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fp-YUDHÂSANA
Fiche mise à jour en janvier 2019
La posture du Combat
Yudhâsana
La variante « plus facile »
Yudhâsana vient du mot sanskrit Yudh qui signifie « combat », d'où le nom français de posture du Combat, évidemment.
L'auteure, Marguerite Aflallo, évoque 3 équilibres, Yudhâsana, NâtarâJâsana et Shivavarâsana, une des nombreuses variantes de l'Arbre, dont le Joueur de Flûte.
Postures à part entière et indépendantes les unes des autres, mais, réunies dans une séance de yoga, elles apportent chacune leurs bienfaits propres et font de l'équilibre une expérience élargie.
Marguerite Aflallo parle ainsi de Yudhâsana :
« Nous nous installons dans une situation où nos outils d’action, et particulièrement ceux de notre marche habituelle, vont se trouver immobilisés. Un pied restera fortement enraciné dans le sol, se nourrissant des énergies de la terre, pendant que l’autre pied et jambe, en un immense pas immobile, sera en prise directe avec le subtil. Une main se trouvera en circuit fermé, tenant fermement le pied, pendant que l’autre se « branchera » dans le ciel. Dans cette posture, en même temps que tout un côté du buste sera en grande ouverture et étirement vers le haut, favorisant ainsi la libre circulation des énergies et de la conscience entre la terre et le ciel, l’autre côté se trouvera en fermeture. Mais cette fermeture ne sera pas un repli passif. Elle agira comme un bouclier de protection dynamique vis-à-vis de tout ce qui pourrait advenir de l’extérieur et du futur. »
Placer la posture
Afin d'optimiser la prise et la tenue de Yudhâsana, commencez par mobiliser l’articulation de la hanche avec quelques postures dynamiques et/ou statiques ciblées.
- Vous êtes debout, en Samasthiti [1], dans une verticalité consciente, bien enraciné dans vos pieds.
- Les zones abdominales et lombaires toniques, le souffle dans l’espace du cœur, sous vos mains jointes.
- Vous pouvez installer le Pranava [2] (OM) pour qu’un parfum plus subtil baigne l’expérience à venir.
- Puis, en vous inclinant un peu, repliez le genou droit de façon à ce que la main gauche puisse saisir le pied sur son bord externe, la main passant sur le dessus du pied.
- Le pied ne va pas se tordre mais restera à angle droit par rapport au tibia.
- Tout en maintenant la prise de la main sur le pied, le buste se redresse, le genou s’ouvre vers la droite et le pied monte au niveau du bassin.
- La main droite en Prâna mudrâ, le bras droit monte à la verticale.
- Puis la jambe droite va se déplier à la fois vers l’avant et vers le haut, le pied toujours perpendiculaire par rapport au tibia, la plante du pied tournée vers l’avant et la main toujours sur le pied.
- Selon vos possibilités, installez la posture en vous proposant de monter la jambe (tendue) plus haut.
- En même temps le bras droit s’ouvre un peu plus vers l’arrière, ce qui donne une plus grande amplitude d’ouverture du thorax.
- S’il nous est impossible, de par notre morphologie, de déplier la jambe en gardant la main sur le pied, placez la main sous le mollet, la jambe restant toujours tendue.
- La main en Prâna mudrâ favorise une circulation de conscience, en appui sur le souffle, du ciel à la terre et de la terre au ciel, mouvement passant par l’espace du cœur en fin d’inspir.
- Après quelques respirations avec ce mouvement intérieur, mettez les doigts de la main droite en Jnana mudrâ et ouvrez-vous avec bonheur à la posture.
- Une fois revenu et après l’observation, changez de côté.
Variante plus facile
- Prenez le pied droit avec la main droite plutôt qu’avec la gauche.
- Le reste se déroule de la même façon.
- Mais essayez de privilégier la première proposition, car ainsi pied et jambe seront brandis en un bouclier central plutôt que latéral.
Les mudrâ
Prâna mudrâ, « l’énergie de vie »
Ce geste contribue à ôter les blocages, les nœuds, en même temps qu’il ancre profondément les énergies, sans aucune déperdition.
Dans Yudhâsana, tout en générant une ambiance volontaire et tonique, ce mudrâ va favoriser le lien physique, énergétique et symbolique de la terre au ciel, et du ciel à la terre.
- Index et majeur sont allongés, les autres doigts sont repliés vers la paume de la main, le pouce les coiffant au niveau des ongles.
- Grâce au mouvement conscient du souffle ce mudrâ active la circulation vitale.
Jnana - ou Gyana - mudrâ de « la Connaissance »
Ce mudrâ est l’un des plus célèbres du monde indien. Plusieurs interprétations sont possibles. Le pouce étant le symbole du « moi-je », de l’individualité, l’index celui de l’altérité, leur union, en circuit fermé, représente un état où nous sommes par-delà cette dualité et par-delà toute dualité. Les trois autres doigts pouvant représenter les trois modalités de l’énergie bien présentes dans tous les aspects de la manifestation (les guna) [3]
Les lignes d'acupuncture génèrent la circulation des énergies en reliant les points, Jnana mudrâ joignant Poumon - Gros Intestin ; les flux de prâna sont dirigés vers les chakras supérieurs.
Ce mudrâ nous permet de comprendre et d’accepter les forces qui sont le moteur de toute existence en même temps que s’installe la non dualité absolue. Traditionnellement, Jnana mudrâ est le sceau de l’enseignement et de sa transmission. C’est le sceau de la sagesse.
Voir Hasta-mudrâ
- Le pouce et l’index formant un cercle, soit en contact par la pointe, comme si vous teniez un petit brin d’herbe, soit la pulpe du pouce se posant sur l’ongle de l’index.
- Les autres doigts sont allongés et en contact.
- Leur mise en contact les réunit de façon équilibrée.
Variantes
Tandavâsana
Yoga for everybody (Sunday, July 25, 2010)
Encore appelée Utthita-hasta-padangusthâsana ("la main tendue vers le gros orteil"), une posture debout d’équilibre, hardie pour ceux qui ont de la difficulté à trouver leur propre équilibre !
Au lieu d'être levée tendue vers l'avant, comme dans Yudhâsana, la jambe l'est sur le côté.
C'est une figure de transition dans les enchaînements de Yoga
Effets
- Étire et renforce les muscles de l’épine dorsale, de l’intérieur des cuisses et ceux situés à l’arrière des jambes.
- Aide à apaiser les douleurs menstruelles.
- Aide à travailler le sens de l’équilibre.
Précaution et contre-indications
- Bien qu’elle soit considérée comme bonne pour les femmes enceintes (2e ou 3e T), celles-ci devraient l’éviter.
- Ne doit pas être pratiquée en cas d’atteinte à l’épaule, au bras, à la jambe ou claquage tendineux au mollet.
- Départ en Tadâsana.
- Portez le poids sur le pied D en pressant toute la plante fermement dans le sol.
- À présent pliez le genou G en amenant la jambe devant la poitrine avec 2 doigts de la main G accrochées au gros orteil. La main D reste sur la hanche.
N'hésitez pas à pencher le buste en avant, le temps d'attraper le gros orteil et de trouver votre équilibre. Redressez-le ensuite.
- Inspirez en maintenant la pose.
- Expirez en essayant de tendre la jambe jusqu’à ce qu’elle soit parallèle au sol.
- Restez dans cette position un moment.
- Puis étirez le torse complètement en mettant le plus grand espace possible entre pubis et sternum.
- Restez ainsi, droit ou, si vous le désirez, penchez le buste vers la jambe tendue.
Abaissez la hanche du côté de la jambe G pour éviter toute perte d’équilibre voire la chute...
- Restez dans la posture pendant environ 1 minute.
- Pour sortir, enlevez la main G tandis que vous expirez, reposez la jambe G.
- Reprenez la posture en inversant les jambes.
Variantes pour débutants
L’équilibre est habituellement difficile à appréhender pour les débutants. Se tenir debout sur une jambe en tendant l’autre n’est pas évident pour eux.
- Afin d’exercer leur équilibre, ils peuvent s’aider de l’appui d’un mur ; un rebord de fenêtre peut également se révéler être un excellent support : il suffit de poser la main libre contre le mur ou le rebord.
- Les débutants peuvent aussi utiliser n’importe quelle surface élevée comme support de leur jambe : le rebord de la fenêtre, mais aussi la barre du danseur, une rampe (d’escalier...), etc.
- Une sangle, enroulée autour de la jambe tendue et tenue par la main libre (celle qui ne tient pas le gros orteil), paraît l’idéal. Non seulement elle aide à maintenir les jambes levées plus longtemps que d’habitude, mais aussi permet d’accroître l’extension des bras.
3 variantes en photos
Pour Shivâsana (dernière photo), avec la jambe levée vers l'arrière :
voir Natarajâsana : la posture du Danseur
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Notes
[1] Samasthiti (= se tenir debout) ou Tadāsana
Remarque : extérieurement rien ne différencie Suptā Samasthiti, posture « allongée attentive » (suptā : immobile, latent), de Shavâsana ; mais, alors que Shavâsana est la posture de relaxation par excellence, en Suptā Samasthiti vous êtes prêt à passer à l'action ! (posture de Vishnou)
[2] Pranava : le son OM, contenant tous les autres bijà (Bijà et Mantra)
[3] Les 3 guna : les 3 tendances de l'énergie composant tous les éléments de l'univers. Les 3 éléments forment le voile : le temps, l'espace et le lien de causalité.
- Sattva est l'influence de la lumière. Force orbitante, équilibrée, il est léger, agréable et révélateur.
- Rajas est l'influence de l'action. Force centrifuge, mouvement, il est mobile et donne l'impulsion.
- Tamas est l'influence de l'inertie. Force centripète, il est lourd et opaque.