• À la rencontre de l'Áyurvéda

     Un art de vivre

    À la rencontre de l'Áyurvéda

     

    Association des mots : āyur ("vie") et veda ("connaissance"), l'Áyurveda (ou médecine ayurvédique) est par conséquent la "science de la vie", tout comme la biologie, qui a emprunté au grec les mots bios ("vie") et logos ("connaissance").

    Approche dite holistique de la culture védique [*], dont l'hindouisme s'est librement inspiré, l'Áyurveda demeure une forme de médecine indienne traditionnelle (et non conventionnelle) encore vivace en Asie du Sud.

    En Inde, cette médecine, sans doute la plus vieille du monde, a ses universités, ses cliniques, ses pharmacies. Longtemps restée confidentielle, elle s’installe peu à peu en France.

    [*] L'Áyurvéda puise ses sources dans le Véda, ensemble de textes sacrés de l'Inde antique qui sont également à l'origine de la religion hindoue.

    Le Yoga reprend certains concepts de la philosophie de l'Áyurveda, incontournables dans certains exercices, notamment les fameux Doshas -Vata, Pitta, Kapha et les 5 Éléments.

     

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    Les Rishis, ces maîtres éclairés auxquels la tradition attribue les Védas, étaient d'abord et avant tout des philosophes. Ceux-ci, comme les philosophes de la Grèce antique, se considéraient comme des gnostiques [1]. Ils croyaient qu'il est possible d'atteindre un état dans lequel on peut appréhender, avec sa conscience, la totalité de l'Univers. Cet état permettrait au corps de s'harmoniser avec l'Être ultime, ce qui serait le chemin le plus sûr vers le bonheur et la santé.

    [1] voir en fin d'article, à Notes et sources.

     

    À ce titre, elle dispense des conseils pratiques pour être bien avec soi-même et avec les autres.

    Par exemple, l'Áyurveda nous dit : « Si tous les matins, au réveil, nous n'avons pas envie de commencer notre journée souriants et enthousiastes, cela signifie que quelque chose ne fonctionne pas très bien en nous, qu'il y a un déséquilibre, un dysfonctionnement »

    L'Áyurveda enseigne alors comment rééquilibrer les énergies sur le plan physique, vital, mental, psychique et spirituel, pour être bien dans sa peau et évoluer tout naturellement ; la médecine ayurvédique est une branche de l'Áyurveda.

    D'après les légendes, les anciens sages reçurent la révélation de l'Áyurveda des déités lors de leurs méditations profondes. Ces paroles furent transmises oralement de maître à disciples. Vers 400 à 200 avant J.-C., Charaka et Sushruta les couchèrent par écrit.

    Charaka développe la prévention des maladies, la théorie des humeurs (doshas), la physiologie, le traitement. Il considère que toutes les maladies proviennent d'une perte de confiance en sa propre nature divine.
    Sushruta est plus orienté vers l'anatomie et la chirurgie. Son traité décrit les points énergétiques, Marmas, connaissance peut-être à l'origine de l'acupuncture.

    Les praticiens ayurvédiques ont mis au point un certain nombre de préparations médicinales et de procédures chirurgicales pour guérir diverses maladies et affections (instruments chirurgicaux, chirurgie plastique, plâtre…)

     

    À la rencontre de l'Áyurvéda

     

    Il y a une vingtaine d'années, j'ai vu fleurir dans les magazines de santé naturelle ou de spiritualité les termes "Áyurveda" et "holistique". Leur musique aux accents exotiques résonnait dans ma tête comme un air nouveau. Quels étaient donc ces nouveaux concepts ? Je fis connaissance avec l'Áyurveda grâce à ma pratique du Yoga, et appris qu'une médecine holistique est celle qui soigne l'être humain dans sa globalité, en m'intéressant à l'homéopathie et aux méditations sur les couleurs des chakra et de l'aura...

     

    Encore peu connue en Occident, l'Áyurveda commence à susciter l'intérêt du public. Elle y est devenue une forme de médecine alternative, bien que les brevets concernant ses médicaments aient été contestés par des institutions officielles des pays occidentaux et de l’Inde. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) l'a reconnue comme un système de médecine traditionnel. L'approche résolument holistique de cette médecine compte sans doute pour beaucoup dans ce nouvel engouement. C’est le malade qui est soigné, non pas sa maladie. Ainsi, 3 personnes aux prises avec la même migraine seront traitées de façons fort différentes, selon leur constitution, l’origine de leur mal et les caractéristiques spécifiques de leur migraine (tout comme l'homéopathie...)

    À la rencontre de l'Áyurvéda Mais attention ! En Inde, l’Áyurvéda est une médecine officielle qui fait l’objet de longues années d’étude et qui est couramment employée pour soigner de véritables pathologies.
    Pratiquée en nos contrées en dehors de tout cadre professionnel, elle ne saurait bien évidemment se substituer ici à un véritable suivi médical et représente plutôt une médecine de prévention et de bien-être.

    Bien que l'utilisation de remèdes naturels soit largement répandue, aussi bien en phytothérapie classique, il est important de respecter certaines règles concernant leur consommation. Trop souvent, on croit que, parce qu’ils sont naturels, ils sont "sécuritaires", ce qui fait que de nombreuses personnes ne s'informent pas sur leur origine, leurs actions biochimiques, les risques encourus, etc. On ne le fait d'ailleurs pas pour "nos" propres herbes et "nos" huiles essentielles, alors que déjà là, il peut y avoir de gros problèmes... Pis, les ouvrages de vulgarisation traitant des plantes et médecines dites "douces" (mon œil !)  ou "alternatives" (c'est mieux...) ne sont souvent guère plus sérieux qu'un roman de gare [2]

    [2] voir en fin d'article, à Notes et sources.

    Les conseils d'un professionnel vraiment compétent sont  alors recommandés, étant donné la facilité à obtenir les préparations ayurvédiques et les interactions possibles entre leurs différents ingrédients et avec d’autres herbes ou médicaments : dans des traitements à court terme, les herbes peuvent mimer, augmenter ou s’opposer aux effets de certains médicaments. Les herbes ayurvédiques sont puissantes et, à long terme, certains de leurs composants peuvent devenir toxiques ; de nombreuses préparations incluent en outre des minéraux qui peuvent parfois contenir une grande quantité de métaux lourds.

    De plus, la consommation de nouvelles herbes ou suppléments, qui sont étrangers à l'environnement dans lequel nous évoluons, peut être la source de problèmes allergiques. Il est important de suivre les recommandations d'un praticien ayurvédique qualifié qui peut évaluer les besoins et les contre-indications en fonction de chaque individu.

    Comme on nous dit et rebat les oreilles que, lors d'un accident, il ne faut pas s'improviser secouriste, il ne faut pas non plus s'improviser médecin et ceci est valable pour TOUTES les disciplines médicales... Alors, prudence !

     

    En fait, pour ce qui nous intéresse ici, nous pouvons nous inspirer des conseils de bon sens de l'Áyurveda telles l'hygiène corporelle ou l'alimentation, sans grand risque, et des massage, des exercices de respiration ou de Yoga, si nous les connaissons : riche d’enseignements pratiques, l’Áyurvéda s’adapte en grande partie à nos modes de vie occidentaux.
    Nous verrons cela plus loin, d'abord un peu d'initiation !

     

    L’homme, l’Univers

    Science millénaire venue de l’Inde antique, l’Áyurvéda appartient à la branche des médecines dites "holistiques" parce qu’elle considère le corps et l’esprit comme les éléments indissociables d’un même toutNous autres Occidentaux sommes habitués à considérer le corps comme une machine -avec ses "pièces" de rechanges !- qu’il convient de maintenir en bon état pour pouvoir la piloter à sa guise, manière résolument différente d’envisager la notion de santé...

    Les principes de base
    Pratique ancestrale autant que science approfondie, l’Áyurvéda ne saurait se résumer en quelques lignes. Disons simplement, pour bien la situer, qu’elle repose sur une pensée énergétique envisageant l’univers comme un tout traversé par différentes formes d’énergie, de la plus subtile – l’éther – à la plus rigide – la matière solide, la terre – en passant par l’air, le feu et l’eau. Chaque individu, mais aussi chaque réalité, chaque être, est le résultat d’une combinaison unique de ces différentes formes d’énergie, dont l’équilibre, plus ou moins satisfaisant, va définir la nature.

    Les 7 principaux éléments constitutifs (devanāgarī : सप्तधातु) de l'organisme sont le sang, la chair, le gras, l'os, la moelle, le chyle et le sperme. Dans l'Áyurveda, le corps humain présente 20 guṇa (devanāgarī : गुन, qualité)

    Les 5 grands éléments fondamentaux (devanāgarī : पन्छतत्व) : la terre, l’eau, le feu, l’air et l’espace ou l’éther.
    Les tenants de l'Áyurveda considèrent que l'Univers fonctionne à partir de l'énergie de ces 5 éléments et que la personne est un microcosme de cet Univers.
    Tout ce qui existe dans l’Univers serait constitué de ces 5 éléments ; chaque être humain en est composé dans des proportions différentes. Ce sont ces proportions qui déterminent sa nature profonde.

    À la rencontre de l'Áyurvéda 

    Les 5 éléments se combinent pour former 3 forces fondamentales, les doshas [*]. Selon l'Áyurveda, chacun de nous vient au monde avec en lui ces trois forces qui, selon leurs proportions, déterminent notre tempérament. Principes énergétiques abstraits, les doshas ne peuvent se percevoir que par les effets ou qualités qu'ils créent.

    [*] Dosha (devanāgarī : त्रिदॊश्) : humeur ou type de constitution. Les 3 doshas sont eux- mêmes constitués de 5 sous-doshas. (Voir Lexique sanskrit-français)

    Vata est associé au mouvement : mobilité, activité, impulsivité ; éther et air, léger, froid, sec, rigide, rapide, dur, clair, brut et fin.

    Les personnes vata seront d'une constitution corporelle plutôt fine, peu musclées et peu chevelues. Elles ont de petits yeux vifs très mobiles, le plus souvent gris ou marrons. Elles ne sont pas fortes de nature, n'ont pas une grande résistance et ne sont pas tellement fertiles. Ces personnes aiment le changement, leurs émotions, pensées et choix sont variables. Elles sont très ouvertes et curieuses, aiment l'innovation, la communication et les voyages.

    Dans leurs habitudes alimentaires, vous remarquez que les personnes de constitution Vata ne sont pas de grandes mangeuses, et que leur digestion n'est pas puissante. Elles ne mangent, par nature, pas de grandes quantités, mais ont plutôt tendance à manger par petites quantités tout au long de la journée. Lorsqu’elles sont en déséquilibre, ces personnes négligent rapidement leur alimentation.

    Pitta est associé à l’esprit d’entreprise, la fougue, la combativité ; feu et un peu d'eau, léger, chaud, oléagineux, liquide, épicé, mobile, doux, clair, lisse et fin.

    Les personnes Pitta sont plutôt de constitution physique moyenne et ne sont pas grasses, mais ont une bonne masse musculaire. Leur peau est le plus souvent rougeâtre, avec des taches de rousseur, et elles ont la plupart du temps les yeux verts.

    Ces personnes sont puissantes lorsqu'elles utilisent correctement leur énergie et font les bons choix. Ces personnes sont friandes de leadership et aiment développer des projets. Elles sont très passionnées dans leurs sentiments et leurs pensées. Elles sont cordiales et aiment se poser un peu, la croissance et le développement, la beauté et le luxe.

    Kapha est associé au calme, la persévérance, la stabilité ; terre et eau, lourd, froid, oléagineux, immobile, lent, doux, opaque, lisse et rugueux.

    Les personnes kapha sont les mieux bâties physiquement. Elles ont le squelette le plus solide, une peau de bébé douce à vie, normalement de grands yeux bleus, une bonne endurance, un système immunitaire résistant et une bonne fertilité. Ces personnes sont de nature stable, y compris sur le plan émotionnel et psychique. Elles aiment les responsabilités, la structure, la sollicitude et le plaisir.

    En observant leurs habitudes alimentaires, vous remarquez que les personnes kapha ont la digestion la plus lente. Ce ne sont pas les plus gros mangeurs ; elles peuvent facilement sauter un repas. Elles témoignent d’un goût prononcé pour les douceurs et autres sucreries. En cas de perte d’équilibre, ces personnes ont tendance à se jeter sur les friandises.

    Beaucoup de gens sont une combinaison de 2 doshas (exemple, pitta-kapha, vata-pitta, etc.). Pour savoir si vous êtes Vata, Pitta ou Kapha, voyez le test ci-dessous qui vous aidera à connaître votre tempérament dominant.

     

    À la rencontre de l'Áyurvéda

    À la rencontre de l'Áyurvéda

      

     

    Ce que l’Áyurveda entend par "santé"

    À la rencontre de l'Áyurvéda

     

    En médecine ayurvédique, le concept même de "bonne santé" ne se réduit pas à l’absence de maladie, mais se définit par l’approche dynamique d’un être – aussi bien psychique que physique – en état d’harmonie, d’équilibre et d’épanouissement.

    Par une alimentation malsaine, un sommeil insuffisant ou un mode de vie stressant, nous provoquons des déséquilibres.

    La constitution à la naissance exprime notre véritable nature

    Il ne s’agit pas du patrimoine inné reçu à la naissance, mais de notre nature "temporelle", notre corps, notre psychisme, nos sentiments, notre conscience. C’est la perfection. Cet état de pureté originelle est en contraste avec l’état superficiel.

    L’Áyurveda établit une distinction entre notre constitution à la naissance et la manière dont nous nous comportons à l’égard du monde extérieur.

    Le principe fondamental de l’Áyurveda
    est que l’état superficiel soit en harmonie avec la nature à l’origine

    Il faut donc que la condition humaine puisse refléter et reflète l’essence universelle. Ce principe vaut pour la santé dans l’Áyurveda : une personne est en bonne santé lorsque sa constitution superficielle est en harmonie avec sa constitution profonde. En plus d’être en bonne santé, elle est heureuse et libre de devenir qui elle est. Elle peut se déplacer telle qu’elle est et accomplir ce qu’elle veut. Lorsque, par notre personnalité humaine, nous ne pouvons pas exprimer cette universalité, nous tombons malade. Si, par exemple, vous êtes de constitution vata et que avez tout à coup une soif et un appétit énormes, vous savez que quelque chose ne tourne pas rond.

    Autrement dit, lorsque les 3 doshas sont équilibrés sans être en excès, c'est l'état de santé. L’Áyurveda croit en l’équilibre des 3 doshas, présents, à des degrés différents en une combinaison spécifique, chez chaque individu : l’équilibre et les interactions entre ces éléments déterminent sa prakriti (ou constitution), qui lui est propre, sur les plans physique, émotionnel, intellectuel et spirituel. Cette doctrine des 3 doshas -tridosha, ou équilibre relatif des 3 doshas entre eux- est donc primordiale : ainsi, la première tâche du praticien ayurvédique sera de déterminer la tridosha de son patient -le type physique et psychologique auquel appartient celui-ci, ses tendances, ses faiblesses- ce qui fournira des indications précises sur la nature de la maladie et sur les stratégies de guérison indiquées, et, suivant le(s) dosha(s) qui domine(nt), lui conseiller un style de vie, notamment un régime qui lui est bénéfique, en l'harmonisant avec l'univers.

    La maladie résulte d'un déséquilibre entre les doshas

    L'excès ou la carence de l'un ou de l'autre causera une perturbation métabolique. Par exemple, dire de quelqu'un qu'il est "VATA" signifie que chez lui l'humeur VATA est en excès. Certains symptômes peuvent révéler qu’un des doshas est trop présent dans notre style de vie. Le principe est simple : l'effet des propriétés identiques s'additionne et l’effet des propriétés contraires s'annule. Lorsque, par exemple, vous avez trop peu chaud, il est important d'ajouter du chaud et de manger de la nourriture qui réchauffe.

    Pour la médecine ayurvédique, en règle générale, dès que dans le corps il y a…

    - une douleur, c'est un déséquilibre de VATA

    - une chaleur, c'est un déséquilibre de PITTA

    - un grattement, c'est un déséquilibre de KAPHA

    Ultimement, la maladie fera son apparition.

    Les problèmes fondamentaux de chaque dosha ont une solution en médecine ayurvédique.

     

    TABLEAU RÉCAPITULATIF (cliquez dessus , car il est grand !)

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    L'Áyurveda propose des outils pratiques et concrets

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    Ancrés dans le quotidien, ce sont le régime alimentaire, la détoxification et différentes techniques de purification, le Yoga et les exercices respiratoires, la méditation, l’utilisation de remèdes à base de plantes ou de minéraux, le massage ainsi que d’autres méthodes de guérison holistiques...

    Médecine du bien-être, l’Áyurveda mêle
    le physique, le mental, l’émotionnel et le spirituel

    Certains sages indiens considèrent que la notion de santé repose sur trois piliers : une alimentation équilibrée, une bonne gestion du quotidien et un état psychique harmonieux.
    Poursuivant l’objectif de rééquilibrer nos énergies, l’Áyurvéda combine ces trois principes pour aboutir à un état global optimal de la personne.

    - Ahara, la diététique : elle tient, dans cette doctrine, une place de premier plan. Adaptée à chaque individu en fonction de sa nature et de son environnement, elle devra avant tout s’intéresser à la qualité des aliments et de leur préparation. Selon l’Áyurvéda, les aliments s’imprègnent de leur environnement et nous en restituent les qualités intrinsèques. La graine germée, par exemple, de par sa concentration en force vitale, fera rejaillir sur celui qui l'ingurgite sa grande force créatrice, tandis qu’une viande "mal tuée" jouera à l'inverse sur son consommateur un rôle très néfaste.

    Pour manger sainement du point de vue de l'Áyurveda, il est important de se familiariser avec les propriétés de la nourriture. La construction d'un métabolisme sain, le bon déroulement de la digestion et de l’excrétion apportent la vitalité.

    - Vihara, le mode de vie : l’ayurvéda rattache cette notion à celle de mouvement. Dans quoi, comment et auprès de qui nous mouvons-nous, c’est-à-dire vivons-nous ? Le cadre de vie tient un rôle prépondérant en ce que les énergies qu’il émet nous affecte directement et nous conditionnent. Bruit, agitation, stress, désordre et relations difficiles avec nos proches affectent non seulement notre état affectif ou psychique, mais également notre santé. L’Áyurvéda accorde donc une place de choix à l’aménagement du temps, à l'organisation sociale et à l’agencement harmonieux des espaces de vie et de travail.

    Mener une vie saine implique fondamentalement de connaître son dosha originel ou "constitution à la naissance". Car cela permet d'adapter son style de vie et ses habitudes alimentaires en fonction de la personne que l’on est vraiment.

    - Manovyapara, les pensées : elles sont à la fois ce qui nous est le plus propre et, paradoxalement, le plus difficile à maîtriser. Si nous pouvons choisir les amis qui franchissent notre seuil ou les aliments que nous ingurgitons, nous pouvons difficilement contrôler nos pensées et sommes parfois affectés par toutes sortes d’idées négatives qui, à la longue, affectent notre état physique et émotionnel. Faisant appel aux techniques de yoga, de méditation et de relaxation, l’ayurvéda nous apprend à gérer et à contrôler le flux de nos pensées.

     

    La matière première

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    Les soins ayurvédiques fonctionnent sur le principe de l’absorption cutanée des matières premières appliquées sur le corps. Un massage ou un soin ayurvédique, c’est avant tout une matière première adaptée au profil, pathologie et symptômes du patient. Elle doit absolument être de qualité pour donner de réels bénéfices.

    Ces matières premières peuvent être…

    - Ashwagandha Withania somnifera est une plante indienne dont on utilise la racine depuis plus de 2000 ans en médecine ayurvédique.

    Voir

    Lexique "phyto-médical"

    Racines et tubercules comestibles (liste)

    - Huiles - sésame, ricin, noix de coco *, moutarde, Neem, amande douce, noyaux d’abricot ou médicalisées avec des plantes telles que Chandanbala lakshadi -au bois de Santal-, Dashamoula tail ou Mahanarayan.

    * Voir aussi Bain de bouche

    Arbre et feuille de Neem
    Le Neem ou Margousier (Margosier) est un arbre originaire d'Inde, qui ne pousse qu'en région chaude. Ses graines permettent de fabriquer un insecticide redoutable. L'huile extraite des graines est aussi utilisée comme vermifuge, mais peut présenter une toxicité chez l'humain, notamment vomissements et diarrhées. Cette huile, appelée huile de neem et obtenue après une pression à froid des graines, présente la particularité d'être très chargée. Il convient de procéder à une clarification, pour espérer obtenir un produit d'une qualité acceptable. Le brûlage des feuilles séchées permet de chasser les moustiques. En médecine traditionnelle ayurvédique, c'est un puissant désinfectant largement utilisé, en application externe du jus des feuilles par exemple ou d'une huile faite à partir de ce jus. En interne, on utilise également des feuilles, des fleurs dans la cuisine (notamment en cas de maladies infectieuses comme lèpre ou blennorragie). Les fruits et l'écorce font aussi partie de l'arsenal thérapeutique (Ayurvedic pharmacopaea of India). Il est également utilisé en tant que dentifrice, ses propriétés antiseptiques en font un agent redoutable contre le tartre. Fraîches, les feuilles au goût amer sont utilisées en cuisine cambodgienne comme épice. (Wikipédia)

    Le bois de Santal (Santalum album) est présent en médecine traditionnelle, notamment son huile essentielle que l'on retrouve, même pure, en médecine ayurvédique et pour traiter l'angoisse.

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    Sous la forme de poudre de santal citrin et de poudre de santal rouge en égales proportions, il était un des constituants du "diaprun solutif" de la pharmacopée maritime occidentale au XVIIIe siècle.
    Le bois de santal est un des éléments des masques de beauté traditionnels portés par les femmes de certaines cultures est-africaines comme les femmes aux Comores ou au Mozambique. Ce masque s'appelle msindanu en Comorien.
    Le santal est l'un des principaux constituants de l'encens fabriqué en Chine, à Taïwan, au Japon, au Vietnam, en Corée, et est destiné à être allumé dans les temples ou lors des cultes. Il est également beaucoup utilisé en Inde pour ces mêmes applications.

    D'après certains textes, le santal était utilisé pour embaumer les princes défunts de Ceylan (Sri Lanka) dès le IXe siècle. En Israël au temps du roi Salomon, la Bible (I Rois 10:11-12) relate que ce bois fut utilisé pour la fabrication de harpes, de luths et de balustrades dans le temple de Jérusalem.
    Dans l'hindouisme, le santal (Santalum album) est couramment utilisé lors des cérémonies et rituels. Il fait partie de la recette des pâtes d'embaumement utilisées dans les temples dédiés à la divinité Shiva. Une grande majorité d'hindous portent sur le front une marque faite avec cette pâte, supposée garder le troisième œil au frais. Dans le bouddhisme, le santal est l'un des Padma (lotus) et correspond au Bodhisattva Amitabha. Les senteurs de santal sont considérées comme capables de transformer les désirs et de conserver l'attention d'une personne s'exerçant à la méditation.

    Voir aussi Remèdes conseillés en revue

    - Ghee À la rencontre de l'Áyurvéda

    (beurre clarifié) - pur ou médicalisé tel que triphala, dādima, mahatikta ghrouta.

     

    Pour un bon ghee en cuisine...

    ... faire fondre à feu doux le beurre directement dans une casserole, sans ajouter d'eau, puis le laisser gentiment bouillir quelques minutes, en écumant si nécessaire.
    Le beurre ne doit pas avoir bruni, être de la consistance d'un miel liquide et posséder un agréable goût de noisette !
    De bonne conservation, le beurre ainsi clarifié peut rester dans la casserole qui a servi à le préparer, mais ce n'est pas un impératif.
    Son utilisation est la même que pour un beurre "ordinaire" : cuisson, tartines, pâtisseries...

     

    - Poudres (chourna) - épices ou plantes, sel, farine de pois chiches.

    - Préparations - lait médicalisé, riz cuit dans du lait, butter-milk.

    - Tampons chauds (Pinda Svéda) - contenant des plantes, épices…

     

     

    Le monde vu par l'Áyurveda

    À la rencontre de l'Áyurvéda

     

    L'environnement extérieur est la Terre, l'Eau, le Feu (lumière, soleil et lune), l'Air et l'Ether (espace ou ciel). L'Áyurveda parle longuement de ces éléments et de leur santé.

    L'écologie intérieure : comme la terre peut être polluée, notre mental peut être pollué par des pensées mauvaises, négatives, agitées, méprisantes ou de doute. L'Ayurveda demande de réduire tout ceci et d'y substituer des pensées et attitudes positives. De même, afin d'avoir une meilleure écologie intérieure, il est recommandé de contrôler les envies psychologiques et émotionnelles telles que colère, jalousie, doute, avarice, possessivité et d'éliminer du mental toute idée dogmatique, le fanatisme la conscience limitée et l'étroitesse d'esprit. L'écologie intérieure est un travail intérieur de perfection de soi que l'on peut qualifier de travail spirituel.

    Pour l'Áyurveda, les écologies intérieure et extérieure s'influencent l'une l'autre.

    Actuellement, il existe un mouvement qui cherche à préserver l'écologie extérieure avec l'agriculture biologique et qui tente de réduire la pollution industrielle et agricole.

    Mais pour l'Áyurveda, ce n'est pas suffisant. Il faut que chacun cherche à améliorer son écologie intérieure. Par exemple utiliser la connaissance, l'art, la beauté, la recherche du bien être, de l'amour et de la paix pour lutter contre la violence et les peurs.

     

    Les quatre saisons ou les quatre étapes de la vie
    Pour le système védique, la durée de vie humaine est divisée en quatre parties.

    - Jusqu'à l'âge de 25 ans, c'est la période consacrée à l'étude qui doit porter sur les 4 disciplines suivantes : l'éducation physique, l'éducation artistique, l'éducation mentale, la recherche spirituelle.

    - De 25 ans à 50 ans, c'est la période dans laquelle vivre sa vie pleinement, se réaliser.

    - À partir de 50 ans, c'est le moment de commencer à se retirer de la vie active, d'arrêter de s'agiter pour gagner plus d'argent et de prendre un rôle de conseiller .

    - Le quatrième âge est entièrement consacré à la recherche intérieure et spirituelle.

     

    Les six saisons
    L'année est divisée en six saisons de deux mois environ.
    Il y a trois saisons où le soleil évolue du Sud au Nord et trois autres où il évolue du Nord au Sud.

    La saison froide de mi-janvier à mi-mars : shishira

    Le printemps de mi-mars à mi-mai : vasanta

    L'été de mi-mai à mi-juillet : grishma

    La saison chaude avec temps variable de mi-juillet à mi-septembre : varsha

    L'automne de mi-septembre à mi-novembre : sharada

    L'hiver de mi-novembre à mi-janvier : hemanta

     

    Pour l'Áyurveda il est important d'agir selon les saisons notamment d'adapter son alimentation

    Durant hemanta, shishira et varsha, il est conseillé de consommer du salé, du sucré et le l'acide.

    En vasanta, les goûts piquant, amer et âcre sont recommandés.

    En grishma, le goût sucré doit dominer.

    En sharada, il faut privilégier les goûts sucré, piquant et âcre.

     

     

    NOTES ET SOURCES

    [1] Le gnosticisme est un mouvement religieux regroupant des doctrines variées du bassin méditerranéen et du Moyen-Orient qui se caractérisent généralement par la croyance que les hommes sont des âmes divines emprisonnées dans un monde matériel créé par un dieu mauvais ou imparfait appelé le Démiurge. Le mouvement connut son apogée au cours du IIe siècle (Gnosticism dans l'Encyclopædia Britannica). Gnostique (1524: adjectif et nom commun emprunté au latin gnostici ("gnostiques"), lui-même du grec ancien γνωστικόςgnôstikos. En religion, c'est celui qui possède la science de la religion. Ce terme désigne aussi un adepte de la Gnose : « Et ces quelques petits exemples (parmi combien de leurs pareils ?) prouvent ce que je disais plus haut : qu’on ne se trompe pas, scandaleusement, de langue qu’à propos des Évangiles et de leurs rédacteurs primitifs ; les gnostiques aussi sont sacrifiés à la même erreur ridicule »  (Bernard DubourgL’invention de Jésus, tome I, "L’hébreu du Nouveau Testament", Paris, Éditions Gallimard, 1987)

    [2] Il faut se rappeler les herbes chinoises en vente libre sur Internet sans aucune garantie (falsifiées...), ni précisions (adjonction non avouée de produits dangereux), ni mises en garde (interactions diverses et contre-indications absentes). À cela s'ajoute des "traductions" (quand elles existent !) douteuses : il ne faut pas perdre de vue qu'il n'y a rien de plus hasardeux que le nom d'une plante !

    À la rencontre de l'Áyurvéda

    Rien que dans notre seule France, certaines herbes se voient attribuer des noms fort différents : par exemple le Thym s'appelle Farigoule en Provence, le Basilic commun, Pistou ou Herbe-royale...
    Des noms peuvent aussi être partagés par plusieurs plantes. 'Herbe-de-la-Saint-Jean' par exemple est le nom vernaculaire (populaire) du, et entre autres, Millepertuis perforé, de l'Achillée millefeuille, du Lierre grimpant...
    Le Karkadé est le nom d'une boisson fournie par une certaine espèce d'Hibiscus... 
    Mais encore, la plupart des gens ne connaissent pas les plantes et les confondent : ayant très peu de connaissance en ce domaine, ils peuvent consommer des tisanes toxiques ou créer des mélanges dangereux voire MORTELS. 
    En dernier point, il faut souligner la perte de la notion de "saison" chez la plupart d'entre nous, oubliant que Dame Nature a prévu ce qu'il faut ; il est certes intéressant - et humain ! - de faire des conserves, mais là encore, il faut savoir les préparer, une tisane "mal" séchée pouvant au mieux devenir du foin sans grand intérêt, au pire devenir un produit fatal par les germes et moisissures qui l'ont envahie.
    Moralité, il ne faut consommer des produits que si l'on est sûr de leur origine, de leur exacte composition et de leur action (clairement indiquées et en bon français pour nous !) et, comme pour le Yoga, il ne faut jamais utiliser que ce que l'on connaît...

     

    Sources

    Liens vérifiés en juin 2023

    - Áyurveda, Fiche de Passeport-Santé.net

    - Soulager la douleur, Michel et Yannick, Les Éditions Écho-Santé inc., 11530, 2e av., St-Georges, Qc, Canada, G5Y 1W6
    (+ le test)

    - Kapha, pitta et vata : les trois constitutions de l'Áyurveda, Noble-House, source : Ayurveda kookboek (livre de recettes ayurvédiques) et Ayurveda vanuit het hart (Áyurveda du cœur) de Lies Ameeuw (Site en néerlandais)

    Lire aussi

    L'Ayurvéda : l'essentiel (Ayurvéda France)

     

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    « Salutation au SoleilBijà et Mantra »

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    1
    Galinou Marie-Claire
    Dimanche 13 Juillet 2014 à 18:05

    Pourriez-vous me communiquer l-adresse d'un médecin qui pratique la médecine ayurvédique ou un praticien dispensant des soins en ayurvéda (problèmes graves d'arthrose).

    Remerciements.

    2
    Lundi 14 Juillet 2014 à 00:14

    Je réponds à Marie-Claire qui me demande l'adresse d'un médecin pratiquant l'Ayurvéda.

    Je ne peux malheureusement pas répondre par l'affirmative, cette médecine étant mal connue chez nous et les médecins de cette discipline plutôt rares.

    Si cela peut vous aider, je vous transmets un lien vers le site de l'association des professionnels en Ayurvéda en France, dans lequel vous pourrez trouver un praticien proche de chez vous :

    http://www.ayurveda-france.org/praticiens/index.php

    Vous pourrez également y trouver d'autres informations autour de cette médecine de l'Inde.

    Mais, comme votre problème d'arthrose est sérieux, je vous conseille de rester prudente, non pas que cette pratique est dénuée d'intérêt, loin de là ! Mais, comme l'acupuncture, elle est "exotique" et de ce fait souvent mal comprise et mal utilisée chez nous. Je ne dis pas non plus qu'il n'a a pas de bons médecins de l'Ayurvéda en France, mais il faut parfois consulter beaucoup de personnes avant de trouver celle avec qui vous aurez des chances de trouver des réponses solides à votre problème de santé.

    Pour ma part, je n'ai pas eu l'occasion de me soigner grâce à l'Ayurvéda, mais j'ai rencontré ce genre de problème avec l'homéopathie, qui pourtant, elle, n'est pas "exotique" : trouver un bon praticien est difficile. Nous vivons malheureusement dans un monde mercantile où les "faux" foisonnent et nous empoisonnent.

    Je vous souhaite bonne chance dans votre recherche et espère sincèrement que vous trouverez une solution durable à votre problème d'arthrose.

    Amicalement,

    Yantra

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    3
    Gaitan
    Samedi 26 Décembre 2015 à 06:06

    Bonjour, bonsoir, Namaste, Vannakam,

    Je souhaite en savoir plus pour mieux découvrir, accéder à l'Ayurvéda, m'inspirer pour un mode de vie d'équilibre, prise de conscience, compatible pour une santé respectée, préservée.

    Bref, respecter la vie, mieux la comprendre...

     Merci pour votre blog très accessible. Bonne continuation et meilleurs voeux pour cette fin d'année.

    Cordialement, Gaston

      • Samedi 26 Décembre 2015 à 19:17

        Bonsoir Gaston

        Tout d'abord merci pour l'intérêt que vous portez à mon blog et pour vos bons vœux de fin d'année. À mon tour, je souhaite tout le meilleur à vous et votre famille ;-)

        Je ne suis pas une "connaisseuse" en matière d'Ayurvéda, mais, pratiquant le Yoga, j'en côtoie certains aspects comme la respiration (Kapalabhati, rétentions du souffle, etc.), des "nettoyages" (Jala-neti pour le nez, par exemple), des postures (qui soulagent ou traitent)... mais aussi les légendes anciennes de l'Inde dont certaines nous sont utiles pour comprendre l'esprit de telle pratique...

        Effet, bien plus qu'une médecine, l'Ayurvéda est un art de vivre qui puise ses racines dans la mythologie hindoue (entre autres) et les conseils des rishis, ces sages de l'Inde qui observaient la nature et les animaux afin d'apporter des solutions de bien-être et de mieux-vivre aux êtres humains.

        Depuis novembre 2014, l'Ayurvéda a gagné, en Inde, ses lettres de noblesse en se voyant attribuer un Ministère, qu'elle partage avec le Yoga, la Naturopathie ou encore l'Homéopathie ("department of Ayurveda, Yoga and Naturopathy, Unani, Siddha and Homeopathy" AYUSH)

        Mon blog propose donc des postures de Yoga, mais aussi un tas d'autres approches dont l'esprit s'accorde très bien avec l'Ayurvéda. À ce propos, cette belle médecine de l'Inde a des points communs avec une "vieille" occidentale : la médecine spagyrique. J'y reviendrai en temps voulu... si je retrouve mes notes :-(

        Amicalement,

        Yantra

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