-
DANSE Claquettes
Page provisoire sur les claquettes créée le 24 mars 2024
Claquettes (danse)
Le véritable art des claquettes est originaire d’Irlande. Le nom de "claquettes" vient du son produit par des plaquettes de bois (en Irlande) ou de métal (en Amérique) fixés sous la pointe et au talon des chaussures du danseur, ce qui fait de celui-ci un percussionniste, en même temps qu'un danseur.
Chaussure de claquettes avec pièces métalliques au talon et sous les orteils.
Une origine irlandaise
Les claquettes (parfois appelées tap dance) sont un style de danse qui prend son origine dans la danse traditionnelle irlandaise, laquelle va s'exporter en Amérique du Nord avec les colons émigrants irlandais.
L'art des claquettes a commencé en Irlande. On dit que pour parler d'une vallée à une autre les paysans avaient l’habitude de frapper avec leurs sabots des troncs de bois vide. Le style de danse - sean nós - (style ancien) est encore pratiqué actuellement par des danseurs de danse traditionnelle et donne lieu à des concours en solo.
Pour fuir leur pauvreté (épidémie de la maladie de la pomme de terre1, entre autres) les Irlandais durent émigrer en Europe mais surtout aux États-Unis, où de nouvelles influences façonnèrent le style irlandais pour l'amener à celui des claquettes américaines pour lesquelles les semelles de chaussures de ville sont équipées de plaques de fer aux talons et aux pointes.
1. La grande famine irlandaise (localement la "Grande Famine") est une famine très importante survenue en Irlande entre 1845 et 1852. Au cours du XVIIe siècle, pour subsister, les Irlandais catholiques pratiquaient principalement la culture de la pomme de terre – tubercule nourrissant et ne nécessitant que peu d'espace pour être cultivé. La plupart des terres (95%) appartenaient à quelques milliers de familles, généralement protestantes. Au début du XIXe siècle, la relative prospérité des campagnes avec un climat clément permettait à une parcelle de nourrir une famille de manière correcte et la population qui, en 1801, se situait entre 4 et 5 millions d’habitants, passa à 9 millions 40 ans plus tard. Dès lors, les parcelles se révélèrent trop petites pour nourrir une famille. En 1845, provenant d'Europe continentale, le mildiou (Phytophthora infestans), un parasite allié à l'humidité du climat, provoqua une forte chute, de l'ordre de 40%, de la production de pommes de terre et entraîna une famine d'une grande ampleur, alors qu'un tiers de la population dépendait exclusivement de ce tubercule pour se nourrir... à suivre dans Wikipédia
Une aventure américaine
Aux États-Unis, on invoque l'influence des esclavagistes qui, après avoir compris que les esclaves communiquaient entre eux grâce aux tam-tams, les leur confisquèrent ; on raconte que la tap dance ferait ainsi partie de tous les moyens qu'auraient trouvé les esclaves pour continuer de communiquer entre eux.
La danse "claquettes" est récupérée par les Américains qui créent des chaussures de cuir avec des plaques de bois sous leurs talons. C’est le début des claquettes. William Henri Lane, alias Master Juba, est le tout premier artiste américain noir danseur de claquette à se produire devant un public blanc dans les années 1850.
Portrait de Master Juba (1848)
À partir des années 1900, les claquettes se répandent aux États-Unis, où elles constituent la partie dansée des vaudevilles à Broadway.
L'apparition du jazz dans les années 1920 les met au premier plan, car le rythme de celui-ci s'adapte naturellement à la danse à claquettes1.
À partir des années 1930, on remplace les plaques de bois par des plaques en fer et les numéros de claquettes commencent à apparaître dans les films américains.
Les claquettes connaissent leur apogée dans les années 1950 avec l'émergence de la comédie musicale et avec elle des danseurs de claquettes de renom comme Fred Astaire, Ginger Rogers, Gene Kelly, Cyd Charisse et tant d'autres.
Les styles se multiplient, par exemple : très aérien de Fred Astaire, près du sol pour Gene Kelly, glissé pour Jimmy Slyde ou frotté sur sable comme Howard Sims (Sandman Sims).
Fred Astaire
L’arrivée du rock’n’roll et de la musique électrique met fin à l’enthousiasme populaire pour les claquettes.
1. Voir ♪ Jazz - Larry Elgart ♫♪♫ Hooked on Swing (Swing)
Aspects des claquettes
Les claquettes américaines sont basées sur un mélange des syncopes de la musique et de la danse africaine1 avec la gigue2 irlandaise. À Manhattan (l'un des cinq arrondissements de la ville de New York) au XIXe siècle, les immigrants irlandais pauvres vont notamment habiter les logements insalubres du bidonville de Five Points dans le quartier de Sixth Ward, où résident déjà d'autres immigrés (Juifs, Italiens...) et une population noire.
Les nombreuses salles de danse, notamment dans les sous-sols humides des habitations, réunissaient les Irlandais et les Afro-Américains. Des danseurs immigrants de groupes ethniques et culturels différents se rencontraient au cours de compétitions de danse et confrontaient leurs techniques. Avec le temps, les danses s'enrichirent les unes les autres.
Le shuffle3 africain et la gigue irlandaise fusionnèrent4 pour aboutir aux claquettes telles que nous les connaissons aujourd'hui (tap dance) et qui font partie des disciplines officielles de la Fédération internationale de danse. Aussi, les musiques folkloriques irlandaises et écossaises ont produit des influences sur les spectacles de minstrel.
Cette fusion culturelle avait lieu à Five Points, dans des lieux comme le Almack's Dance Hall (aussi connu sous le nom de Pete Williams's Place) situé sur Orange Street (l'actuelle Baxter Street). Le terrain sur lequel la salle était construite est aujourd'hui occupé par le Columbus Park (anciennement Mulberry Bend Park, Five Points Park et Paradise Park, parc public à Chinatown, sud de Manhattan) où les premiers résidents de l'actuelle Chinatown s'étaient au départ établis.
1. La danse africaine désigne les danses pratiquées en Afrique, et faisant partie de la culture africaine. Cette appellation est issue de la rencontre des danses d’Afrique avec le monde occidental. Elle regroupe en son sein, toutes les danses traditionnelles, ainsi que les danses à racines africaines, issues de cette rencontre.
2. La gigue est une danse rapide ou très rapide, d'origine probablement anglaise ou irlandaise - jig. Elle est de rythme ternaire ou binaire (dans ce cas en triolets ou notes pointées). Chronologiquement, c'est la dernière danse à être intégrée comme élément de base de la suite baroque. Elle se joue en principe en dernier lieu, après la sarabande, mais avec la possibilité d'intercaler entre elles certaines danses optionnelles, telles que menuet, gavotte, bourrée, passepied rigaudon, farandole, etc.
3. Le shuffle (ou shuffle dance ou african shuffle) est une danse d'esclaves des plantations américaines. Fusionnant avec la gigue irlandaise, elle est à l'origine des claquettes. Pour info, voir aussi Le shuffle - Melbourne shuffle dans danses "électroniques".
4. [en] "Tap Dancing" sur kiwifamilies.co.nz
Quelques compléments
Styles de claquettes irlandaises
Hard shoes (claquettes irlandaises ≠ soft shoe, chausson de danse)
Sean nós (style ancien, encore pratiqué par des danseurs de danse traditionnelle)
Set dancing (en groupe) voir quadrille dans Tour du Brésil de la danse
Step dancing (soft + hard shoe dancing)
Vu dans Wikipédia
Voir aussi
Rythmes, musiques et chorégraphies en danse irlandaise (e-monsite.com)
Set traditionnel et Céilí (Irlande) dans Tour du monde de la danse
Terminologie des claquettes américaines (Wikipédia)
Autres traditions similaires
Le scabellum (du latin, pluriel scabella, grec ancien kroupezion - krupalon, krupezon) est une sorte de cliquette portée comme une sandale par le pied droit, utilisée dans l'Antiquité par le chef d'orchestre ou de chœur ou l'aulète pour marquer le rythme. (Wikipédia)
Cf. Instruments de la Grèce antique, glossaire de Nicolas Martello
Reconstitution d'un scabellum, instrument des aulètes de la Rome antique servant à marquer le rythme.
Argentine : le malambo
Espagne : le flamenco
Voir aussi Zapateado (origine andalouse) (La Bamba (danse))
Europe de l'est : claquettes tziganes, ukrainiennes, russes - à la croisée des percussions corporelles.
Les percussions corporelles sont un genre musical consistant à produire des mélodies ou des rythmes en utilisant le corps comme instrument de musique. Elles peuvent être jouées seules ou pour accompagner d'autres musiques. La percussion corporelle est le résultat du déplacement cinétique d'une ou plusieurs parties du corps et prend sa finalité sous la forme d'un choc sonore marquant la fin du mouvement ce qui la différencie du simple toucher. Elle se présente sous la forme du complexe mouvement-choc-vibration sonore. Ce mouvement répété et structuré dans un espace-temps en diverses composantes sonores et visuelles va produire le rythme et la musicalité. La percussion met alors en avant la dimension rythmique des mouvements corporels et des actions constituant ainsi un véritable langage musical. D'un point de vue psychophysiologique, elle favorise une prise de conscience de soi et des autres au cours du jeu moteur, au travers de la relation et de la communication ludique entre celui qui produit les sons et celui qui les perçoit. Elle produit ainsi des effets organiques et psychologiques ressentis à travers la dimension rythmique des mouvements corporels et manuels, du tonus musculaire, des réactions affectives et émotionnelles suscitées au cours de la pratique corporelle et vocale. Elles sont utilisées dans certains domaines d'orientation thérapeutique comme la psychomotricité, la rythmothérapie ou la musicothérapie. Certains ouvrages proposent d'aborder avec méthode cette pratique. (Wikipédia)
_______________
Source principale Wikipédia
Voir
Marcher, courir, danser (listes) dont Danse