• Respirations dans ma pharmacie (2)

     

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    PRÂNAYÂMAS ÉQUILIBRANTS

     

    Nâdi-Shodhana Prânayâma (Nâdi-Shuddhi Prânayâma - Respiration de la purification des Nâdi)

    Voir aussi la page Nâdi-shodhana

     

    Shodhana signifie nettoyer, purifier. C’est donc un Prânayâma qui permet de purifier, nettoyer et harmoniser les canaux prâniques, pour permettre aux énergies de circuler plus librement.

    Cette purification par le souffle est l'un des Prânayâma les plus importants, la première étape dans la pratique : Nâdi-Shodhana, qui nettoie les conduits de tous les circuits et centres énergétiques du corps – les Nâdi – spécifiquement : Ida, Pingala –, les Chakra – doit être la base de tout Prânayâma.

    La respiration est lente, alternée (une narine après l'autre entre inspir et expir).

    C’est un souffle très équilibrant qui, en plus de purifier les canaux vitaux (Nâdi), harmonise la circulation de l’énergie vitale dans tout le corps. Il guérit les maladies pulmonaires.

     

    Nâdi-Shodhana : la préparation

    Cette série d’exercices permet d’ouvrir les 2 canaux nasaux, d’équilibrer le flux et d’essayer d’obtenir une respiration par les 2 canaux en même temps.

    Les 2 narines doivent être libres et permettre le passage de l’air, tant dans l’inspir que dans l’expir.

     

    - Jala-neti – le nettoyage des fosses nasales.
    Pratique essentielle pour que la respiration soit fluide, souple, libre (Sat-Karmas) 1

    - Les narines 

    Il faut repérer ces petites dépressions qui se situent de chaque côté du nez, entre l’arête et les cartilages des narines.

    À cet endroit, une légère pression est suffisante. En déposant simplement le bout du pouce et de l’annulaire, aucune déformation, ni pression, n’est exercée sur le nez et l’air peut circuler plus librement.

    Si vous observez qu’une narine est bouchée en inspirant, il faut simplement faire une douce pression sur la peau de l’arête du nez, vers le haut et vers le bas, afin d’ouvrir la narine et permettre l’inspiration.

    On procède de la même façon pour l’expiration, si la narine n’est pas libre.

    - Purification des canaux du nez
    On commence par boucher le canal le plus faible et l’on effectue 5 respirations lentes et amples par la narine active avant d’alterner à la narine opposée et ainsi ouvrir ce canal.

     

    - Variante pour changer l’ouverture et la dominance d’une narine

    S’asseoir en Vajrâsana (Diamant) ou en Sukhâsana (Tailleur)

    Si la narine D est dominante, placer la main G sous l’aisselle D et la dominance des narines va changer : la narine G sera dominante.

    Inverser l’opération si c’est la narine G qui est dominante...

    Appuyer les doigts dans le creux des aisselles.

    L’autre main se pose en Chin-mudrâ 2 sur la cuisse ou le genou.

    Observer l’air qui entre et sort des narines.

    Laisser le souffle s’équilibrer dans la narine concernée.

     

    - Padadirâsana – Posture de l’équilibre du Souffle

    S’asseoir sur les talons en Vajrâsana ou en Sukhâsana, dos bien droit, tête dans l’axe du corps.

    Placer les mains sous les aisselles, pouces vers le haut, en croisant les bras devant la poitrine.

    Appuyer les doigts dans le creux des aisselles.

    Observer l’air qui entre et sort des narines.

    Laisser le souffle s’équilibrer.

     

    1 Kriya est une action physique. L’effet attendu est un nettoyage, d’une manière ou d’une autre, par le truchement du mouvement du sang, de l’énergie nerveuse, de la lymphe ou de Prâna ; une pratique préparatoire. Neti est l’une des 6 actions nettoyantes dans la tradition du Hatha-yoga – shat karmas [shat, sat : 6 ; karma : littéralement “mon action”], dont les 5 autres sont : Dhauti, Basti, Tratak, Nauli, Kapalabhati – et est utilisée pour purifier orifices nasaux et sinus… 
    2 types principaux : jala (jala neti), qui signifie "eau", et sutra, qui veut dire "lacet" ou "fibre".

    Chin Mudra = Jnana Mudra.
    Certaines écoles (ou pensées) distinguent les deux mudras et appellent "Jnana Mudra" la mudra paume vers le haut (comme dans cet exercice) et "Chin Mudra" celle où la paume est tournée vers le bas, le sol.
    Les 3 doigts libres sont soit serrés les uns contre les autres et tendus, soit, comme sur les dessins de droite, écartés et légèrement fléchis. Ces subtiles variantes ont leur mot à dire, mais qui échappe à la plupart des Occidentaux que nous sommes.
    Disons que, d'une manière pragmatique, dans le cas des doigts tendus, l'observation de la bonne tenue de la mudra est un support non négligeable pour éviter toute dispersion et ramener l'esprit sur l'exercice de la respiration et la position assise qui doit rester correcte.

    Les narines agissent comme des filtres, non pas seulement physiquement lorsque nous inspirons, mais également pour le Prâna. Nous absorbons mieux toute l’énergie du Prâna quand il y a moins d’irrégularité dans le mouvement de la respiration.

    Sur un plan plus subtil, la manière dont le souffle passe dans les narines a un effet sur le système nerveux. Cela est souvent décrit dans la littérature yogique. On décrit également comment les éléments 1 – TERRE, EAU, FEU, AIR, ÉTHER – sont stimulés dans le corps. Afin d’harmoniser et d’équilibrer ces éléments, il est nécessaire de diriger le souffle au centre de la narine, et l’aide des mudrâ des mains – hasta-mudrâ – est importante.

     

    1 Voir « La respiration avec les anges des 4 éléments »...

     

    - L’assise 

     

    S’asseoir en Tailleur ou sur les talons, afin de garder le dos droit, la cage thoracique ouverte, les épaules détendues et la tête placée bien en équilibre au sommet de la colonne vertébrale.

    Laisser la main G se poser sur la cuisse ou le genou avec souplesse et douceur. Avec un mental détendu, observer le souffle dans son va-et-vient naturel.

    Percevoir l’alignement de tout le corps, du coccyx au sommet de la tête. Relâcher la nuque, la tête s’incline, très légèrement, vers l’avant, vers le cœur, dans un geste de révérence et de respect. L’alignement de tout le corps permet d’offrir un axe de circulation du Prâna.
    Ainsi, les centres de la gorge, du diaphragme et du périnée sont alignés, ouverts à une respiration fluide, souple, libre. Les qualités du souffle vont se déposer profondément en nous.

     

    Calme, humilité et paix s’installent avec cette attitude de respect et de référence vers le cœur, siège du Prâna. Fermer les yeux et laisser le regard – drishti – se tourner vers le bas, dans l’espace intérieur du cœur – Hridaya-Dharana. Goûter pendant quelques instants cette paix tranquille à l’intérieur de cet espace sacré du cœur.

    Cette posture et surtout cette attitude intérieure sont de mise pour la pratique de Nâdi-Shodhana.

     

    Les ratios

    En étudiant les différentes variantes, nous devrons considérer 2 façons de suivre le rythme de la respiration.

    Une première façon sera de suivre un rythme déterminé, ou un ratio, entre inspiration, rétention(s) et expiration, cependant que l’autre façon de procéder sera de, simplement, suivre une impulsion naturelle, selon les besoins et les capacités du corps au moment de la pratique.

    Dans le premier cas, un ratio est donc prescrit, par exemple adopter le rythme suivant :

    • inspirer en un compte de 4 (OM 1), retenir le souffle pour un compte de 16 (OM), expirer pour un compte de 8 (OM), pour commencer.
    • Plus tard, passez à 5–20–10 (OM), et très progressivement à 12–48–24 (OM)...

     

    1 Voir Des respirations dans ma pharmacie : « Respiration totale ou intégrale – Vishva Prânayâma ou Mahat Prânayâma »

     

    Attention cependant, le maximum ne saurait dépasser 16–64–32 (OM)

    Ces ratios sont classiques et peuvent nous apprendre beaucoup sur ce que la pratique régulière et sérieuse peut nous donner.

    Leur côté négatif est d’éloigner l’élève de son expérience personnelle et de ne pas respecter sa propre capacité respiratoire.
    Après tout, le Prânayâma est une pratique de respiration consciente qui doit se développer progressivement. Il ne faut pas oublier que la respiration est une manière d’explorer la conscience ; comme chaque conscience est unique, chaque exploration de cette conscience devrait aussi être unique.

    Les ratios classiques sont là pour nous servir de guides et d’exemples, nous permettant d’explorer nos propres schéma et capacité respiratoires.
    Ce qui est le plus important – et qu’il faut retenir ici – est que l’exploration de cette respiration est le voyage conscient en tant que tel et non un ratio à atteindre absolument.

    De plus, les ratios classiques doivent toujours être abordés avec ÉNORMÉMENT de prudence et de respect, puisqu’ils ont des incidences importantes sur le système nerveux et des effets psychologiques certains.

    • Si vous n’êtes pas prêt pour certains mouvements énergétiques dans le corps et dans le mental, mieux vaut vous abstenir de pratiquer avec des efforts inappropriés.
    • Vous ne devez jamais vous sentir étouffer, agissez toujours progressivement.
    • Faites preuve de bon sens et de sagesse.

     

    Avant de pratiquer

    • Dégagez les narines de toute mucosité (voir plus haut) et videz la vessie et les intestins.
    • Pratiquez 2 h après avoir mangé ou avant le repas.
    • Si la température de la pièce est inférieure à 22° C, couvrez-vous.

     

    Pendant le Prânayâma

    • Gardez les yeux fermés.
    • Index et majeur de la main D sont repliés ou positionnés entre les sourcils, le pouce est utilisé pour contrôler la narine D, l’annulaire est utilisé pour la narine G 

     

    Vous adoptez une position particulière de la main : Nasagra-Mudra (la Mudra "sur le bout du nez")

     

    Vous placez l'index et le majeur au milieu du front, entre les sourcils, Ajna-chakra (le 3e œil), le pouce sur la narine droite, l'annulaire et l'auriculaire sur la narine gauche.

    Dans ce mudra, chaque doigt a une signification particulière 1

    Le pouce représente la culture du pouvoir de la volonté, l'index représente le "Je" ou le moi, le majeur, l'Absolu ou l'être spirituel, l'annulaire, la maturité des émotions et l'auriculaire, la maîtrise de l'esprit.

    La juxtaposition de l'index et du majeur symbolise l'union du moi avec l'absolu ou la pure conscience. Ainsi placés sur le front, ils stimulent Ajna chakra, ce qui est censé vous procurer une bonne perception mentale, un meilleur self-control, une intuition supérieure et une perception extrasensorielle.

     
    1 Nous y reviendrons, en attendant jetez un œil sur la page : hasta-mudra (gestes des mains)
     

    Après

    Restez assis, immobile, pendant au moins 2 minutes, en respirant naturellement (www.yoga-plenitude.com)

     

     

    Indications  

    Ces respirations sont appropriée pour l'adepte possédant une liberté respiratoire équilibrée dans les 2 narines et voulant expérimenter la subtilité du souffle constamment contrôlé, 1 narine à la fois.

     

    Précautions

    • Aucune contre-indication pour ces Prânayâmas, sauf peut-être pour les personnes souffrant de congestion nasale : il faut alors lui préférer sa variante psychique (Ujjayi Prânayâma, voir)
    • Cette respiration ne se fait jamais de façon forcée : il est inutile de la pratiquer lorsque vous êtes enrhumé (la subtilité ne s'obtient pas en forçant la respiration)
    • Les personnes souffrant de toux, fièvre, vertiges, dyspepsie, au souffle court ou ayant des problèmes respiratoires chroniques, peuvent pratiquer des techniques simples plus appropriées (variantes de débutants), en respectant leurs limites et en restant dans leur zone de confort pour la pratique.
    • Évitez absolument de retenir votre souffle – poumons vides ou pleins – si vous souffrez de surtension artérielle (hypertension) ou d'épilepsie.
    • De façon générale, pour maîtriser votre stress, ne retenez pas la respiration : cela ne peut qu'ajouter de la tension (www.yoga-plenitude.com)
    • Les techniques Anuloma Ujjâyi et Viloma Ujjâyi 1 servent de préparation : si vous n'avez pas de plaisir à les pratiquer, vous n'êtes pas mûr pour Nâdi Shodhana.

     

     

    1 Anuloma : au-delà de la nature.
    Viloma Prânayâma est une respiration alternée par paliers (Autour de Nâdi-shodhana)

    Ujjayi signifie la maîtrise (jaya) de l'élévation du niveau d'énergie (ud) (www.yogaplenitude.com), ou, plus simple, "victoire" ("respiration victorieuse") ou "haut, qui fait du bruit". Ujjayi Prânayâma est également connu sous les noms de Sahaja Prânayâma ou Ajapa Prânayâma (contrôle “spontané” de la respiration) (www.yogaindailylife.org)

     

    • Ujjâyi Anuloma (www.yogakshemam.net)
      Puraka (Inspir) en Ujjâyi par les 2 Narines,
      Rechaka (Expir) par la Narine Gauche, sans Ujjâyi,
      Puraka en Ujjâyi,
      Rechaka par la Narine Droite.
      Ceci étant 1 cycle.

     

    • Ujjâyi Viloma (Yogakshemam.net)
      Puraka par la Narine Gauche, sans Ujjâyi,
      Rechaka en Ujjâyi, par les 2 Narines,
      Puraka par la Narine Droite sans Ujjâyi, et puis,
      Rechaka en Ujjâyi.
      Ceci est 1 cycle.

     

    Avec l’intégration des rétentions, dans certains textes traditionnels, Nâdi-Shodhana change de nom et devient Anuloma-Viloma Prânayâma. Anuloma Viloma est en fait la pratique du Nadi Shodhana avec le comptage du rythme et la retenue de la respiration entre inspiration et expiration (www.jaisiyaram.fr)

    Pratiloma : prati signifie en sanskrit "opposé" ou "contre" ; Loma signifie "poil ". Pratiloma peut donc être traduit par "respiration allant contre l’ordre naturel".
    On parle de Pratiloma lorsque l’air est ralenti au moment de l’inspiration (www.yogamrita.com)
    Voir Ujjayi et Nadi-Shodhan ;
    « Ujjayi Pratiloma Prânayâma » (Des respirations dans ma pharmacie)

     

    Si vous voulez explorer un peu plus Nâdi-shodhana >>> Autour de Nâdi-shodhana

     

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