• Info Samourai – du Jutsu au Dō

    Page créée le 15 mars 2023

    Du Jutsu au Dō

    L'"Époque éclairée"

    L'ère Meiji (明治, 明治時代 Meiji jidai "époque éclairée") est la période historique du Japon comprise entre le 23/10/1868 et 1912.

    Cette période symbolise la fin de la politique d'isolement volontaire appelée sakoku et le début d'une politique de modernisation du Japon.

    L’ère Meiji se caractérise par un basculement du système féodal vers un système industriel "à l'occidentale". Ce bouleversement social, politique et culturel déboucha sur diverses avancées dans les domaines de l’industrie, de l’économie, de l’agriculture et en matière d’échanges commerciaux.

    L'Empire du Japon

    L'Empire du Japon [en japonais 大日本帝國 kyūjitai / 大日本帝国 shinjitai, prononcé Dai Nippon Teikoku, littéralement "empire du Grand Japon"] est un empire colonial de 1867 à 1945. Toutefois ce type de régime politique, devenant une monarchie constitutionnelle en 1947, durera de l'ère Meiji (1868-1912) à l'ère Shōwa (25/12/1926 - 07/01/1989, mort de l'empereur Hirohito) en englobant la Première et la Seconde Guerre mondiale.

    Ainsi, l'empire du Japon naît-il en renversant et en terminant définitivement le Shogunat Tokugawa et meurt en capitulant, occupé ensuite par les États-Unis. Le pays commence sa colonisation en 1879, avec le royaume de Ryūkyū1, situé entre Formose (Taïwan) et le Japon.

    Japon expansion jusqu'en 1942 de son empire

    1. Le royaume de Ryūkyū était situé dans l'archipel de Ryūkyū, en Asie de l'Est, de 1429 à 1879. Sa capitale était Shuri. La plus grande des îles de l'archipel est nommée Okinawa depuis l'invasion du royaume de Ryūkyū par le Japon en 1879. En 1945, l'archipel passe sous contrôle des États-Unis et est rendu au Japon en 1972.

    Après deux siècles et demi de fermeture au monde extérieur, le Japon connaît une réorganisation politique avec la fin du shogunat et se transforme en nation moderne — adoptant sa première constitution en 1889 — ainsi qu'en puissance d'envergure mondiale. Le pays se caractérise également par une forte politique expansionniste et impérialiste, qui culmine durant la première partie de l'ère Shōwa et la participation du pays au second conflit mondial.

    Avec la conclusion du pacte anti-Komintern, puis du pacte tripartite, l'Empire japonais finit par s'allier à l'Allemagne nazie, rejoignant ainsi l'Axe formé avec l'Italie fasciste dans le conflit contre les Alliés. Par la réalisation du hakkō ichiu, un concept lié au kokka shinto et pouvant se traduire par "la réunion des huit coins du monde sous un même toit", l'empereur Hirohito devient un symbole de l'Empire colonial du Japon.

    Après la défaite du Japon en 1945 et l'adoption le 1er janvier 1947 de la nouvelle Constitution, le pays est désigné officiellement sous le nom de Nippon — ou Nihon et parfois Nippon-koku ou Nihon-koku (日本国 "l’État du Japon") — tout en conservant la monarchie en devenant une monarchie constitutionnelle.

    Vikidia — Wikipédia

    La modernisation rapide du Japon est décidée, malgré une opposition parfois vive de la part de certains traditionalistes. Les sciences et techniques occidentales sont de plus en plus largement adoptées, dans le but de faire du Japon une puissance égale à celles de l'Europe. Les anciens fiefs (plus de 200) sont regroupés en trois métropoles – Tokyo, Kyoto, Osaka. Le Yen (¥) voit le jour en 1871. Des émeutes de paysans ou de samouraïs ont été fréquentes jusqu'en 1877, date à laquelle la révolte du département de Kagoshima fut brisée par l'armée impériale. Le gouvernement institua l'enseignement obligatoire. Cette mesure fut largement bien accueillie : la quasi-totalité des enfants fut très rapidement scolarisée.

    Et les samouraïs dans tout ça ?

    La restauration de Meiji en 1868 entraîne avec elle toute une série de mesures. Les samouraïs sont également frappés par les réformes. Ils sont privés du droit d'usage exclusif des noms de famille, de porter le sabre, et de tuer les roturiers sous prétexte de manque de respect. Les domaines sont abolis en 1871, l'État prend alors en charge le paiement de leurs rémunérations héréditaires. Mais ces rémunérations coûtent cher, elles représentent 30% des ressources de l'État, qui décide en 1876 de les remplacer par des obligations d'État. Ne pouvant pas vivre de ces obligations, les shizoku (anciens samouraïs) s'en servent de capital pour se lancer dans les affaires, mais la plupart échouent et se retrouvent ruinés1.

    Note 1. Atsushi Kawai "Aux origines du capitalisme moderne japonais..." [archive]
    sur Nippon.com 25 janvier 2021

    Une partie des samouraïs se révolte à la suite de ce changement de statut. Ils seront écrasés par l'armée impériale en 1874, puis lors de la rébellion de Satsuma en 1877, menée par Takamori Saigō (qui paradoxalement, s'était battu pour instaurer la restauration Meiji durant la guerre de Boshin et avait eu un rôle central dans le nouveau gouvernement).

    Cette rébellion de faible ampleur marque la fin définitive de la classe des samouraïs.

    Deux missions avaient été envoyées au Japon (1872-1884) poursuivant la modernisation de l'Armée Impériale. Deux officiers français furent admis comme membres d'un prestigieux Dojo. Ils sont les premiers Occidentaux à pratiquer les arts martiaux japonais1.

    Le passage à l'ère moderne fit qu'il fut décidé de conserver l'héritage culturel des différents arts utilisés par les samouraïs au sein de la Dai Nippon Butoku Kai créée en 1895.

    Sources d'après :

    Paul Akamatsu Directeur de recherche au CNRS (Les voyages de Clio)

    Wikipédia

    Sauf Note 1. D'après un commentaire dans Causeur

    Ancien, moderne

    Après 1868 et son bouleversement social, le mode de transmission a été modifié, changement qui explique la séparation en deux catégories Koryu Bujutsu (arts martiaux de l'école ancienne) et Gendai budō (arts martiaux modernes). Aujourd'hui, coexistent ces deux formes de transmission. Depuis quelques années en Europe, on peut trouver à la fois les Koryu Bujutsu et les Gendai budō. Parfois, au Japon comme ailleurs, les mêmes maîtres et les mêmes élèves étudient les deux formes d'arts martiaux, anciens et modernes.

    "... une méconnaissance des termes japonais Do et Jutsu *. Le Do est la Voie, essentiellement spirituelle, le Jutsu est le moyen, la technique, le véhicule. Sans technique, pas moyen d'avancer sur la Voie ! Un Budō est un Art martial désincarné. L'Art Martial utilitaire était le Bugei. Le Bujutsu, déjà, est teinté d'une touche de dévoiement sportif, puisqu'il naquit de la nécessité d'entraîner les guerriers en période de Paix. Gardons toutefois sa valeur réaliste, qui a souvent disparu dans le Budo". À l’origine, le Ju-jutsu a été créé au Japon pour permettre aux Samouraïs de se défendre lorsqu’ils étaient désarmés et d’éviter l’attaque frontale devant un adversaire plus fort que soi.

    Vu dans À propos du dernier Samouraï

    Voir aussi La Voie Dō (Lao-Tseu Ve-IVe s. av JC)

    * Jutsu, jitsu puis jujutsu, jujitsu, jiu-jitsu... ou quoi ?

    Selon Wikipédia, "jutsu" (術) est un terme japonais signifiant "art, technique"1. Le kanji 術 est notamment utilisé dans les arts de guerre japonais ou bujutsu (bu "guerre",  jutsu "technique") aussi qualifiés de kobujutsu (ko "ancien, vieux") lorsqu'il s'agit d'écoles (ryu, 流派 en japonais) datant d'avant l'ère Meiji (entre 1868 et 1912). L'utilisation abusive de "jitsu" (実) dans jujitsu est liée à une mauvaise romanisation du terme "jutsu" qui s'applique à tous les arts martiaux japonais (jujutsu, 柔術 ; kenjutsu, 刀術 ; koppojutsu ; tantojutsu ; aïkijujutsu ; kyujutsu ; yarijutsu ; iaijutsu ; battojutsu). Le mot "jitsu" signifie "vérité, réalité, sincérité"1 et n'a ni le même sens, ni le même kanji que le mot jutsu. Lire aussi Jutsu et do

    1. "Jutsu" [archive] kanji.free.fr

    Cependant, rien n'est aussi "simple", selon l'intéressant article de Shin-Ryū. D'après l'un des internautes, l'on pourrait s'arrêter sur 3 graphies distinctes : Jûjutsu pour les versions authentiques traditionnelles japonaises, Jujitsu pour les synthèses approximatives créées en France et Jiu-jitsu pour le sport brésilien spécialisé dans le combat sportif au sol. Mais cela reste arbitraire2. Je me suis moi-même embrouillé les pinceaux au cours de mes articles, dont je garde cependant le premier jet, car c'est assez compliqué comme ça...

    2. Réponse de Jack : Donc oui, trois appellation pour trois choses différentes… mais établir un lien entre une école jûjutsu authentique et une synthèse jujitsu occidentale moderne, est une erreur. Mais c’est ce qui fait vendre, et les nombreux messages sur internet tendent à le démontrer. Si l’érudit, celui qui a fait des recherches à pratiqué un peu ces écoles authentiques, peut comprendre la différence, le néophyte, lui se voit leurré, et bercé de douces illusions. Et il ne s’aperçoit pas qu’on le trompe honteusement sur la véritable nature du produit. Un peu comme acheter une choucroute alsacienne au vin blanc, et se retrouver avec du choux râpé quelconque, un vin blanc type villageoise, des patates à frites et des morceaux de cochon peut importe leur origine, le tout cuit au micro-onde ou à la casserole. Sur la photo ça fait sympa… mais au goût, rien à voir…

    Voir

    Jitsu est écrit à tort... Jitsu (Kyusho-jutsu (Kyûsho-waza))

    Jiu-jutsu (Différentes disciplines)

    Ju-jutsu (Signification de 5 noms)

    Ju-jutsu – Ju-jitsu brésilien (Le Judo)

    Lire aussi Les Arts Martiaux et le Japon (fukushikan ryu club) [archive] [PDF] :

    Les temps des arts martiaux

    Le temps de Bu-jutsu  

    À partir du VIIe siècle, le Japon adopte le système chinois de centralisation politique, commence l’ascension irrésistible des classes militaires ; dans cette lutte pour le pouvoir les clans féodaux se livrent des guerres impitoyables. Les techniques de combat individuelles fleurissent, sans qu’il y ait encore systématisation.

    C‘était l’époque des techniques de combat plus ou moins primitives (jutsu = technique ; bu = tout ce qui touche à l’aspect guerrier), expérimentées empiriquement au cours des terribles guerres civiles aux XIIe et XIIIe siècles.

    Le temps du Bu-gei

    L‘insécurité devenant permanente, la guerre étant un phénomène endémique, les techniques utilisées par le samouraï sont étudiées et codifiées (gei = méthode, accomplissement). Peu à peu la manière de combattre inclut des concepts autres que purement techniques. C’est l’époque où s’individualisent les écoles (ryu) proposant des méthodes concurrentes.

    Le temps du Budo

    Durant la période TOKUGAWA (v.1600-1868) caractérisée par un système rigide et isolationniste, le SAMOURAI circulait porteur de deux sabres à la ceinture tandis que les citoyens se voyaient interdire le port d’arme. Face aux comportements souvent belliqueux des SAMOURAI et rōnin, les bourgeois et marchands développèrent eux aussi l’art du combat avec des objets familiers et souvent à mains nues. Il en fut de même pour les paysans qui utilisèrent en plus des outils agraires comme moyen de défense, des techniques de coups (atemi), voire la création et le développement de l’OKINAWA-TE, puis du karaté.

    En 1603 le Shoguna Tokugawa Ieysasu établit son gouvernement militaire (bakufu) à Edo. Ses successeurs mettent fin aux guerres civiles incessantes et imposent une longue paix jusqu’en 1868. Sous la férule du gouvernement d’Edo, l’esprit belliqueux du samouraï devint peu à peu un esprit docile, sublimant l’art de la guerre, n’en retenant plus que les règles et les principes d’entraînement. Les anciennes techniques guerrières furent par la force des choses dérivées de leur véritable fonction. Le bugei tendit vers des buts d’éducation et d’éthique plus que vers un stade d’achèvement physique ; en évoluant de la technique à la "voie" (do). La nouvelle raison d’être de ces arts, tout imprégnés de philosophie, était maintenant le travail du pratiquant sur lui-même, à la recherche de la maîtrise de soi à travers le geste gratuit. La recherche était plus spirituelle que physique. C’était l’époque des kobudo (les "anciens" budo, à ne pas confondre avec les ko-budo issus d’Okinawa, et qui font usage d’armes agricoles diverses comme le nunchaku, le sai, le tonfa, le kama).

    Voir Quelques variétés de "bâtons" (Arts Martiaux amérindiens)

    En 1868, le SHOGUNAT TOKUGAWA fut renversé. Le gouvernement de MEIJI (1868-1912) s’installa à TOKYO. Le système féodal s’achevant, le Japon rejetait les cultures et traditions anciennes et se tournait vers l’Occident. Les budo faillirent disparaître, si faible était alors l’intérêt pour les choses du passé. Cependant, le jū-jutsu avait été classé, sous l’ère MEIJI, dans les arts à préserver.

    En 1877, un décret interdit l’usage et le port des sabres des BUSHI, d’où indirectement essor du combat rapproché. L’art du JU-JITSU se répandit logiquement.

    En 1882, un événement capital pour le futur des arts martiaux allait naître à TOKYO.

    Jigorō Kanō, fondateur du judo kodokan

    Un professeur d’université, Jigorō Kanō, crée le judo à partir de techniques de JU-JITSU d’où sont supprimées de nombreuses prises dangereuses dans le combat sportif. De plus, son enseignement comportait en parallèle des techniques traditionnelles de JU-JITSU. Il fonde la même année (1882) le Kōdōkan. Et on lui doit l'existence des ceintures de couleur dans les arts martiaux !

    En 1886, 19ème année de l’ère MEIJI, la préfecture de police adopta officiellement le JUJITSU comme méthode réservée aux policiers.

     

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    Documentation diverse

    Buke shohatto (Wikipédia)

    Escrime

    Éthique chevaleresque

    Gladiateurs

    Gymnastique militaire française

    Hagakure, comment supporter des temps misérables

    L'art de la guerre

    Ninja et Shinobi

    Samouraï (À propos du dernier...)

    Samourai – Femmes (Les onna-bugeishas)

    Samourai – Rōnin

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    Arts martiaux japonais et dérivés

    Aïkibudo

    Aïkido 

    Aïki(bu)do !

    Goshindo ("voie de la protection du corps")

    Judo ("voie de la souplesse")

    Jū-jutsu ("art de la souplesse") – voir aussi dans Différentes disciplines

    Karaté

    Karaté Jutsu (fiamt.fr) voir À propos du dernier Samouraï

    Kendo ("voie du sabre") – Kenjutsu ("technique du sabre")
    voir Miyamoto Musashi => Enseignant
    (Wikipédia) 

    Kiryuho, art japonais du mouvement et de l’énergie s’inspirant de la spirale et du ruban de Moebius (Temps Danse Vie)

    Kuatsu (Lexique "sportif")

    Kyudo ou la voie de l'arc

    Le vieux Kendō militaire
    + Jūkendō ("voie de la baïonnette") – Tankendo ("voie de l'épée courte")

    Sumo

    etc.

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    Collection de Kiaz

    Entraînement paramilitaire au Japon (partie 1)

    L’épopée Jules Brunet (partie 4) [voir aussi À propos du dernier Samouraï]

    L’émergence du sport au Japon (partie 6)

    Kata d’hier et d’aujourd’hui, même combat ? (partie 7)

    La tradition martiale

    Le Bushido, l’âme du Japon

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    Bonne nouvelle pour les Budokas collectionneurs, amateurs avertis d¹arts martiaux authentiques – en 12 ans de publication (1980-1992) une documentation exceptionnelle de 940 pages sur le BUDO japonais et le WUSHU chinois, KARATÉ, KOBUDO, KUNG-FU, TAIJI-QUAN, etc.

    => http://www.encyclopedie-arts-martiaux-habersetzer.fr/ (Tengu [archive])

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    Divers et varié autour du Japon

    Agences d'alibis

    Des samouraïs aux "Jedi", mille déclinaisons de kimono (L'Internaute)

    Haïku

    Hokusai 1760-1849 (manga, bleu de Prusse)

    Ikigaï

    Jin Shin Jutsu

    Kaizen

    Koan

    L’art de la table au pays du soleil levant (Cuisine asiatique)

    Les Évaporés du Japon

    Maiko (japanization.org)

    Matcha le thé des Samouraïs

    Onsen (Avec juste de l'eau !)

    Shiatsu

    Shinrin-Yoku

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    Récréation

    "Neko No Bushido". Neko (Néko en français) est un logiciel libre multi-plateforme consistant en un chat qui poursuit le curseur de la souris. Neko provient du Japonais ねこ que l'on traduit en français par "chat". Parmi les très nombreuses fonctions essentielles de la particule no, il y a la création des possessifs sous la forme <"Ce qui possède" NO "ce qui est possédé">. Ex. : Watashi no hon = Mon livre. Pieru no inu = Le chien de Pierre (Ici-Japon). Voir une démo du jeu vidéo "[Disgaea 7] Bushido, Neko" (durée 3:20:11)

     

     

     

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