• 2-Nepita Calamintha nepeta

    Page créée le 25 mai 2022

    Nepita

    Calamintha nepeta

    La "nepeta" ou "Nepita" (Calamintha nepeta) est une herbacée vivace buissonnante, non ramifiée, rustique et proche de la menthe poivrée, que l’on trouve sur des terrains secs et ensoleillés, aussi bien sur les murets de pierres sèches que dans les bordures.

    Nepita en fleurs

    Synonyme : Calament nepeta ou petit calament de montagne (Calamintha nepeta ssp.nepeta)

    Remarques

    Calamintha est un genre de plantes herbacées de la famille des Lamiaceae contenant 8 espèces appelées "calaments" originaires d'Europe, d'Asie et d'Amérique. Selon certains auteurs, notamment les Jardins botaniques royaux de Kew et le "système d'information taxonomique intégré", ce taxon ne serait plus valide et serait synonyme du genre Clinopodium. (Wikipédia) Voir plus bas

    Il existe environ 250 espèces de Nepeta. Certaines espèces des genres Dracocephalum, Calamintha et Glechoma hederacea pourraient être considérées comme des Nepeta. (Wikipédia) - Voir Cataire Nepeta cataria

     

    Description de Calamintha nepeta

    Le feuillage de Calamintha nepeta est composé de petites feuilles ovales, duveteuses, légèrement dentelées et semi-persistantes, qui dégagent quand on les froisse un parfum puissant de menthe terreuse.

    Produisant de nombreux épis portant des petites fleurs blanches rosées, Calamintha nepeta fleurit du printemps jusqu’à l’automne et lors de cette période de floraison la plante ressemble à une petite touffe buissonnante de 45 cm de haut sur 70 de large.

     

    La Nepita, l'aromate des Corses

    Calamintha nepeta est une plante aromatique utilisée traditionnellement dans la cuisine corse. Son usage en plante séchée est courant pour aromatiser les spécialités culinaires qui, avec la "Nepita" sont uniques et délicieuses.

    On peut l’utiliser aussi en infusion.

     

    L'huile essentielle de Calamintha nepeta

    Les petites feuilles duveteuses de Calamintha nepeta sont chargées d’une huile essentielle odorante, très rafraîchissante.

    Mais l'huile essentielle est peu connue... Aussi Sophie Mastrantuono a-t-elle rédigé pour Conseils Phyto-Aromatiques une "aroma-fiche" dont voici le lien :

    Fiche "huile essentielle" de Calamintha nepeta (JPG)

    Quoi qu'il en soit, le plus prudent est de demander conseil auprès de professionnels de santé ou d'aromathérapeutes certifiés.

     

     

     

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    Documentation

    Source Les conseils phyto-aromatiques [archive]

    Bibliographie des Conseils phyto-aromatiques

     

    Mêmes genres

    Calament des Alpes (Calamintha), anglais calamint

    Voir une liste dans Wikipédia

    Calament officinal Calamintha officinalis

    ou calament sylvestre (Calamintha sylvatica) ou encore calament ascendent, sarriette ascendante (Calamintha ascendens, C. sylvatica ssp. ascendens). Anglais woodland calamint. Calament commun, plante à croissance lente à fleurs à odeur de menthe et de lavande. Préfère les sols alcalins. Les feuilles peuvent servir à faire du thé.

    Calament officinal Calamintha officinalis Planche

    Voir [Books of] Dante

    On appelle "calament" une dizaine d'espèces de plantes vivaces aromatiques, cousines de la menthe et de la mélisse (famille des Lamiaceae) originaires d'Europe et d'Asie occidentale (plus précisément d’Iran et d’Europe centrale)...

    Source et suite dans Les citronnelles

     

    Za`tar

    Za`tar est le terme générique d'une famille de plantes, les Lamiacées (Sarriette, Serpolet, Marjolaine, Menthe pouillot...). Désigne l'Hysope en Palestine. Au Maroc le Za`tar désigne une variété d'Origan (Origanum syriacum et Origanum vulgare), utilisé seul et sans autre mélange de plantes.

    Le Za`tar est d'usage alimentaire traditionnel en cuisine marocaine, sur le pain, la pizza et dans les salades mais également médicinal

    Par extension Za`tar désigne un mélange d’épices du Moyen-Orient, comprenant du Thym - ou plus précisément une variété d’Hysope - de l'Origan, du Calament des champs, de la Sarriette, du Sésame, du Sumac, de la Marjolaine et, éventuellement, de l’Anis vert, de la Coriandre et du Cumin. Comme pour tout mélange, les proportions sont variables d’un épicier à l’autre.

    Vu dans Aromatiques Épices (PDF p.24)

     

    À propos de "Calamintha"

    [Le calament officinal] est plus proche encore de la menthe, comme le montre bien davantage son nom latin calamintha, autant que son équivalent en français vernaculaire [menthe de montagne, pouliot de montagne, menthe de Charlemagne...]. Calamintha est un terme que l’on décompose généralement par deux racines grecques, kala, qui veut dire "belle", "excellente", et mintha, la menthe, donc. Le calament serait donc la belle menthe. Une autre explication, écartant l’idée même de beauté, y verrait davantage non pas kala mais kalamos, signifiant "tige". Ainsi, le calament serait une plante aux mêmes tiges que la menthe. Ce qui n’est pas bien glorieux, ni trop original. En réalité, le mot kalaminthê, outre qu’on ne sache pas trop ce qu’il veut dire, est également un nom fourre-tout qui "offre un nouvel exemple de la fâcheuse habitude qu’avaient les Grecs comme les Romains d’employer plusieurs mots pour nommer le même végétal, mais aussi de n’en utiliser qu’un seul pour désigner plusieurs plantes"(1).

    Malgré cette antique cacophonie qui a fait entendre ses inharmonieuses discordances jusqu’à nous, l’on sait du moins qu’autrefois la kalaminthê était perçue comme un végétal au parfum de menthe, mais dont l’étymologie reste discutée. Et encore, cela ne concerne-t-il que quelques espèces de calaments : le clinopode (Calamintha clinopodium) est à peu près inodore et l’acinos (Calamintha acinos) se trouve être dans les mêmes dispositions (chez ce dernier, c’est très variable : soit il ne sent absolument rien, soit il exhale une franche odeur de menthe, sans qu’on comprenne bien ce qui peut être à l’origine d’une telle disparité).

    Et là où ça se complique pour notre affaire, c’est lorsque l’on apprend que le calament était un simple fort réputé non seulement durant l’Antiquité gréco-romaine, mais aussi pendant une bonne partie du Moyen-Âge. "Tu sens la calamenthe", disait Aristophane dans l’une de ses pièces. Pour nous ça sent plutôt le roussi, parce qu’il ne faut pas se contenter d’ouvrir un vieux bouquin et d’y rechercher le mot calament dans l’index si jamais il en est pourvu d’un, puisqu’il n’est en rien obligatoire qu’au mot calament écrit dans tel ou tel ouvrage antique ou médiéval, fasse écho l’image exacte répondant, aujourd’hui, au nom de calament, c’est-à-dire les plantes que le latin a estampillées Calamintha et dont nous abordons quelques spécimens ici-même. Par exemple, la calamintha de l’Herbarius du pseudo-Apulée est-elle de même nature que la kalaminthê abordée par quelques anciens opuscules astrologiques ?

    Au sein de cette ambiance nébuleuse, une chose est certaine : d’Hippocrate aux auteurs de l’Antiquité tardive, qu’ils soient Latins ou Grecs, l’on croise ce terme, calamintha. Mais, piochés ici ou là, se valent-ils tous ? Rien n’est moins certain. Peu prolixes à son sujet, les traités hippocratiques ont au moins le mérite de porter à la face du monde une plante du nom de kalaminthê (à défaut d’y voir assurément le calament). Puis vient Dioscoride qui regroupe au sein d’un même paragraphe (Materia medica, Livre III, chapitre 34) la description de trois plantes au goût brûlant et âcre que cet auteur rassemble pour d’évidentes raisons thérapeutiques, bien qu’on puisse douter de la filiation botanique existant de l’un aux autres. Du moins peut-on dire que, selon Dioscoride, ces plantes sont profitables aux déchirures musculaires, aux meurtrissures, ainsi qu’aux spasmes. On leur accorde des vertus diurétique et stomachique (colique, vomissement). Elles endiguent, pense-t-on, les frissons et les tremblements qui viennent au commencement des fièvres.

    À cela, Pline n’en dit pas davantage au contraire de Galien qui s’avère plus détaillé encore (bien qu’il reprenne largement Dioscoride dans le texte). Pour lui, la kalaminthê est une "sorte de menthe sauvage, sans odeur, plus chaude et plus efficace que la menthe". Il conseillait cependant de ne pas procéder par applications cutanées, cette plante étant censée provoquer des irritations et des brûlures de la peau (!), "mais il en prescrit néanmoins l’emploi pour soigner, par exemple, la goutte sciatique, provoquer la transpiration dans les cas de fièvre périodique, faire venir les menstrues, bien qu’elle puisse causer l’expulsion du fœtus après l’avoir détruit, évacuer les sérosités dans les cas d’éléphantiasis, soulager les asthmatiques, purger dans les cas d’ictères provoqués par un engorgement du foie, traiter les morsures d’animaux venimeux et tuer les vers qui se sont logés dans les intestins ou les oreilles"(2).

    Après Galien, rien de plus que cela ne sera ajouté au portrait thérapeutique de la kalaminthê. Du moins lors de cette Antiquité dite tardive (V-VIIe siècles après J.-C.). Cependant, en parallèle, on voit certains astrologiques férus de botanique se pencher sur le cas de cette mystérieuse plante, dont un opuscule au moins, rédigé en grec, lui accorde, sans qu’on nous explique ni pourquoi ni comment, une correspondance de cette plante avec le signe zodiacal de la Vierge. Que l’on nous dise que la kalaminthê "possède une très grande force", ce qui la rend "digne d’admiration", ne saurait nous faire oublier que ce traité astrologique ne dit rien ou pas grand-chose des usages thérapeutiques de cette plante, ce qui pourrait être la preuve, au cas contraire, que l’astrologie s’est bien préoccupée de prendre en compte les mélothésies planétaires. Or, ce n’est pas le cas. Dire uniquement que la kalaminthê est efficace contre les inflammations cutanées, les brûlures et les maux de tête, ne permet en aucune manière de tirer des plans sur la comète. "Il est en revanche possible que le choix des astrologues ait été guidé par des considérations sur certaines propriétés de la kalaminthê, en rapport avec la conception de parthenos, comme la pureté, la chasteté et la stérilité"(3), parthenos faisant bien évidemment référence à la virginité, et, par extension, au signe de la Vierge.

    Si cette kalaminthê est bien la même que ceux dont parlent la plupart des thérapeutes de l’Antiquité, alors il est possible de répondre à cette question. Concernant la pureté, souvenons-nous que la kalaminthê semble jouir de propriétés détersives particulièrement appuyées ; même sa vertu cicatrisante appelle à la purification (sans asepsie, la cicatrisation est beaucoup plus difficile). Ensuite, si l’on décortique dans le menu ce que nous mentionnent Galien, Dioscoride et consorts, il apparaît que cette kalaminthê (du moins, l’idée que l’on s’en fait) s’avère être une plante qui débarrasse l’organisme de ce qui le souille, c’est-à-dire la sueur, les sérosités, la bile, le sang des règles, les parasites intestinaux et auriculaires ; c’est à travers cela, entre autres, que la kalaminthê serait parthenos, et donc digne d’être placée sous la houlette du signe de la Vierge, et plus encore quand on sait que cette plante peut vaincre le venin des serpents, et que, répandue sur le sol, elle peut les faire fuir, ce qui nous fait parvenir au dernier point, celui consacré à la chasteté, le serpent étant une image phallique évidente. De plus, d’après Pline, la kalaminthê s’opposerait à la venue des rêves érotiques, et passerait pour possiblement anaphrodisiaque (à la manière des menthes durant l’Antiquité, avec lesquelles la kalaminthê partage bien plus qu’un point commun). Enfin, dernier point, la stérilité. "Cette dernière propriété est à rapprocher d’un des attributs du signe de la Vierge, qui, selon Vetius Valens, est ‘un signe double, stérile, affranchi, impropre à toute génération’. Enfin, le mot kala-minthê ne pouvait manquer d’évoquer aussi chez les Grecs le mythe de la nymphe Minthê vouée à une chasteté et à une stérilité éternelle"(4).

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    Notes de [Books of] Dante

    (1) Guy Ducourthial, Flore magique et astrologique de l’Antiquité, p.424

    (2) (3) Ibidem, p.427

    (4) Ibidem, p. 428. Au sujet de cette figure mythologique, consultez l’article sur les menthes en général.

    Voir aussi Classification du vivant

     

     

     

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