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ARTS MARTIAUX Aïkibudo (Japon)
« En n’ayant appris que les bases de l’Aïkibudo, on serait capable de reproduire correctement n’importe quelle technique, mais connaître un grand nombre de techniques sans maîtriser les bases reviendrait à construire sur du sable. » Alain Floquet.
Maître Alain Floquet est né le 18 décembre 1939 à Paris. Il a neuf ans lorsqu'il fait ses débuts dans le judo. En 1957, il aborde l'étude de l’aïkido et du karaté. (Aïkibudo - FFAAA)
L'aïkibudo (合気武道, aikibudō) est un art martial traditionnel d'origine japonaise (budō) essentiellement basé sur des techniques de défense et d’attaque. Il a pour origine l'Aïkido-Yoseikan selon le Centre International de l'Aïkibudo.
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Voir CERA Centre International de l'Aikibudo
Aïkibudo - FFAAA (Site officiel)
Morihei Ueshiba, fondateur de l'Aïkidō, a fait évoluer sa vision de l'art martial tout au long de sa vie. L’aïkido moderne correspond à la forme la plus récente de son enseignement. Avant d'arriver à cette forme épurée, la forme de sa pratique et le nom de son école ont connu des changements. Ueshiba avait ainsi nommé son école Daitōryū aikijūjutsu, en référence au Koryū (école traditionnelle ancienne) d'où il tirait ses techniques, puis aiki budō (1930), qui deviendra ultérieurement aikidō (1942).
Certains de ses élèves créeront à leur tour leur propre style; l'un d'eux, Minoru Mochizuki viendra en France promouvoir l'aïkido d'alors. Par la suite, il le modifiera en fonction de ses recherches et développera le style Aïkido-jujutsu * du Yoseïkan. Il ralliera ainsi certains pratiquants français séduits par la pluralité des disciplines enseignées en son sein.
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* Voir aussi
Jutsu, jitsu puis jujutsu, jujitsu, jiu-jitsu... ou quoi ? (Samourai – du Jutsu au Dō)
L'un d'eux, Alain Floquet, initié à l'aiki jūjutsu, et pratiquant lui-même d'autres arts martiaux, décide de l'enseigner en France. À la recherche des origines des mouvements Aïki, il se verra présenté à divers professeurs célèbres dans divers arts martiaux (Daïto Ryu Aïkijujutsu, Katori shinto ryu…), en plus de l'Aïkido-jujutsu du Yoseïkan appelé aussi Yoseikan Aikido. Plusieurs années après, avec l'autorisation de ses professeurs, il synthétise son propre art, qui ne prend définitivement le nom d'aïkibudo qu'en 1980. L'aïkibudo ne se présente pas comme un concurrent de l’aïkido, mais comme une perception alternative de l'enseignement de Morihei Ueshiba basé en grande partie sur l'enseignement de Minoru Mochizuki.
Surtout développé et enseigné en France, l'aïkibudo est en développement et connaît une croissance du nombre de ses pratiquants en Europe et à travers le monde.
« Le Daito Ryu Aikijujutsu et le Katori Shinto Ryu sont les deux berges d'un fleuve, le Yoseikan Shinto Ryu en est le lit dans lequel s'écoule l'aïkibudo. Les berges de ce fleuve sont les rails de la tradition, et l'aïkibudo le flux de la modernité. »
— Pensée en mouvement, Alain Floquet, édition Budo
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Voir aussi La genèse de l’Aïkibudo
« La pratique martiale - la stratégie, la technique d'attaque ou de défense, à main nue ou avec arme - est inscrite dans le cours de l'histoire de l'homme et de son évolution. Le Japon par la particularité de son histoire, s'est ouvert sur le XXe siècle avec un héritage martial au rang de patrimoine culturel. L'état d'art martial traditionnel ne peut être réalisé qu'au travers de la maîtrise du combat à main nue associée à celle du combat aux armes.
Partant du postulat qu'il n'y a ni science infuse, ni génération spontanée, que tout naît d'une expérience venant du passé, l'art martial se doit d'être ancré dans la tradition pour exister, de la préserver pour garantir son authenticité et d'évoluer pour vivre et se développer. L'Aïkibudo revendique cet état d'art martial où tradition et modernité s'associent, se renforcent et ce sans se fondre ni constituer une synthèse. C'est l'une des particularités fortes de l'Aïkibudo d'avoir su associer les arts martiaux traditionnels à une pratique évolutive tout en préservant chaque originalité, chaque contenu et chaque entité.
L'Aïkibudo est construit sur la base du programme Aïkido-jujutsu du Yoseikan (Yoseikan Shintô Ryu), que j'ai repris, complété, développé. Pour garantir son ancrage dans la tradition martiale japonaise et préserver son authenticité, il est accompagné de deux arts historiquement attestés et reconnus : le Katori Shintô Ryu et le Daïto Ryu Aiki Jujutsu, tous deux préservés tels que je les ai reçus - des regrettés Maîtres Sugino Yoshio, pour le premier et Soké Takeda Tokimune pour le second.
L'Aïkibudo est protecteur de son patrimoine historique dans son intégralité, ce qui n'empêche pas sa modernité et son internationalisation.
L'ensemble garantit contre la dégénérescence ou la dérive de l'Art qui, sans cette interaction de la tradition attestée et de la modernité, courrait le risque, de rupture avec la réalité et l'authenticité, pour s'ouvrir sur l'extrême violence (faussement efficace) ou la pratique éthérée (totalement inefficace) »
Le terme aïkibudo est composé de quatre kanjis * signifiant approximativement :
- 合 Ai : harmonisation ;
- 気 Ki : souffle, énergie ;
- 武 Bu : la force qui permet la paix ;
- 道 Dō : voie.
Aïkibudo peut donc se traduire par « la voie de l'harmonie par la pratique martiale ».
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Voir de Sensei André :
À propos d’À PROPOS DE 合気 [archive]
Voir aussi Qi et Prâna
* Les kanjis (漢字) sont des signes assimilés à des caractères chinois dont le rôle est d'écrire une partie de la langue japonaise, chaque kanji ayant une ou plusieurs expressions possibles dans le système phonologique nippon (ses "lectures") - Wikipédia
Le mot "kanji" est présent dans des dictionnaires français et s'accorde donc comme tous les noms communs français. Il en est de même pour les mots "kana", "hiragana" et "katakana". Les noms plus techniques (par exemple "kokuji") restent invariables au pluriel, conformément à la grammaire japonaise. (Wikipédia)
Tout comme en Aïkidō, l'essentiel de la pratique consiste en des techniques de défense à mains nues, contre toutes frappes armées ou non, ou contre toutes saisies. Les mêmes principes qui forment la base des deux pratiques. On y trouve en outre en aïkibudo des variantes plus anciennes de ces techniques, ainsi que des formes issues d'autres écoles, par exemple des variantes des sutemi waza proposées par le maître Minoru Mochizuki et bien connues des judokas *.
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* 1882 : année de la codification du Judo au Japon par Jigorō Kanō, étudiant japonais.
« Une technique de Judo portée dans l'esprit de l'Aïkibudo devient technique d'Aïkibudo. Pour vous en convaincre, je ne saurais trop vous recommander de regarder les vidéos du très grand Maître Kyūzō Mifune.
Rendez-vous à cette adresse : http://fr.youtube.com/watch?v=pUIOII3PWUc et faites-vous plaisir, regardez-les toutes. "Bien plus proche de ce que l'on fait que ce que l'on voit sur les films de M. Ueshiba. Ça donne envie de faire du judo !" m'a dit Christophe qui me les avait recommandées.
Il ne savait pas que ce grand Maître avait été le professeur de Minoru Mochizuki. »
Judo techniek - Kyuzo Mifune - Yoko-sutemi-waza
[en] YouTube [https://www.youtube.com/watch?v=7GYLgRVlz-0]
Dans la vidéo ci-dessous, Kyūzō Mifune enseigne en se servant d'un ballon, est-ce une référence à l'esprit sphérique qui, selon Oshima Sanjuro *, roule et ne tombe jamais ? Minoru Mochizuki disait qu'il lui avait fallu 50 ans pour comprendre la signification de ce concept d'esprit sphérique...
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* le Sōke Oshima Sanjuro, de l'école de Jujutsu "Gyokushin Ryu (玉心 : esprit sphérique)"
YouTube [https://www.youtube.com/watch?v=qHYUSgPoaDk] (Zoom [Sensei André])
En outre, quelques armes sont étudiées, le bokken (sabre de bois d’entraînement), le tantō (poignard japonais), le bō (bâton long) et même le jō (bâton moyen).
Le pratiquant pourra également, dans le cadre de son étude, s'intéresser à d'autres armes traditionnelles telles le tonfa ou le naginata (hallebarde ou fauchard).
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La pratique des armes est issue du kobudō.
Kobudō
Le programme de l'Aikibudo intègre également le maniement des armes, regroupé sous le terme Kobudō, qui signifie "art martial ancien". Le Kobudo de l'aikibudo est issu d'une école d'arme japonaise : le Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu. La pratique des armes en Aikibudo comporte :
- Le sabre long (ken, bokken ou bokuto, katana)
- Le sabre court (kodachi, wakizashi, bokodachi)
- L'utilisation conjointe des deux sabres (ryoto)
- Le poignard japonais (tantō)
- Le bâton long (bō)
- Le fauchard (naginata)
- La lance (yari)
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Complément d'info
Kobudō signifie « Art Martial Ancien » et regroupe les arts martiaux pratiqués avec des armes. Deux courants principaux sont à distinguer ; d'abord, celui des arts martiaux pratiqués sur la plus grande île du Japon (Honshu), les "kobudō", ensuite les "ko-budō", arts martiaux issus de l'archipel d'Okinawa, qui font usage d’armes agricoles diverses comme le nunchaku, le saï, le tonfa, le kama. (Fédération Française de Karaté)
Les Ryūkyū kobujutsu, sont des arts martiaux du Japon actuel, qui se sont développés dans le royaume de Ryūkyū, situé sur l'archipel Nansei et alors indépendant du Japon, par lequel il est colonisé en 1879, lors de l'expansionnisme de l'ère Meiji. (Wikipédia)
Complément. Ryū (japonais 流派) : école ; Koryū : école traditionnelle ancienne.
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À consulter
- Aïkibudo Glossaires (+ les chutes)
Sensei André
- Aïki : Les infos du CTIR Aïkibudo
- Aïki(bu)do ! "Quelques notes" de Sensei André
- Bilan du cours
- Fiches pédagogiques
- Histoire, chroniques
- Histoire d’un logo
Arts du Japon
- Aïkido - Aïkido verbal
- Kendo (Wikipédia)
- Kyudo, la voie de l'arc
- Samouraï
- Sumo
Divers
- À propos d'Arts Martiaux (Série de Yantra)
- Grand répertoire des NOMS
- Kung-Fu - Arts martiaux chinois
- Kung-Fu - Casse-tête chinois
- RESPIRATION aïki