• 2-Ballote & Marrube

    Page créée le 21 juin 2024

    Ballote & Marrube

    La Ballote (Ballota nigra) & le Marrube (Marrubium vulgare), deux plantes médicinales à distinguer, de la famille des Lamiacées.

     

    Ballote

    Ballote Ballota nigra (Passeport-santé).jpg

    Ballota nigra

    Appréciée des abeilles, la ballote l’est moins par les mammifères, rebutés par son odeur qui lui a valu des qualificatifs peu amènes (ballote puante, ballote fétide...). Ses fleurs pourpres ne sont pourtant pas sans charme.

    Gallica

    Parfois on nomme la Ballote Ballota nigra "Marrube noir" (on trouve aussi "Marrubin noir") – ou "Marrube puant", "Marrube fétide" – à cause de sa ressemblance avec le marrube blanc (Marrubium vulgare), appartenant tous deux à la famille des Lamiacées. Ceci dit, la ballote est une plante aux vertus médicinales reconnues depuis l'Antiquité pour ses vertus calmantes et depuis très longtemps dans différentes parties du monde où elle pousse comme en Amérique du nord et en Asie, même si elle est moins utilisée qu’autrefois.

    La ballote noire est une plante vivace très commune, originaire d'Asie centrale et occidentale et du bassin méditerranéen (Europe, Afrique du nord), qui se développe partout en France, surtout sur les terrains calcaires, en bord de chemin, dans les haies, dans les zones abandonnées, lieux incultes et décombres,

    Description succincte de la ballote

    Du haut de ses 40 à 85 cm, ses tiges dressées portent des feuilles opposées, ovales, crénelées et velues avec une consistance molle.

    L'une des caractéristiques de la ballote permettant de ne pas la confondre avec les orties auxquelles elle ressemble un peu, est l'odeur fétide qui se dégage lorsque ses feuilles sont froissées : entre moisi et amertume.

    De petites fleurs pourpres s'épanouissent durant tout l'été, en groupe à l'aisselle des feuilles.

    Utilisation de la ballote

    Au Ier siècle, Dioscoride désinfectait les plaies et les ulcères avec un mélange de feuilles de ballote et de miel. Il préconisait aussi le mélange contre les morsures de chien ! Les sommités fleuries de la ballote noire ont des propriétés antispasmodiques reconnues depuis 1910.

    La ballote noire possède une saveur âcre et amère. Elle renferme notamment :

    des flavonoïdes

    des hétérosides phénylpropaniques (verbacoside)

    des lactones di-terpéniques (marrubiine)principe amer que la ballote partage avec le marrube...

    Bien que les sommités fleuries de la ballote soient aujourd'hui quasiment exclusivement utilisée comme calmant, elles ont aussi des propriétés antispasmodiques.

    • Calmant

    Les sommités fleuries de la ballote noire sont employées avec succès comme calmant de toutes les affections nerveuses

    Elles sont utilisées pour favoriser la venue du sommeil et améliorer sa qualité chez les personnes anxieuses ou fatiguées, soulager l’angoisse, diminuer les troubles divers d’origine nerveuse : angoisses, palpitations, vertiges, bouffées de chaleur, incontinence urinaire chez les enfants nerveux.

    • Antispasmodique

    Elle calme les spasmes digestifs (œsophagiens), nausées, vomissements, quintes de toux.

    La ballote noire possède aussi des propriétés vermifuge, diurétique, emménagogue (régulant les règles)

    Modes de préparation de la ballote

    Les sommités fleuries sont récoltées au mois d'août : couper l'extrémité des tiges (30 cm environ) à faire sécher en bouquets sous abri aéré, avant de les conserver dans des sacs en papier pour l'hiver. Sinon, la ballote noire s'achète en pharmacie, en herboristerie ou en magasin "nature".

    La ballote noire séchée se prépare en infusion : 1 c. à c. de la plante pour une tasse (15-30 g de ballote séchée / 50 cl). Il est possible d'ajouter de la menthe, de l'anis ou autre plante à parfum dominant pour agrémenter le goût peu engageant de la ballote, Versez de l’eau bouillante sur la (les) plante(s) et laissez infuser 10 minutes. Puis retirez la ballote (et éventuellement les autres plantes) et buvez ! 2 à 3 tasses maximum / jour en prenant la dernière avant le coucher.

    • En vin : 50 g de ballote séchée / litre de vin blanc chaud, à faire infuser une après-midi avant de filtrer (1/2 verre avant le repas). Le goût est plus agréable qu'en infusion !

    • En gélules ou teinture-mère homéopathique selon les indications du pharmacien.

    À noter, toutes les plantes s’utilisent en cure de 1 mois, jamais sur le long terme.

    Voir Les p'tits "tips" de l'herboriste (Herboristerie du docteur Sammut)

    Voir aussi dans Passiflora incarnata

    Précautions

    Ne convient pas aux sujets allergiques à la ballote noire.

    Ne pas utiliser la ballote noire chez la femme enceinte.

    Documentation

    La ballote (Ballota nigra) appartient à la famille des Lamiacées comme le lamier blanc ou la sarriette. Elle porte aussi les noms de ballote puante, ballote fétide, marrube noir, marrubin noir, etc. En effet, elle a été comparée au marrube blanc. Ses qualificatifs peu engageants viennent du fait que toute la plante est imprégnée d’une huile à l’odeur désagréable, qui repousse le bétail.

    Gallica

    Histoire de la ballote

    La ballote était utilisée en Grèce Antique pour ses vertus antitussives tandis que les médecins Arabes du XIIIe siècle la recommandait contre les morsures de chien en cataplasme. Une recette ancienne consistait à fabriquer un baume avec des feuilles séchées de Ballote et du miel pour désinfecter les plaies. À partir du XVIIe siècle, elle est réputée pour traiter les névroses mais aussi les crises de goutte. Des études sont faites au début du XXe siècle et attestent une action antispasmodique, anti-stress et agissant contre les phobies.

    Passeport-santé

    Sources

    Herboristerie du docteur Sammut [archive]

    Jardinage Le Monde [archive]

    Passeport-santé [archive]

     

     

    Marrube

    Marrube Marrubium vulgare, insecte (punaise) se nourrissant dessus.jpg

    Marrubium vulgare

    Le marrube blanc est une plante qui ressemble à la menthe, mais qui sent le thym.

    Santé Nature Innovation

    Le marrube (ou marube) blanc, marrube commun (Marrubium vulgare) ou herbe vierge, est une plante herbacée pérenne et rustique du genre Marrubium, de la famille des Lamiaceae. Surnommé "graine d’Horus", le marrube blanc était également reconnu en Égypte antique pour ses vertus apaisantes sur les voies respiratoires. D’ailleurs, ce surnom égyptien est à l’origine de son nom anglais (White Horehound) qui provient du dieu égyptien Horus. Mais, à l’origine, son nom vient de son amertume, car "marrube" provient de l’hébreu marrob ("amer"). Ainsi, "Marrob" désignait une des plantes amères utilisées par le peuple juif durant les fêtes de Pâques. Mais le nom du Marrube blanc pourrait provenir également du latin Marrubium, issu de la ville romaine "Maria urbs".

    Peu exigeantes en eau, les plantes de la famille des Lamiacées sont cosmopolites et retrouvées sur différents continents et sous différents climats. Ainsi, le marrube blanc pousse-t-il dans toute l’Afrique du Nord, dans presque dans toute l’Europe et également en Asie centrale. Sous nos latitudes, on retrouve essentiellement le marrube blanc aux bords des chemins, dans des prés secs ou des terrains vagues. En France, cette plante est présente dans la plupart des départements et plus particulièrement dans le sud et le midi. Le marrube blanc se cultive aisément sur un sol pauvre et sec avec une forte exposition au soleil.

    Description succincte du marrube

    Le marrube blanc est une herbacée de couleur grisâtre, qui peut atteindre 25-45 cm de haut. Il ressemble légèrement à la menthe mais son odeur de thym le distingue..

    Le marrube a des tiges carrées – comme beaucoup d’autres Lamiacées – simples ou ramifiées, de couleur blanche et ont un aspect cotonneux.

    Les feuilles blanchâtres et duveteuses du marrube blanc, longues de 2-5 cm, sont dentelées et de forme ovale-arrondie avec un aspect froissé.

    Ses petites fleurs sont blanches et sessiles (insérées directement sur l'axe et non au bout d’une tige). La floraison dure tout l’été.

    Les fruits du marrube blanc sont des akènes lisses qui mûrissent à l’automne.

    Utilisation du marrube

    Le marrube, plante commune, était connu aussi bien des Européens que des Égyptiens, des Romains, des Amérindiens et des Aborigènes. Elle fait aujourd’hui partie de la pharmacopée de l’Inde, de l’Australie et de la majorité des pays européens.

    Santé Nature Innovation

    Dioscoride, médecin de la Grèce antique, préconisait le marrube en décoction pour soigner des affections pulmonaires comme l’asthme ou la toux. Bien que l’avènement des antibiotiques ait diminué le recours à cette plante, de nos jours, le marrube blanc demeure inscrit dans les Pharmacopées Nationales en Europe et on le retrouve dans de nombreux compléments alimentaires.

    Le marrube blanc est riche en différents principes actifs :

    des lactones di-terpéniques labdaniques notamment la marrubine – principe amer que  le marrube partage avec la ballote – formée lors de l'extraction à partir de la prémarrubine...

    des glycosides de phénylpropanoïdes : verbascoside...

    des flavonoïdes

    des flavones méthoxylées

    des composés azotés caractéristiques de la famille des Lamiacées

    des tanins spécifiques des Lamiacées

    des mucilages

    des huiles essentielles : α-pinène, limonène...

    de la choline, des acide-phénols (acide caféique, acide chlorogénique), des saponosides,  des matières minérales (sels de potassium et de fer), etc.

    • Anti-inflammatoire

    Plante d'usage ancestral, le marrube blanc est un anti-inflammatoire utile en cas de toux grasse ou de quintes de toux, de bronchite ou d'asthme. En sirops ou en comprimés, il apaise les muqueuses irritées lors des infections hivernales.

    Tonique-amer, digestif, fluidifiant, expectorant

    Voir Les remèdes amers (Élixir du Suédois)

    En médecine populaire, le marrube est une plante qui a été très appréciée au Moyen Âge et même encore assez récemment. Plante amère, il a d'abord la propriété de stimuler la sécrétion de bile (tonique-amer) et par là d’améliorer la digestion, diminuer les gaz intestinaux et les ballonnements (digestif). Ensuite, il fluidifie et permet l'expectoration des sécrétions bronchiques. Il a également des propriétés antidiabétiques. Enfin, il peut faire baisser la fièvre et combattre les troubles bénins du rythme cardiaque. C'est une plante très efficace, mais très amère.

    D'après Thierry Thévenin, Cédric Perraudeau, Jacky Jousson Le chemin des herbes Paris Ulmer mars 2022, (pages175,176).

    À noter, la cataire Nepeta cataria expectorante est voisine du marrube en efficacité (utilisée dans catarrhes pulmonaires chroniques, toux spasmodique, coqueluche).

    Le marrube est aussi anti-athérogène et antioxydant.

    Voir plus dans Propriétés et effets recherchés (Dieti Natura)

    Petit complément, voir aussi Lexique "phyto-médical"

    Modes de préparation du marrube

    La récolte de ses sommités fleuries s’effectue de juin à septembre. On trouve le marrube blanc chez tous les bons herboristes, et des sirops contre la toux à base de marrube ainsi que des tisanes dans les pharmacies.

    Voir aussi Thés & Tisanes

    Nous pouvons trouver le marrube blanc conditionné sous ces formes : en gélule ou en comprimé (extraits de sommités fleuries, seuls ou associés avec d’autres extraits de plantes ou huiles essentielles), en sachet pour infusion (extraits de sommités fleuries, seuls ou associés avec d’autres extraits de plantes), en jus (réalisé avec le suc de la plante fraîche), en teinture-mère (réalisée avec des extraits de plante macérés. Comme il n'est pas facile de le trouver en teinture-mère, cultivez-le, côté sud il s’adapte bien).

    Actuellement les gélules sont majoritairement préférées, car elles proposent une teneur garantie en principes actifs, tout en masquant l’amertume de la plante.

    Toux grasse

    • Sirop à base de jus de citron, de miel et de feuilles/fleurs de marrube. Mélangez trois citrons coupés en tranches. Mettez-les dans la casserole avec du miel. Ajoutez des feuilles et des fleurs de marrube. Faites mijoter. Le sirop s’épaissit. Laissez-le refroidir. C’est prêt !

    Vu dans Soins d'hiver – Voir aussi Toux grasse / sèche

    Tonique-amer, digestif

    • L'amertume excessive du marrube rebute, mais est acceptable en teinture-mère dans du jus d’ananas ou de papaye, riches en enzymes protéolytiques (1).

    (1) La protéolyse est la segmentation des protéines, qui intervient dans la digestion, dans la biodégradation et dans certains mécanismes d'attaque de pathogènes et de défense immunitaire contre des pathogènes.

    Vu dans Bien nez

    Fluidifiant, expectorant

    Le marrube, sous ses apparences de mauvaise herbe, dégage efficacement les poumons. Récoltez la plante entière, au moment de la floraison, qui dure tout l’été, et faites-la sécher.

    • Faites macérer 30 g de plante dans un litre d’eau froide pendant 15 minutes avant de porter sur le feu. Laissez chauffer jusqu’à frémissement puis éteignez le feu. Attendez ¼ d’heure.

    Vu dans Respirations antidotes

    Précautions

    Par sa légère action hypoglycémiante, l’utilisation de marrube blanc est déconseillée chez les personnes diabétiques ou souffrant de troubles de la glycémie.

    Par son effet légèrement hypotenseur, son utilisation est également déconseillée chez les personnes souffrant d’hypotension orthostatique.

    L’utilisation du marrube blanc est contre-indiquée chez la femme enceinte.

    Par son action hypoglycémiante et hypotensive, son action peut majorer celles des médicaments hypoglycémiants ou antihypertenseurs.

    Documentation

    Apprécié de la médecine ancienne, le marrube blanc ressemble à la menthe par son aspect. Il soignait la toux et facilitait la digestion et aromatisait même la bière en Angleterre.

    Gallica

    Le marrube blanc s’est fait oublier depuis l’invention des antibiotiques. Mais c’était la plante la plus recherchée autrefois contre la toux ! Le marrube blanc fut ainsi traditionnellement employé dans la fabrication des remèdes antitussifs. Antonius Castor le connaissait et Pline l'Ancien indique de nombreuses préparations curatives utilisant le marrube (Pline l'Ancien Histoires naturelles livre XX, 89). Ses sommités pouvaient être un des multiples constituants de la thériaque de la pharmacopée maritime occidentale au XVIIIe siècle (d'après Maistral, in Yannick Romieux De la hune au mortier Éditions ACL, Nantes 1986). Cette thériaque était alors considérée comme la panacée.

    Sources

    Dieti Natura [archive]

    Pharma GDD

    Qu’est-ce que le marrube blanc ? (Santé Nature Innovation)

    Wikipédia

     

     

     

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