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1-Aspirine
Page créée le 13 janvier 2023
Suite Aspirine saule et reine des prés (vidéo)
Aspirine
Reine-des-Prés et Saule blanc
L’aspirine, fleuron du laboratoire Bayer, est l’un des médicaments les plus vendus au monde. Il divise autant qu’il fédère : nombreux sont ceux qui l’utilisent comme remède à tous les petits maux, alors que d’autres mettent en garde contre les effets secondaires.
La création de l’aspirine remonte à plus d’un siècle, mais son origine date de plusieurs milliers d’années et prend naissance dans le monde végétal.
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À l’origine des comprimés d’aspirine, il y a l’écorce de saule et plus de 4 000 ans d’histoire. Les premières traces de son utilisation viennent d’un papyrus égyptien, puis de la Grèce antique et d’Hippocrate, philosophe grec et "père de la médecine" qui, dès 430 avant J.-C., préconisait de boire des décoctions d’écorce de saule pour calmer les douleurs. On prenait ainsi "l’aspirine" pour lutter contre les douleurs de l’enfantement. Le saule est réputé depuis l’Antiquité pour ses propriétés analgésiques (entre autres). (1)
Le médecin grec Dioscoride a décrit ses propres préparations comme l'explique Olivier Lafont, président de la société d'histoire de la pharmacie : "Dioscoride utilisait lui aussi l'écorce de saule pour les douleurs auriculaires. Pour cela, à l'écorce de saule ou au suc de l'écorce de saule, il ajoutait de l'écorce de grenade en poudre et du miel rosat".
Au Moyen-Âge, l'écorce de saule continuera de traiter douleurs et inflammations. Beaucoup l'utilisent très simplement : "Le saule était très répandu. Et les personnes utilisaient en particulier les petits trous qu'il pouvait y avoir dans l'écorce pour mettre leurs doigts et récupérer le suc qu'ils consommaient ensuite".
L'écorce salvatrice tombe dans l'oubli durant quelques siècles, avant de réapparaître pour soigner les fièvres en 1753 grâce à un révérend anglais, Edward Stone : "Il pense que si le saule pousse les pieds dans l'eau, il doit pouvoir servir au traitement des maladies causées par l'humidité et le froid, et donc les fièvres". (1)
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Voir
Le XIXe siècle est marqué par le développement de la chimie et des laboratoires
Rapide historique
Pour plus de détails, consulter Du saule à l'aspirine (Persée) [PDF]
L’aspirine® à travers les siècles : rappel historique (chups.jussieu.fr) [PDF]
Voir aussi Un peu d'histoire (Gaulthérie « essence de Wintergreen »)
En 1825 un pharmacien italien, Francesco Fontana réussit à isoler le principe actif du saule blanc et l’appelle la "salicine" (du nom latin du saule, salix). À noter, la salicine reçut le nom de "salicoside" lorsque sa structure d'hétéroside du glucose fut mieux connue.
https://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_2007_num_94_354_6334
En 1829 le pharmacien français Pierre Joseph Leroux isole le principe actif de l’écorce du saule blanc (ou du Saule helix ?) sous forme de cristaux qu’il nomme la "salicyline".
En 1839, soit 10 ans plus tard, le chimiste suisse Karl Jacob Löwig isole un composé très proche de la salicyline avec une autre plante, la Reine-des-Prés, qu’il appelle "acide salicylique" (ou "acide spirique")
Les méthodes sont complexes et il faut encore trouver un moyen de se passer de l'écorce de saule : "on va mimer ce que fait la nature pour arriver à fabriquer une molécule comparable, explique Olivier Lafont, et cela a été l'œuvre [du chimiste allemand] Hermann Kolb qui a trouvé une méthode permettant en faisant réagir le phénol avec le gaz carbonique, d'obtenir de l'acide salicylique". (1)
Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) ont été trouvés dans la nature.
Nous savons que "l’aspirine" (acide acétylsalicylique) a été synthétisée à partir l’écorce de saule blanc. On retrouve la même molécule dans la reine-des-prés, le bouleau, le polygala. (6)
Les anti-inflammatoires synthétiques sont “proches” des naturels issus des plantes, mais ils sont beaucoup plus concentrés.
Vu dans Anti-inflammatoires
L'usage de l'acide salicylique se répand sous forme de sel pour traiter fièvre, douleurs, rhumatismes mais il provoque des brûlures d'estomac. (1)
En 1853 Charles-Frédéric Gehardt, un chimiste français, arrive à obtenir de l’acide acétylsalicylique moins corrosif, mais il se trompe sur sa structure.
https://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_2007_num_94_354_6334
Il faut dès lors attendre 1897 pour que de l’acide acétylsalicylique presque pur soit obtenu, par Félix Hoffmann, chimiste allemand des laboratoires Bayer : l’aspirine était née.
La société Bayer dépose le brevet en 1899 sous la dénomination “Aspirin”. Pour la petite histoire, c’est donc l’ancien nom botanique de la reine-des-prés, la spirée (Spiraea ulmaria) qui a donné son nom au médicament bien connu *.
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* Note. En fait, le mot est composé de "spir–", début du nom "spirée" et du préfixe "a–" privatif, signifiant que le médicament contient le principe actif de la spirée sans que cette plante soit présente dans la formule.
Francesco Fontana, Pierre Joseph Leroux, Karl Jacob Löwig, Hermann Kolb, Charles Frédéric Gerhardt, Félix Hoffmann... et les autres. Ils ont contribué à l'invention de l'aspirine, même si un seul nom figure sur le brevet, celui de Félix Hoffmann.
L'"Aspirin" fut commercialisée sous forme de poudre en 1899. Les premiers comprimés apparurent en 1915. Actuellement, c'est l'acétylsalicylate de lysine qui est employé. Le Dictionnaire Vidal en préconise l'usage comme analgésique, antipyrétique, anti-inflammatoire à doses élevées et anti-agrégant plaquettaire. (2)
Si de nos jours l’aspirine utilisée est obtenue par synthèse chimique, ses principes actifs proviennent bien de la flore commune, la reine-des-près et le saule blanc. Hippocrate disait ”La nature est le premier médecin et ce n’est qu’en favorisant ses effets que l’on obtient quelques succès“.
Reine des près
Spiraea ulmaria ou Filipendula ulmaria
ou spirée
Dès le Moyen-Âge les fleurs odorantes de la reine-des-prés étaient utilisées pour lutter contre la fièvre et les rhumatismes. Vers 1839 Karl Jacob Löwig (chimiste suisse) isole le principe actif de la reine-des-prés ("acide salicylique"). Ce composé est très proche de celui du saule blanc, la salicyline. (3)
On prépare une infusion anti-inflammatoire avec ses feuilles et fleurs séchées. Il ne faut pas faire bouillir la plante au risque qu'elle perde ses vertus. Attention, ce vieil anti-inflammatoire dont le principe actif (acide salicylique) a servi à l’élaboration de l’aspirine, est contre-indiqué en cas d'allergie à l’aspirine et/ou de prise de fluidifiants sanguins.
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Voir
Reine des prés Filipendula ulmaria (Filipendules Filipendula)
Saule blanc
Salix alba
ou osier blanc, saule vivier (anglais white willow, golden willow)
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Il faut attendre le XIXe siècle pour découvrir le principe actif du saule blanc. En 1825 Francesco Fontana (pharmacien italien) réussit à isoler celui-ci ("salicine"). En 1829 Pierre-Joseph Leroux (pharmacien français) améliore le processus. Il réalisa une décoction d’écorce de saule blanc réduite en poudre, puis en filtrant et concentrant celle-ci, il obtint des cristaux blancs, solubles dans l’eau ("salicyline").
La résurgence du saule blanc. L’acide acétylsalicylique (aspirine) agit plus rapidement que l’écorce de saule, mais son effet est moins prolongé et il cause des effets indésirables (irritation de la muqueuse de l’estomac * et inhibition de la coagulation) que la plante ne provoque pas. Il n’en fallait pas davantage pour que l’écorce de saule réapparaisse, sous la forme de remède naturel, vers la fin du XXe siècle. Elle fait partie de la pharmacopée américaine et de celle de plusieurs pays européens. En Allemagne, elle est utilisée en pédiatrie pour faire tomber la fièvre, notamment en combinaison avec des plantes qui augmentent la sudation. (4)
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* Note. Un antioxydant de la famille des flavonoïdes, la leucocyanidine, a été extrait de bananes plantains non mûres. Ce composé actif a démontré un effet protecteur contre l’érosion de la muqueuse de l’estomac, à la suite de la prise d’aspirine.
Les média chantent les louanges du saule blanc
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Voir aussi
Le saule blanc (Salix alba), l’aspirine naturelle (Anti-inflammatoires)
Liens externes
Du saule à l'aspirine (Persée) [PDF]
Le saule, un anti-douleur naturel (Chemin de la Nature) [archive]
Documentation
[https://www.youtube.com/watch?v=9bXuyM5fk6Y] 12 avril 2019 - Trekeco survie aventure
Une révolution non sans effets secondaires
La brochure du Vidal nous renseigne sur ces effets secondaires bien connus de l’aspirine : gastrite, douleurs abdominales, saignements du nez ou des gencives.
Rares et parfois graves :
Hémorragie du tube digestif : vomissements sanglants, selles noires, ou plus souvent pertes de sang imperceptibles, responsables de l'apparition progressive d'une anémie ;
Accidents allergiques : urticaire, œdème, asthme.
S’y ajoute un avertissement explicite :
L’aspirine n’est pas un médicament anodin. Tout surdosage ou prise prolongée exposent à des complications sérieuses. La prise d’aspirine nécessite un avis médical préalable en cas d’antécédent d’ulcère de l’estomac ou du duodénum, même ancien, d’insuffisance rénale, de déficit en G6PD, d’asthme, de goutte et chez les femmes qui ont un dispositif intra-utérin (stérilet).
Mais l'aspirine peut être un secours en cas de crise cardiaque
Communément appelé "crise cardiaque", l'infarctus du myocarde correspond à la destruction partielle du muscle cardiaque, due à l'obstruction d'une artère qui alimente le cœur en sang, et donc en oxygène. Cette situation d'extrême urgence nécessite d'appeler le Samu (le 15) pour une hospitalisation immédiate.
Vu dans Crise cardiaque
En attendant les secours
• Capillothérapie de Salmanoff (enveloppement humide bien chaud du thorax avec serviette éponge).
• Avaler 2 à 3 doses à 1000 mg d’aspirine.
• Tousser volontairement sans arrêt (équivalent massage cardiaque)
Voir aussi Avec juste de l'eau
Voir plus bas Documentation - Aspirine
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Sources
Source principale Alternative medicals [archive]
(1) Allô docteurs [archive]
(3) Les Herbonautes
(4) Passeport santé
(5) Doctissimo
Voir aussi Grippe
Documentation - Plantes
Phytothérapie
Dans le passé, diverses plantes aux propriétés corrosives ont été utilisées comme traitement topique contre les verrues, notamment les parties aériennes de la chélidoine (Chelidonium majus), l'écorce du bouleau (Betula sp.) et du saule (Salix sp.), les rhizomes de la sanguinaire (Sanguinaria canadensis) et l'huile essentielle de cèdre (Thuya occidentalis)
Voir J'ai mis les pieds au Paradis
Voir aussi
Gaulthérie couchée (Gaultheria procumbens) "l'aspirine naturelle"
Un peu d'histoire (Baume du Tigre)
Rhumatismes - Goutte
Les rhumatismes et plus particulièrement la goutte, sont dus à une intoxication organique sévère déterminant un affaiblissement considérable des défenses, avec rétention de substances toxiques telles qu’urée, acides urique et oxalique. Cet état conduisant à des insuffisances hépatiques et rénales. Il est indispensable de nettoyer le foie et les reins et de réformer l'alimentation ayant conduit à cet état.
Vitamines à privilégier : vitamine D et vitamines du groupe B (B6 et B13 plus particulièrement)
Oligo-éléments à privilégier : soufre, cuivre, fluor, iode, magnésium. Lithium et sélénium en cas de goutte font baisser le taux d'acide urique.
Supprimer : produits et sous- produits animaux, aliments raffinés, alcool, produits laitiers.
Consommer
- Jus de citron (4 à 6 par jour), végétaux frais et crus, jus de légumes (chou, carotte, navet), céréales complètes.
- Plantes anti-inflammatoires : Harpagophytum, cassis, saule blanc, reine des prés, scrofulaire, solidago, vergerette du Canada, ananas, bourrache
- Plantes antalgiques : Saule blanc, harpagophytum, reine des prés
- Plantes reminéralisantes : Bambou tabashir, prêle, lithotame, alfalfa, ortie, cresson
- Plantes agissant sur l'arthrite : Harpagophytum, saule blanc, reine des prés, commiphora, scrofulaire, cassis, frêne
- Plantes agissant sur l'arthrose : Harpagophytum, saule blanc, reine des prés, commiphora, scrofulaire, prêle, bambou tabashir, frêne, vergerette du Canada, cassis
- Plantes agissant sur la sciatique : Harpagophytum, saule blanc, bambou tabashir, commiphora
- Plantes dépuratives dans les rhumatismes : Aubier de tilleul, patience jaune
- Plantes agissant sur la goutte : Alkekenge, frêne, solidago, vergerette du Canada, ortie, poireau, reine des prés, maïs, bouleau, douce amère, busserole, bruyère, cassis, chiendent, fenugrec
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Voir Douleurs, arthrose et remèdes naturels
Documentation - Aspirine
Aspirine en pratique
L'aspirine ne devrait jamais être prise en prévention mais réservée aux personnes ayant déjà subi un infarctus ou un AVC, selon les chercheurs de Harvard. (Top Santé)
Les aspirines peuvent se garder pendant de longues années, mais il faut savoir qu'en vieillissant elles prennent une odeur de vinaigre. (Vu dans Crise cardiaque)
Aspirine en usage externe
Si vous avez des pellicules qui ne veulent pas quitter votre cuir chevelu : écrasez un cachet d'aspirine dans votre shampoing habituel. L'aspirine contient de l'acide acétylsalicylique, qui permet de lutter contre les pellicules. Il est d'ailleurs présent dans la quasi-totalité des shampoings anti-pelliculaires.
Les comprimés d'aspirine sont aussi utilisés contre les "problèmes" des peaux acnéiques, pour assécher les boutons et petites plaies cutanées. D'action désinfectante, la lotion suivante peut aussi servir d'après-rasage. Mélangez :
- 4 comprimés d'aspirine effervescente à la vitamine C
- 120 g d'alcool de menthe
- 80 g d'eau de rose
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Vu dans Antipelliculaires
Covid - Médicaments associés
Aspirine et Covid-19
Pr. Laurence Camoin, IHU Méditerranée-Infection
[https://www.youtube.com/watch?v=DOxIwi0sGI4] YouTube 10 février 2021
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Voir Coronavirus
Voir aussi
https://pgibertie.com/2021/08/21/le-paracetamol-est-votre-pire-ennemi-en-cas-de-covid-et-meme-de-vaccination/ <https://archive.ph/SuA3E>