• Info Numerus clausus

    Alternative Santé (09 février 2018) - mise à jour de la page en juillet 2023

    L'expression numerus clausus provient du latin et signifie "nombre fermé". Elle caractérise la limitation, décidée par une autorité publique ou professionnelle, du nombre de personnes admises à concourir, à exercer une fonction ou un métier, à recevoir un grade, etc. C'est la "Limitation discriminatoire du nombre des sujets à admettre à certaines fonctions, du nombre des candidats qui seront reçus à un examen, fixée en principe d'après les besoins à pourvoir." (CNRTL - Dictionnaire Larousse). Cette limitation, créée en 1971 par l’État sous la pression des médecins libéraux, exprimée par la fixation d'un effectif limite, est censée permettre le déploiement de moyens nécessaires et suffisants pour répondre aux besoins.

    Qui a bien pu inventer le système du numerus clausus - nombre clos - pour limiter l’accès aux études de santé en France ?

    Et dans quel but ? Ce système était sans doute utile à une époque de sureffectif, mais il a eu pour effet de diminuer de manière alarmante le nombre d’étudiants admis en deuxième année de médecine : de 8 588 en 1971-1972, il a chuté à 3 500 en 1992-1993. Avec pour conséquence aujourd’hui une pénurie de spécialistes qualifiés, notamment en chirurgie, ophtalmologie, ORL, etc.

    S’agissait-il de limiter les dépenses de la Sécurité sociale ? D’assurer un meilleur revenu à un petit nombre d’élus ? De permettre aux professeurs de mieux assurer leur enseignement ? D’éviter le favoritisme ?

    Un échec total

    Ce système est un échec total. Aujourd’hui, du fait du manque de médecins et d’infirmières, les hôpitaux doivent faire appel à des diplômés venus d’autres pays de l’Union européenne, qui n’ont pas forcément la même formation, tandis qu’en France nous avons limité peu à peu la transmission de l’excellence de l’enseignement. Cela ne concerne pas que les études médicales, car la limitation a aussi été imposée pour le nombre d’infirmières et de personnels soignants. On voit combien les urgences sont encombrées. Malgré des locaux souvent parfaitement adaptés aux soins, on manque d’équipes chirurgicales pour faire face aux urgences, même les plus vitales. Sans parler de la pénurie de médecins dans les campagnes.

    Cette limitation de l’accès aux études n’a pas été adaptée aux besoins, et son cadre de sélection n’a pas su prendre en compte les qualités humaines que l’on peut attendre d’un médecin ou d’un soignant : à savoir son humanisme, sa vocation, sa compassion, son abnégation. Et alors qu’autrefois on sélectionnait sur des critères philosophiques, on préfère aujourd’hui des têtes bien pleines. Des personnes capables d’ingurgiter toutes les affirmations de l’industrie pharmaceutique. Car c’est bien là le problème : c’est cette industrie qui encadre les études.

    Un système à réformer

    Il est temps que cela change. Que soient mieux valorisées les rémunérations de tous ceux qui vont se consacrer au service d’autrui dans les hôpitaux publics, et que le nombre de personnels soignants soit augmenté rapidement. Mais, me direz-vous, avec quel budget ? N’y a-t-il pas des remboursements abusifs ? Ne peut-on pas diminuer encore, par exemple, le nombre de médicaments remboursés ? N’y a-t-il pas des équivalents naturels pour remplacer les antidépresseurs, les somnifères, les paracétamols et compagnie ? Il vaudrait mieux économiser à ce niveau et utiliser cette manne pour mieux rémunérer les personnels des hôpitaux et augmenter le nombre des praticiens de santé.

    On me dira aussi que nous n’avons pas assez de professeurs. Mais qu’à cela ne tienne : pourquoi ne pas faire appel aux médecins qui ont une expérience pratique de la phytothérapie, de l’homéopathie et des autres médecines naturelles pour qu’on cesse enfin de mettre des œillères aux étudiants ? En effet, c’est bien cette logique du tout-médicament qui creuse le trou de la Sécurité sociale !

    Prenez-soin de vous, Dr Paul Dupont

     

    Actualités

    Fin du numerus clausus : quel impact sur les déserts médicaux ?

    Essentiel santé (05/09/2019)

    « Face à la désertification médicale grandissante, le gouvernement a décidé de modifier les conditions d’accès aux études de médecine. Le numerus clausus va donc être augmenté de 10% en 2019, pour ensuite être supprimé dès septembre 2020 »

    Étudiants en médecine : le scandale du numerus clausus

    Boulevard Voltaire (17/07/2023) [archive]

    « Pourquoi, alors que le numerus clausus pour l’entrée en médecine a été supprimé, n’avons-nous toujours pas plus de médecins exerçant ? Parce qu’il faut dix ans pour former un praticien, répond le chœur des Français, sans bien réaliser qu’à la fin de cette décennie, la génération du baby-boom qui en a le plus besoin aura en grande partie quitté ce monde et que ces confrères arriveront comme les carabiniers d’Offenbach. »

     

    Documentation

    François Gerbault, ancien sénateur UMP (mention spéciale du jury "Humour et Politique" début 2009, pour son érudition en histoire de l'Antiquité romaine) :

    "Le système des quotas a été inventé par un sénateur romain : Numerus Clausus"

    (voir Perles des politiques)

    Quant aux infirmières (que j’apprécie à leur juste valeur), n’oublions pas que ce sont les exécutantes… des médecins (j’ai été infirmière pendant mes études de médecine, je sais donc de quoi je parle). La relation médecin-malade (voir l’ouvrage de Balint) est fondamentale et contribue amplement à la guérison du patient (50 % m’a dit l’un d’entre eux ! - j’ai également une maîtrise en psychologie -), mais les médecins actuels manquent de temps et de moyens (contrôles +++ de la S.S.) : la faute en revient aux gouvernements successifs qui ont limité le "numerus clausus", et donc le nombre de médecins, et veulent obtenir des économies "à tout prix"…

    (internaute Caro44, juillet 2018, voir Grève des médecins)

    Les praticiens n'ont-ils pas eux-mêmes accepté de s'euthanasier ? Un numerus clausus qui n'avait rien à voir avec l'évaluation d'aptitudes à la médecine, des activités encadrées et soumises au regard de la sécu du conseil de l'ordre, du ministère. Lors du covid il leur a été interdit de soigner leurs patients... Ils ont obéi... Sans sourciller. Actuellement, ils doivent pouvoir se justifier devant les autorités compétentes de leurs prescriptions, même si ils n'y croient pas eux-mêmes.

    (internaute S., mai 2022, voir Médecin-robot ou Robot-médecin)

    Le Numerus Clausus était une façon de faire venir en France des médecins étrangers qui n’ont pas les même compétences que ceux qui sont formés en France.

    Les jeunes qui vont se former à l’étranger, en Europe surtout, ne reviennent pas en France préférant aller exercer dans un autre pays moins "emmerdant" et où ils seront mieux payés. J’ignorais que nos futurs confrères étaient notés sur la culture du maïs dans le Midwest ou sur le vol des oiseaux migrateurs (j’ai bien dit les oiseaux). Cela me paraît fort inquiétant pour leur qualité professionnelle, alors qu’ils sont déjà peu motivés (par ex. pour les gardes de nuit)

    Quatre décennies de lâcheté d'incompétences de mensonges de traîtrise voilà comment les politicards véreux corrompus mafieux ont saccagé la France uniquement pour leurs objectifs personnels. D'aucuns veulent remplacer les médecins par des machines beaucoup plus rentables que des toubibs. Le pognon, le pognon toujours et partout.

    (internautes, juillet 2023, dans Boulevard Voltaire)

     

    Voir aussi

    Les médecins ne sont plus là pour sonder les cœurs ils préfèrent les reins (Combaz de Campagnol 06/11/2023)

    Primum non nocere

     

     

     

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