• 2-Des boutons d'or

    Page créée le 23 mai 2024

    Renoncules "boutons d'or"

    Ranunculus

    Il n'y a pas un mais des boutons d'or. Plusieurs renoncules (Ranunculus) de la famille des Ranunculaceae (Renonculacées) se voient attribuer le surnom de "bouton d'or", du fait de leurs jolies inflorescences rondes de couleur jaune doré.

    Un mot sur le mot "Renoncule”

    Il provient du latin rana "grenouille" et colerer "habiter", car les grenouilles adorent se cacher parmi les renoncules, aquatique (Ranunculus aquatilis) ou flottante (Ranunculus fluitant).

    Les "boutons d'or" les plus connus sont la renoncule âcre, la renoncule rampante et la renoncule bulbeuse.

     

    La renoncule âcre

    Ranunculus acris

    Bouton d'or, le vrai ! Ranunculus acris (Andreas Rockstein-flickr).jpg

    La renoncule âcre est le véritable bouton d'or. C'est une plante herbacée vivace de 40 à 80 cm de hauteur, aux rhizomes courts et à la tige dressée qui se ramifie sur sa partie haute. Cette renoncule pousse spontanément dans les pelouses et les prairies naturelles ensoleillées ou partiellement ombragées, mais on peut également la voir parfois proliférer au milieu des pâturages, sur les bords des routes et des chemins. Elle apprécie les sols riches en éléments nutritifs et humides ainsi que les endroits frais, et supporte mal la sécheresse. Sa présence ponctuelle est le signe d'un sol équilibré. Mais en situation de surpâturage et/ou d'engorgement du sol, elle peut facilement devenir envahissante.

     

    La renoncule rampante

    Ranunculus repens

    Bouton d’or Ranunculus repens ''de près'' (jardinage.lemonde).jpg

    La renoncule rampante est une plante herbacée vivace dont les tiges plus ou moins couchées peuvent mesurer entre 10 et 60 cm, selon l'endroit où elle pousse. Elle émet des stolons qui, eux-mêmes, produisent des racines adventives en différents points espacés, sur toute leur longueur. Elle se rencontre dans les plaines et les forêts alluviales ensoleillées, voire dans les zones marécageuses. Comme la renoncule âcre, on peut l'observer également au bord des chemins et des routes, mais elle peut aussi se trouver au milieu des cultures, des prairies agricoles et des jardins. C'est une adventice qui s'épanouit sur les sols humides, engorgés en eau mais aussi en matière organique et/ou nitrate, et compactés, que ce soit par des piétinements répétitifs ou un travail par temps humide. De plus, malgré ses préférences, elle présente une certaine résistance à une sécheresse modérée. Dans des conditions favorables, la renoncule rampante peut se montrer envahissante.

     

    La renoncule bulbeuse

    Ranunculus bulbosus

    Bouton d’or Renoncule bulbeuse Ranunculus bulbosus (Philip Goddard-flickr).jpg

    La renoncule bulbeuse est une plante herbacée vivace et duveteuse qui présente un petit renflement à la base de sa tige dressée, d'où son nom. Sa taille est plus modeste que les deux premiers boutons d'or. Elle s'épanouit dans les prés, les talus, les champs, les bords de route et des chemins, sur des sols plutôt secs et pas trop riches. Elle apprécie particulièrement les sols à pH basique. Comme la renoncule âcre, sa présence lorsqu'elle est modérée, est révélatrice d'un sol équilibré. Mais sur sol compacté et piétiné (surpaturé) elle sait se montrer envahissante.

     

    Source et suite dans Gerbeaud [archive]

    Renoncule rampante et renoncule bulbeuse, voir Des "mauvaises herbes" ?

     

    La renoncule des champs

    Ranunculus arvensis L.

    Bouton d'or Renoncule des champs Ranunculus arvensis (photoflora-free).jpg

    La renoncule des champs, le "bouton d’or des blés", renoncule des moissons, bassinet des champs, chasse-trappe... était l'une des fleurs typiques du bouquet champêtre. Originaire probablement du Bassin Méditerranéen, cette renoncule est une annuelle haute de 20 à 60 cm qui fleurit de juin à août. Abondante, voire envahissante, ses graines hérissées d’aiguillons s’accrochent aux pelages des animaux (dissémination épizoochore1), et contiennent comme toutes les Renoncules, de l’anémonine : un alcaloïde toxique, pouvant entraîner de graves complications digestives. Accusée d’empoisonner les fourrages, l’agriculture moderne s’est bien chargée de la faire régresser au point qu’elle a fini par disparaître de nombreux départements (la plante est en régression et non protégée).

    Source La Cabane de Tellus [archive]

    1. Épizoochore (adj.) => méthode de dissémination des graines ou des organes via l'intermédiaire des animaux (du grec epi "par-dessus", zôon "animal", chor "disséminer")

     

     

     

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    Documentation

    Dans la flore d'Europe, les nombreuses renoncules sont toutes très toxiques

    Elles renferment un principe âcre, irritant, analogue à l'anémonine des anémones, produit de la polymérisation d'une substance initiale, la protoanémonine. Les plus vénéneuses sont la renoncule scélérate des lieux humides et des étangs, et la thora des montagnes calcaires, mais les communs boutons d'or et les espèces aquatiques à fleurs blanches peuvent aussi provoquer des troubles graves. Les empoisonnements sont rares de nos jours : la causticité des sucs fait que les accidents se limitent généralement à des brûlures buccales. Ingérées, les renoncules produisent de vives inflammations de tout l'appareil digestif et urinaire, des symptômes cholériformes, de l'hématurie. Des séquelles sont à redouter, au niveau rénal en particulier ; l'issue peut être fatale. C'est surtout au temps de la médecine empirique que les renoncules ont provoqué des empoisonnements : certains n'hésitaient pas alors à les prescrire en usage interne, en particulier contre les dermatoses. Leur usage externe en rubéfiantes et vésicantes (goutte, rhumatisme, sciatique ; dérivatif dans les fièvres périodiques, etc.) ou en parasiticides (gale) n'était pas moins dangereux, leur pulpe fraîche, appliquée sur la peau, y produisant rapidement de l'inflammation, puis des lésions pouvant aller jusqu'à la gangrène : "Ce remède, écrit P.-J.-B. Chomel au XVIIIe siècle, enlève quelquefois la peau comme si le feu y avait passé." Les mendiants ont jadis tiré parti de cette causticité, se faisant avec les renoncules broyées des ulcères superficiels assez affreux pour ébranler les moins pitoyables. D'après Conrad Gesner (XVIe s.), la thora servait aux Savoyards de poison de flèches pour la chasse au loup. Mais il faut une assez grande quantité du suc de cette renoncule pour provoquer la mort de l'animal : le poison était plutôt tiré d'un aconit (autre renonculacée). La dessication et la cuisson atténuent beaucoup ou détruisent totalement le principe vénéneux des renoncules. Certaines espèces des plaines auraient même été consommées bouillies. Ces plantes dangereuses sont tout à fait inusitées de nos jours, sinon en homéopathie.

    Pierre Lieutaghi 14/03/2009

    Voir Anémones

     

     

     

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