• 3-Pok ta pok (Mexique préhispanique)

    Page créée le 24 août 2024

    Le Pok ta pok

    Du temps de Tenochtitlan, la capitale des Mexica – autrefois désignés sous le nom impropre d’Aztèques – qui deviendra Mexico après la conquête espagnole, le jeu s'appelait Pok ta pok1. Une onomatopée donnée comme nom par les Mayas en référence au bruit que faisait la balle en caoutchouc lorsqu'elle rebondissait sur le sol.

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    Pok ta pok, jeu de (lourde) balle en caoutchouc des antiques Mexica, entre sport et rituel religieux

    Le Pok ta pok1 existe depuis environ 3 500 ans et est toujours pratiqué dans la péninsule du Yucatàn (sud-est du Mexique) par quelques tribus. Tant et si bien que ce jeu préhispanique constitue aujourd’hui l’une des grandes traditions qui survivent dans la péninsule, devenue une attraction touristique qui reflète pour le visiteur l’histoire du lieu2.

    1. Pok'ol pok en maya yucatèque. Terme que l'on retrouve dans différents dictionnaires de maya yucatèque, le Diccionario de Motul et le Diccionario de San Francisco, cité dans le Diccionario maya : maya-español, español-maya p.663 ([es] dir. Alfredo Barrera Vásquez, Editorial Porrua, 2e éd. 1991). Frans Blom dans The Maya Ball Game 'Pok-ta-pok' Called Tlachtli by the Aztecs (1932) emploie "pok-ta-pok", une forme corrompue ou erronée, qui, bien que souvent citée, n'est attestée nulle part ailleurs ! Mais puisque très répandu, nous utiliserons ce terme pour la suite par souci de cohérence. À noter cependant, parmi de nombreux noms, nous avons "jeu de pelote", à tort, puisqu'il s'agit d'un hispanisme (juego de pelota = jeu de balle et non de "pelote").

    Voir Jeu de balle (Balle, ballon) dans MUSCU activités physiques

    2. Ajoutons à cela un jeu vidéo qui lui est consacré depuis fin 2012 [Pok Ta Pok, The Game of Life and Death, pour iOS et Kinect]

    Une vidéo [es] [https://www.youtube.com/watch?v=FEKhh2_B5vc] 05/07/2018. Después de siglos en el olvido, el Pok Ta Pok está renaciendo gracias a un grupo de hombres en la península de Yucatán en México, curiosos por sus tradiciones ancestrales. (Après des siècles d'oubli, le Pok Ta Pok renaît grâce à un groupe d'hommes de la péninsule du Yucatan, au Mexique, curieux de leurs traditions ancestrales.)

    Fort heureusement ! les règles ont été adaptées à notre époque depuis les Mayas, afin d'éviter que le match ne se termine en bain de sang. En effet, originellement, le perdant pouvait être décapité en l'honneur des dieux. Mais une autre légende rapporte que c'étaient les vainqueurs qui pouvaient l'être en sacrifice propitiatoire dans le but d’éviter la destruction de l’Univers. Ce qui ne change rien à l'affaire...

    Toutefois, si les principaux matchs officiels du jeu de balle étaient des événements rituels, qui pouvaient inclure des sacrifices humains, ce sport était également pratiqué de manière récréative par les femmes et les enfants.

    Vidéo. Démonstration du jeu à Xcaret (Mexique)

    [https://www.youtube.com/watch?v=yyKiR3YcNY8] 24/07/2012

    Autres vidéos

    [https://www.youtube.com/watch?v=jKvQjgC9sIY] 13/09/2009

    [https://www.youtube.com/watch?v=pfDAPYUO7hQ] 30/03/2022

    Divinations

    Dans la culture maya *, la pratique de ce sport s'effectuait aussi à des fins divinatoires. Chaque trajectoire prise par la balle donnait lieu à des interprétations. Les dieux communiquaient avec le monde des vivants, notamment par ce biais. La divination est encore aujourd’hui pratiquée, ce qui contribue également à la popularité du Pok ta pok.

    * Il est à remarquer que la plupart des textes décrivent le jeu tel qu'il était pratiqué au Mexique central, notamment par les Aztèques (Mexica). Les textes sont muets sur le jeu chez les Mayas à l'exception de quelques lignes laissées par Diego de Landa. Nous disposons en revanche d'une source indigène, le Popol Vuh, un manuscrit maya quiché datant de l'époque coloniale. Si on le cite souvent pour expliquer la symbolique du jeu, il ne donne malheureusement que peu de renseignements sur son déroulement. (Wikipédia)

     

    Une brève histoire du Pok ta Pok

    Apparu durant le IIe millénaire av. J.-C., le Jeu de balle connaît son apogée chez les Mayas et en Mésoamérique en général, de 600 à 900.

    Il se pratiquait avec une petite balle de caoutchouc entre deux équipes (de 1 à 12 joueurs) sur un terrain généralement en forme de H, nommé Tlachco par les Aztèques. L'un des plus vastes de ces courts est aujourd'hui celui de Chichén Itzá : 70 mètres par 168.

    L'iconographie et quelques récits1 présentent des joueurs se renvoyant la balle à coup de hanches ou de cuisses, s'interdisant de la toucher avec les mains et les pieds. Des peintures murales de Teotihuacan montrent des joueurs munis de bâtons, mais il s'agit peut-être d'un autre jeu (l'ancêtre du cricket ou du baseball ?)2.

    Il existe peu de descriptions historiques précises des règles de ce jeu qui faisait partie d'un rituel et qui était parfois accompagné de sacrifices. Le jeu fut ensuite repris par les Aztèques. C'est cette version que découvrirent les conquistadors espagnols.

    Les sources dont nous disposons sont de plusieurs ordres : archéologiques, iconographiques, ethnohistoriques et ethnologiques.

    1. Voir celui de Fray Diego Durán en 1570 dans Historia de las Indias de Nueva Espana e Islas de la Tierra Firme ([es] Mexico Porrua 1967, OCLC 311771676)

    2. Voir Lacrosse (crosse au champ) dans Jeux de raquettes

     

    Les règles du Pok ta Pok

    Les règles de ce jeu sont simples. Plusieurs joueurs s’affrontent sur un terrain où se trouvent, de part et d’autre, deux énormes anneaux de pierre situées à 5 mètres de haut à travers lesquels les athlètes devaient passer la balle en caoutchouc appelée Kiku. L’équipe qui atteint 8 points en premier décroche la victoire et est, en quelque sorte, "immunisée".

    Dans les règles, il est précisé que les joueurs ne peuvent utiliser que certaines parties de leur corps pour frapper la balle (coudes, genoux, hanches, fesses). Dans certaines régions du Mexique, on peut aussi se servir de l’épaule, de l’avant-bras ou d’autres parties du corps, sauf les mains, jusqu’à ce qu’un joueur laisse tomber la balle par mégarde.

    Pour marquer des points :

    1 point si l'adversaire manque la balle et la laisse tomber à terre.

    3 points si le joueur fait passer la balle au travers de l'un des arceaux fixés aux murs.

    Pok ta Pok ancêtre du basketball (Zéro-Basketball).jpg

    Pok-ta-Pok ancêtre du basketball

    Documentation vidéo. Spectacle et jeu de balle maya

    [https://www.youtube.com/watch?v=gjfR6KIUqS8] 26/09/2015

    Le jeu de balle commence à 6:18 !

     

    L'histoire du basketball

    Le basket-ball trouverait ses racines dans le Pok ta Pok.

    Des milliers d’années après le Pok ta PokJames Naismith créa le basketball1 en s’inspirant (en partie ?2) de cette activité maya. Les anneaux en pierre sont remplacés par des caisses en bois et les règles sont améliorées pour rendre ce sport praticable pour ses élèves.

    1. [archive sans vidéo]

    2. Voir Duck on the Rock

    La suite appartient à l’Histoire.

     

    Documentation

    Sources

    Courrier-international

    La Libre [archive]

    Zéro-basketball [archive]

    Wikipédia (plusieurs articles)

    Le "pok ta pok", le jeu de balle qui a passionné l’Amérique centrale pendant 3000 ans

    Jusqu’à son interdiction par les envahisseurs espagnols, les populations de Mésoamérique se défiaient avec une lourde balle en caoutchouc. Une pratique entre sport et rituel religieux.

    Au commencement était la balle. Dans le Popol Vuh, grand texte mythologique maya, l’un des récits les plus importants met en scène deux frères jouant à se renvoyer une balle. Ludique mais bruyante, cette activité dérange les locataires du dessous, les seigneurs de Xibalba, l’infra-monde, royaume des morts dans la cosmovision mésoaméricaine. Convoqués à Xibalba pour disputer une partie, les deux frères sont soumis à une série d’épreuves dont ils sortent perdants, et sont exécutés. La tête de l’un d’eux est placée dans un arbre, lequel se couvre aussitôt de fruits. Ce phénomène inquiète les rois qui interdisent à quiconque de se promener sous l’arbre.

    Mais, comme dans tout mythe, un interdit est fait pour être transgressé : une jeune princesse xibalbienne se rend donc sous l’arbre – toute ressemblance avec un autre arbre fruitier et une autre femme mythique désobéissante n’est qu’une coïncidence – et reçoit dans la main un crachat de la tête tranchée. Elle en tombe enceinte, est bannie et donne naissance à des jumeaux, Hunahpu et Xbalanqué. Devenus grands, ceux-ci jouent à leur tour à la balle, sont également convoqués sous terre mais triomphent de toutes les épreuves, remportent deux parties de jeu de balle et finissent, après maintes péripéties, par tuer les rois de Xibalba. Hunahpu et Xbalanqué récupèrent alors les restes de leurs père et oncle, lesquels montent au ciel pour une apothéose : l’un devient le Soleil et l’autre la Lune

    Ce récit résume plusieurs chapitres du Popol Vuh et met en lumière la symbolique qui entoure le jeu de balle : « Le terrain est une membrane qui sépare le monde des humains de celui des dieux », assure Steve Bourget, responsable des collections Amériques au Musée du quai Branly-Jacques-Chirac, à Paris. On peut aussi y voir un symbole du monde souterrain lui-même, autant lieu de mort que de renouveau, puisque c’est là que germent les graines. [...]

    Pierre Barthélémy (01 août 2024)

    Voir

    Arts martiaux amérindiens

    Jeu de balle (Mésoamérique) (Wikipédia)

    Voir aussi

    Cuju, lointain parent du foot

     

     

     

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