somalie, qui se tient pendant la nouvelle année somalienne.

    Dans le passé, les combattants portaient des armures et se battaient à armes réelles. De nos jours, ils utilisent des bâtons.

    Sources Vudaf - We Love Sport

     

    Le tahtib (Égypte)

    Pays transcontinental, l'Égypte est un pont entre l'Afrique du Nord-Est et l'Asie de l'Ouest - Moyen-Orient (pour la péninsule du Sinaï, entre mer Méditerranée au nord, mer Rouge au sud, golfe de Suez et canal de Suez à l'ouest et golfe d'Aqaba et frontière israélo-égyptienne à l'est). Son histoire remonte à l'époque des pharaons.

    Voir Yoga égyptien

    Tahtib (Égypte)

    Wikimedia / Licence

    Le tahtib que l’on appelle aussi "l’art du bâton", originaire d’Afrique du Nord, remonte à l’Ancien Empire de l’Égypte antique ou Kemet (ses origines dateraient d'environ 5000 ans). Les reliefs du site archéologique d’Abousir montre la danse du bâton en détail. Cet art martial de lutte avec bâton a joué un rôle dans la formation des soldats égyptiens, avec tir à l’arc et de la lutte. "Loin au sud du Nil est l’Éthiopie, qui abrite le bâton agressif art de combat du peuple Suri" (Vice). Ce style d’art martial peut être vu dans différentes zones géographiques.

    Le tahtib est à l’origine créé pour que les soldats protègent les dirigeants et les hommes importants. Cet art martial est très populaire dans le pays. On retrouve ainsi des gravures dans les pyramides des rois de l’ancien Empire. Siècle après siècle, le tahtib disparaît progressivement de l’entraînement des soldats et s’exporte vers les villages. Jusqu’au XIXe siècle, les combats de tahtib sont très violents et la mort est souvent de rigueur pour le perdant. Mais depuis le XXe siècle, on le considère comme un jeu avec des danses et des chants. C’est un art qui devient très festif et qui a de plus en plus d’adeptes.

    Lors d’un combat, les deux adversaires doivent avoir en leur possession un bâton appelé Asa (ou Asaya, Assaya, Nabboot) d’environ 1m30 (≈ 4 pieds). Il doit être souple et en fibre de rotin pour éviter les blessures.

    Voir Quelques variétés de "bâtons" (Arts Martiaux amérindiens)

    Le public présent chante et joue de la musique traditionnelle pour célébrer et rendre festif ce moment. Les musiciens et les spectateurs forment un cercle autour des deux pratiquants. C’est le rythme de la musique qui influe sur le rythme du combat. Il faut une grande maîtrise pour exécuter les mouvements, car aucun des opposants ne doit blesser l’autre, il ne faut pas porter de coups à pleine puissance. C’est davantage une simulation d’affrontement, les coups sont symboliques. La concentration et la précision sont donc importantes. Le combat s’arrête lorsque l’un des deux a touché trois fois son adversaire.

    Le tahtib repose ainsi sur de nombreuses valeurs telles que le respect mutuel, le courage et la fierté. Cet art est alors un excellent moyen pour renforcer les liens entre les communautés. Cette pratique qui se transmet généralement de père en fils perdure sans distinction sociale ou religieuse. C’est ce qui fait la force de cet art qui est porteur de valeurs humaines universelles.

    Le tahtib qui est donc à la fois un art, une danse et un jeu, est inscrit au patrimoine culturel mondial à l’UNESCO depuis 2016. L’Égypte fait tout son possible pour continuer à faire vivre son art en le modernisant et en l’exportant. D'ailleurs, depuis ces années 2016, le tahtib s’est ouvert aux femmes dans ce pays.

    Sources MMArtial - We Love Sport

    Voir Yoga et bâton

     

     

     

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    Documentation

    Sources

    7 Arts martiaux africains méconnus (We Love Sport) [archive]

    À la (re)découverte de 6 arts martiaux africains (Vudaf) [archive]

    Catégorie : Art martial africain (Wikipédia)

     

    Une danse martiale

    La capoeira : si l'on sait que cet art martial brésilien puise ses racines dans les méthodes de combat et les danses de certains peuples d'Afrique de l'ouest, l'origine du terme n'est pas connue avec certitude. Plusieurs étymologies se confrontent. En portugais, capoeira signifie "poulailler". Il est alors souvent fait une analogie avec l'endroit où étaient enfermés les esclaves pendant la domination portugaise. Il pourrait également être issu de langues tupi-guarani (parlées par les Amérindiens) et signifier "herbe rase" ou "clairière".

    Lu dans ARTS MARTIAUX Signification de 5 noms

    Voir Tour du monde de la danse

    Voir aussi plus haut Le engolo ou ngolo

     

    Un "art martial" peu recommandable

    Le borey (Gambie)

    Le borey est une forme de lutte gambienne. Tous les coups sont autorisés, même les jets de sable et les crachats dans les yeux !

    Vu dans Entre sport et violence

     

    Divers

    7 arts martiaux méconnus (YouTube 10 septembre 2015)

    Arts martiaux que vous ne connaissez peut-être pas (MMArtial)
    [https://www.mmartial.com/blog/2017/06/11/les-arts-martiaux-que-vous-ne-connaissez-peut-etre-pas] [archive]

    Arts martiaux que vous ne connaissez peut-être pas (Partie 2) (MMArtial)
    [https://www.mmartial.com/blog/2018/04/21/les-arts-martiaux-que-vous-ne-connaissez-peut-etre-pas-partie-2] [archive]

    Voir aussi Le tir à la corde en Afrique (Tir à la corde)

     

     

     

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